C'est fini: Kim Jong-un vient de clore l'épisode Trump. Alors même que l'Iran a annoncé l'enrichissement de son uranium à 20% et qu'il n'écarte plus un uranium enrichi à 90% et que toute batterie de mesure prévoit la production par le réacteur de Fordo quelques 120 kilogrammes d'uranium enrichi tous les ans, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a déclaré que les États-Unis étaient le «plus grand ennemi» de son pays et qu'il ne s'attendrait pas à ce que Washington change de politique envers Pyongyang - quel qu'en soit le président. La conclusion est la même : Tout accord avec les USA est contre-productif. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un qui a assisté au premier jour du 8e Congrès du Parti des travailleurs à Pyongyang, a assuré que son pays allait se doter d'un sous-marin nucléaire car c'est ainsi que l'invasion marine US dans la péninsule pourrait être contrée.
Kim a déclaré que la Corée du Nord avait besoin d'une "arme nucléaire" pour repousser toute invasion potentielle des États-Unis et cette arme pour une Corée du Nord entourée de mer ne peut être qu'un sous-marin nucléaire.
«Nos activités politiques étrangères doivent être concentrées et dirigées sur la soumission et la défaite des États-Unis, notre plus grand ennemi et le principal obstacle à nos développements », a déclaré Kim vendredi. «Peu importe qui est au pouvoir aux États-Unis, la vraie nature des États-Unis et leurs politiques fondamentales envers la Corée du Nord ne changent jamais », a-t-il réitéré.
Kim a promis de développer des ICBM (missiles balistiques intercontinentaux) à combustible solide pouvant être lancés depuis la terre et la mer. Il a appelé à davantage de recherche et de développement dans les équipements militaires avancés, y compris les satellites espions, les armes hypersoniques et les drones de reconnaissance, et a déclaré que la recherche était presque terminée sur un sous-marin nucléaire.
«Nous devons augmenter notre technologie nucléaire et développer davantage les armes nucléaires pour qu'elles soient plus légères et plus petites. . . tout en continuant à produire des armes nucléaires tactiques et des ogives nucléaires de très grande taille », a-t-il déclaré.
Kim a déclaré que la clé de meilleures relations avec les États-Unis était que Washington renonce à sa politique hostile, tout en soulignant également la nécessité pour la Corée du Nord d'élargir une coalition avec des «forces anti-impérialistes et indépendantes».
Ses commentaires interviennent alors que le président élu américain, Joe Biden se prépare à prendre ses fonctions. Mais le discours de vendredi rappelle que la Corée du Nord n’est pas sur le point de renoncer à son arsenal nucléaire.
« Il n'y a pas d'acte plus insensé et dangereux que de ne pas renforcer nos propres forces tout en voyant clairement le développement des armes de pointe de nos ennemis », a déclaré Kim. Et de préciser : «La réalité est que nous devons inlassablement renforcer nos capacités de défense nationale afin de dissuader les menaces militaires des États-Unis et de parvenir à la paix et à la prospérité dans la péninsule coréenne».
Même conclusion en Iran où après un constat d'échec marquant tout effort diplomatique, on en est à exiger une extension des capacités militaires et économiques du pays. Kim a plaidé en faveur de développer des liens avec la Russie et la Chine. La volonté nord-coréenne d'étendre ses capacités nucléaires sont exprimées alors que selon l'hebdomadaire américain Defence News, les ressources des ICBM nucléaires US Minuteman-3 ne pourraient plus être étendues et d'ici 2025, les États-Unis perdront leur principal ICBM nucléaire : «Il n'est pas possible de prolonger la durée de vie de Minuteman-3 car la question n'est plus rentable. Bientôt, nous ne pourrons plus le faire du tout ", - rapporte l'hebdomadaire américain.
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Pyongyang envisage -t-il de se faire aider par la Russie pour doter le pays d'ICBM? La Corée du Nord dispose de capacités nucléaires et, en dépit des sanctions et de la pandémie, elle va se doter de nouveaux missiles balistiques intercontinentaux. Et la Russie est une bonne option. Les systèmes de missiles hypersoniques Avangard récemment développés pourraient être en service jusqu'en 2040, et les capacités des ICBM lourds Sarmat devraient durer jusqu'en 2050.