Plus d'un observateur attendaient avec impatience le discours du Secrétaire général du Hezbollah ce vendredi, au terme de quatre ans de guerre sans merci des Etats-Unis de Trump contre la Résistance libanaise et ce, dans le strict objectif d'éliminer l’arsenal du Hezbollah et de sécuriser le front Nord. Une guerre multiforme qui outre le volet politique basé essentiellement sur le "blaclistage" du Hezbollah en Europe mais aussi par des Etats les plus acculés du monde, a frappé l'économie du Hezbollah par des centaines de personnes ou instances sanctionnées. Or aucun de ces agissements n'a réussi à mettre au pas le Hezbollah , si bien que le 4 août l'axe US-Israël décidé de frapper tout le Liban.
Dans son discours du vendredi 8 janvier Nasrallah y revient exigeant que la lumière soit faite sur les commanditaires et les auteurs de la double explosion du 4 août qui a valu au Liban une tentative d'occupation militaire par l'OTAN, de protectionniste du pays, mais qui s'est là encore heurté à la farouche résistance du Hezbollah. « Au moins depuis 2005, si vous entendez parler du Liban en termes géopolitiques, c'est parce que le Liban a le Hezbollah et que le Hezbollah a des armes », a fait remarquer Nasrallah vendredi soir. Le vendredi 8 janvier, le Secrétaire général du Hezbollah ne pouvait donc ne pas revenir sur les événements du Capitole, "false flag" de l'Etat profond, coup d'Etat trumpiste, de quel que manière que l'incident soit interprété, ni la sorcière Dorothy Shéa ni ses amis libanais ne sauraient désormais faire des leçons de démocratie au Liban, à son président et à la Résistance.
« Ce qui s'est passé en Amérique est une question très importante et ses répercussions sont grandes. Cet événement ne peut être pris à la légère. Ce fut un coup que les Etats-Unis ont cherché à provoquer au Liban et ailleurs au Moyen-Orient mais qu'ils n'ont pas pu. Les Américains ont vu de près les résultats de la politique de Trump et sa disposition à tuer les Américains pour rester au pouvoir. Ce que les Américains ont vu représente un spécimen de la politique suivie par Trump dans le monde au long de quatre années, comme en Syrie, en Irak, au Yémen, ainsi que l’assassinat des deux commandants Qassem Soleimani et Abou Mahdi al-Mohandes. C’est un modèle de l’arrogance US qui a longtemps imposé sa domination sur les peuples. Ce que les Américains ont vu, dévoile la véritable démocratie falsifiée aux USA et le danger de permettre à un fou comme Trump d’accéder au poste de président. Prions Dieu pour que « les prochains jours passent sans incident majeur pour l'humanité... Dieu le Tout-Puissant a protégé pendant quatre ans le monde entier, parce que le bouton du nucléaire était contrôlé par un homme despote et fou », a dit Nasrallah.
Mais hier soir, le commentaire du Secrétaire général du Hezbollah sur ce qui reste de loin l'effondrement du mythe de démocratie US ne pouvait pas aller sans une directe allusion à la double déflagration du 4 août à Beyrouth où Israël continue à être le principal suspect. Nasrallah veut que la vérité, toute la vérité et rien que la vérité soient connue, alors même où les tentions sont à leur paroxysme entre l'axe US-Israël et la Résistance. Cette vérité ouvrira d'ailleurs les portes sur une riposte libanaise anti Israël qui a tout lieu d'être "étatique", comme l'a déjà souligné Nasrallah, si l'implication israélienne est prouvée. Ainsi plus loin dans ses propos, le Secrétaire général du Hezbollah a évoqué ce 8 janvier l'incident du 4 août dont certains incongruités ont été révélées tout récemment par le Premier ministre par intérim libanais Hassan Diab.
Nasrallah a qualifié la publication des résultats de l'enquête de « cause nationale qui intéresse tout le Liban » et qu’on ne peut aucunement transformer en une affaire communautaire, politique ou sectaire. « Les martyrs de cette tragédie ont été de toutes les confessions et de toutes les régions. Et de la destruction du port, c’est toute l’économie libanaise qui pâtit. Évitons de confessionnaliser cette affaire. Je m’engage, au nom du Hezbollah, à œuvrer pour une issue juste et honnête à cette question, et ce, pour deux raisons majeures : la première d'ordre humaine, compte tenu du grand nombre de martyrs et de blessés que l'incident a provoqués, et la deuxième parce que cette affaire a été largement exploitée politiquement, que ce soit contre le Hezbollah ou contre le président Michel Aoun et le Courant Patriotique Libre, allié du Hezbollah ».
« Les familles des martyrs ont le droit de connaître la vérité de ce qui s’est passé. Était-ce une attaque terroriste ou une offensive ? Cinq mois après le début de plusieurs enquêtes déclenchées en ce sens, n’a-t-on pas pu dévoiler qui a acheminé cette grande quantité du nitrate au Liban ? Et au profit de qui cette cargaison a échoué à Beyrouth ? Partant de là, le fait de continuer à accuser le Premier ministre et les ministres démissionnaires ne repose sur aucun fondement logique car cela n'amène à rien. Ce qui est important maintenant c’est de rediriger la voie de l’enquête et l’action juridique en ce sens. Et d’appeler enfin à annoncer publiquement les résultats de l’enquête pour que les Libanais sachent la vérité et qu’ils soient au courant de toutes les mesures judiciaires entreprises ».
Les questions posées sont pertinentes et signifient ceci : Jusqu'où les cachotteries dans ce dossier qui tient si étroitement à la sécurité de tout l'axe de la Résistance pourront-elles se poursuivre? Juste avant que le coup d'Etat de Trump contre les institutions pseudo étatiques américaines ne s'abat sur le Capitole, Sunday Times se référait aux menaces récentes formulées par Netanyahu et son ministre des Affaires militaires contre la Résistance. Les intéressés avaient prétendu "être capables de ramener l'Iran à l'âge de pierre" si les Iraniens "ripostaient" à Israël pour le triple coups durs qu'il leur a infligé avec des degrés différents d'implication, à savoir l'assassinant du commandant en chef de la Résistance, Soleimani, du physicien nucléaire en chef Fakhrizadeh et le sabotage du réacteur nucléaire de Natanz.
« Les Israéliens ont promis des armes surprise à l'Iran...des armes à l'EMP », avait dit le journal. Or en voulant ainsi bomber le torse, l'entité sioniste a laissé tomber le masque. Et ce n'est pas Nasrallah qui laisserait passer une telle occasion : il y a quelques jours, le PM par intérim Hassan Diab a fait une première révélation choc sur la vraie quantité de nitrate d'ammonium qui se trouvait le 4 août dernier dans le dépôt 2 du port et que le FBI, s'étant infiltrée de force dans l'enquête, a elle aussi confirmée : 500 tonnes au lieu de 3700 tonnes annoncées précédemment.
Or cette quantité ne pourrait provoquer la dévastation de deux tiers d'un port aussi grand que Beyrouth. D'autres révélations vont-elles suivre? L'accent mis par Nasrallah sur le mot "attaque" en dit long. Après tout, ce fut Trump qui a pour la première fois fait allusion "à une terrible attaque contre le port de Beyrouth". Mais mieux que la vérité sur le 4 août, ce sont les conséquences naturelles qui en seront tirées : une bombe à pulsion électromagnétique US-Israël aurait provoqué la catastrophe pour que le Liban s'acharne sur son Hezbollah, le désarme comme il l'a fait pour la Syrie en 2005? Le retrait de l'armée syrienne du Sud Liban a fait du ciel libanais, une base-arrière pour des frappes aériennes sionistes contre ses voisins. L'explosion semi-atomique de Beyrouth aurait dû en faire autant avec le Hezbollah. C'est raté mais l'affaire est loin d'être close. Un Israël ayant procédé à un acte de guerre aussi terrifiant contre le Liban pourra-t-il rester à l'abri d'une riposte militaire étatique libanaise? Pourra-t-il être traité à titre de partenaire d'un dialogue maritime, même indirect? Ces questions, Nasrallah les a posées implicitement, mettant en garde une entité sioniste totalement exsangue par ce qui se passe à Washington... une entité qui se trouve dans un état de fragilité historique qui fait d'elle une cible de choix...