Plutôt que les pays de l’Extrême-Orient ou du Moyen-Orient que Trump et ses alliés sionistes ont menacés de renverser, c’est l’Amérique de Joe Biden qui est au bord de l’effondrement, du chaos et du changement, a écrit Abdel Bari Atwan, rédacteur en chef du journal Rai al-Youm.
« Ayant pour objectif de faire face à la guerre civile qui est sur le point d’éclater aux États-Unis, le discours d’investiture de Joe Biden était surprenant. Reconnaissant les difficultés et les défis à relever, Biden a imploré le peuple de faire preuve de solidarité dans une société de plus en plus divisée et fracturée », a noté Atwan dans le numéro du jeudi 21 janvier du journal Rai al-Youm.
« Face au peuple américain, Trump n’a tenu aucune de ses promesses, ni la restauration du pouvoir des États-Unis, ni la désintégration de la puissance croissante de son rival, la Chine. De même, toutes ses tentatives visant à renverser le “régime” en Iran et de désarmer la Corée du Nord ont fini par échouer. Sa réalisation la plus importante a été l’humiliation des Arabes et leur conduite dans le piège de la normalisation des relations avec le régime israélien, en pillant des milliards de dollars », a-t-il noté.
« Or, cela ne signifie pas que Biden se trouve dans une situation plus favorable et qu’il va tenir ses promesses comme lutter contre le racisme, restituer l’unité nationale, surmonter les différends et raviver le leadership mondial », a-t-il estimé en ajoutant : « Joe Biden qui ne va pas tarder à avoir 80 ans est loin d’être capable de résister à cet effondrement, encore moins de l’empêcher. »
« Les quatre années de Trump, poursuit-il, ont conforté l’empire américain à une menace sans précédent voire à un effondrement qui pourrait se produire à tout moment, car la chute des grands empires de l’Histoire a commencé par des échecs internes qui ont ouvert la voie à des échecs externes. »
Et de poursuivre : « Trump cherche à établir un nouveau parti national basé sur la suprématie blanche, l’héritage des ancêtres racistes et la haine des étrangers qui ont envahi les États-Unis et les ont purgés de leurs habitants d’origine. Le parti compte 74 millions d’électeurs qui ont voté pour lui lors de la présidentielle 2020 et représentent 70 % des républicains.
Une des fiertés de Trump est la résurgence du racisme blanc dans les zones marginalisées. Il se considère comme le porte-parole des racistes qui expriment leurs revendications tout comme Hitler l’a fait en Allemagne et Mussolini en Italie de même que les aillés de Trump en Europe et les meneurs du Brexit au Royaume-Uni. »
« Trump aura désormais le soutien de dizaines de millions de supporters qui sont comme une bombe à retardement dans le corps de l’Amérique risquant d’exploser à tout moment. Trump se vante qu’il n’y a pas eu de guerre pendant son mandat alors qu’il a été lâche et impuissant face à la Chine, la Corée du Nord et l’Iran, n’intimidant que les faibles dirigeants arabes. Si Trump a évité la guerre, c’est qu’il savait qu’il n’en gagnerait aucune et qu’une possible victoire lui aurait coûté un bras. »