Alors qu’Aviv Kochavi, le chef d'état-major de l'armée israélienne, a annoncé que l'armée préparait des plans opérationnels contre l'Iran, le porte-parole de l'état-major des forces armées iraniennes, le général Shekarchi a déclaré que si Israël fait la moindre erreur, Haïfa et Tel-Aviv seront frappés.
En dépit d’une couverture médiatique immédiate, les déclarations menaçantes, mais ambiguës des hauts responsables de l’armée israélienne à l’égard de l’Iran sont loin d’être prises au sérieux. Néanmoins, la République islamique n’a pas tardé à y réagir par la voix du porte-parole de l'état-major de ses forces armées ; contrairement aux déclarations trop générales du chef d’état-major de l'armée israélienne, le haut responsable iranien a précisé les lieux qui seront attaqués en cas d’une erreur commise par Israël, à savoir Haïfa et Tel-Aviv.
Le fait qu’au lieu des politiciens, ce soit le chef d'état-major de l’armée israélienne qui monte au créneau pour entrer dans une bataille rhétorique contre l'Iran, peut être analysé sous différents angles. Il s'agit avant tout d'une réaction à l’indifférence des politiciens au pouvoir dans les territoires occupés envers les militaires israéliens.
En menaçant l'Iran à l’approche des élections dans les territoires occupés, Kochavi a en effet cherché à sensibiliser l'opinion publique israélienne sur sa position de chef d'état-major ; la position de Netanyahu est chancelante tandis que les personnalités telles que Gantz, Ashkenazi et Barak ayant une position similaire à celle de Kochavi, ont respectivement occupé les postes du vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et celui des Affaires militaires.
Attirer l'attention de la Maison-Blanche pourrait être la deuxième raison qui a incité Kochavi à exprimer des menaces contre l'Iran. Kochavi qui a fait ses études aux États-Unis et qui aurait de vieux amis parmi les nouveaux politiciens américains, voudrait bien tenter sa chance d’obtenir un rôle dans la politique.
Les feux verts donnés ces derniers jours par la Maison-Blanche aux sionistes et notamment Kochavi ne sont donc pas à ignorer : le vol des B-52 américains au-dessus du golfe Persique effectué au sixième jour de l’entrée en fonction de Joe Biden, la visite de Mckenzie en Arabie saoudite, l'annonce faite par Washington sur l’établissement des bases militaires américaines à Taëf, Yanbu et Tabuk et la décision des États-Unis d’acheter et de transférer le Dôme de fer israélien vers les bases américaines dans la région.
Mais, l’ignorance dont les militaires israéliens ont fait l’objet au cours du processus de la normalisation des relations de l’entité sioniste avec certains États arabes pourrait être en partie à l’origine des menaces prononcées à l’égard de l’Iran. En effet, Netanyahu a plutôt amplifié le rôle des forces de sécurité et de renseignement de son régime dans la mise en œuvre du processus, Kochavi cherchant donc à se venger de Netanyahu sur le plan politique.
En fin du compte, ces menaces témoignent du désarroi du régime israélien face aux 10 dernières manœuvres d’envergure de l'Iran.
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Sur fond des conflits internes, les autorités israéliennes qui sont particulièrement préoccupées par leur vulnérabilité militaire et la puissance des missiles de haute précision de la Résistance, ne font que menacer. Or, sur le plan opérationnel, les responsables israéliens sont bel et bien conscients que l'incitation à la guerre contre l'Iran n'a d'autre résultat que leur anéantissement.
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