Ces derniers jours, le nouveau président des États-Unis, Joe Biden, s’est entretenu avec ses principaux alliés européens, à savoir le Premier ministre britannique Boris Johnson, le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, des questions liées à l’accord de 2015 sur le nucléaire civil iranien.
Une source bien informée à Washington a déclaré, lundi 25 janvier, à Sky News Arabia que l’administration du président Joe Biden allait lancer une initiative par l’intermédiaire de médiateurs européens pour ouvrir un dialogue direct avec Téhéran.
Le responsable qui a préféré garder l’anonymat a ajouté qu’il y aurait une nouvelle approche visant à mettre l’accent sur la stratégie de dissuasion américaine dans la région et à trouver une solution négociée avec Téhéran. Cette source a souligné que ces étapes seraient accompagnées de contacts avec les alliés des États-Unis dans la région, en particulier avec les pays arabes du sud du golfe Persique et Israël.
Dans ce contexte, lors de sa première visite au Moyen-Orient après la fin du mandat de Donald Trump, le commandant du Centcom, le général Kenneth Mackenzie a déclaré que les relations entre les États-Unis et l’Iran étaient entrées dans une « phase d'opportunité » après la victoire électorale de Joe Biden et le départ de Trump.
À rappeler qu’après le retrait unilatéral des États-Unis de Donald Trump de l’accord nucléaire de 2015 et la réimposition illégale des sanctions secondaires à Téhéran, les partenaires européens de l’accord ont adopté une position positive par rapport au Plan global d’action conjoint (PGAC) sans prendre toutefois de mesures pratiques et efficaces pour permettre à l’Iran de profiter des avantages de l’accord nucléaire sur le plan économique malgré les sanctions américaines.
Maintenant, des analystes indépendants à Téhéran soulignent qu’il faut être très prudent en ce qui concerne les récentes déclarations des membres de l’administration Biden, qui semblent être favorables au retour des États-Unis au PGAC et la reprise des négociations avec l’Iran. D’ailleurs, plusieurs responsables du gouvernement iranien ont affirmé que Téhéran ne prenait pas en compte les promesses verbales et attendait des mesures pratiques de la part des Américains.
L’objectif des États-Unis de Joe Biden et de ses principaux alliés européens est clair : préparer une nouvelle plateforme pour la reprise du dialogue avec la partie iranienne de sorte que d’autres questions (puissance balistique et la position régionale de l’Iran) soient intégrées au menu des discussions. En effet, le but final des Occidentaux est d’imposer plus de contraintes aux Iraniens non seulement dans le dossier du nucléaire civil, mais aussi dans plusieurs autres domaines.
Comme l’a souligné le Leader de la Révolution islamique, l’honorable Ayatollah Khamenei, un retour américain au PGAC n’aurait une véritable signification que si Washington levait d’abord toutes les sanctions qu’il a réimposées injustement et illégalement à Téhéran.
Selon des sources proches du dossier des relations irano-américaines, pendant les quatre ans de son mandat, Donald Trump a réimposé 802 sanctions à l’Iran et décrété 751 nouvelles sanctions sous divers prétextes (terrorisme, droits de l’Homme, sécurité, menace militaire, etc.).
Dans tout éventuel contact direct ou indirect avec la partie occidentale, les autorités iraniennes garderont à l’esprit que les adversaires américains et européens tenteront de maintenir une série de sanctions afin de pouvoir les utiliser comme des leviers de pression efficaces contre l'Iran. Leur but serait de pousser l’Iran à renoncer à tous ses droits en échange de la levée de ces sanctions.
C’est la raison pour laquelle des voix s’élèvent à Téhéran pour dire que le gouvernement iranien ne devrait absolument pas se contenter d’une levée partielle des sanctions en exigeant la levée totale et inconditionnelle de toutes les sanctions pour déjouer ce dessein des Américains et de leurs partenaires européens.