TV

Une alliance militaire Iran/Chine/Russie remplace-t-elle l'Amérique finissante?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les président iranien, Rohani, chinois, Xinping et russe, Poutine/(Archives)

Le 27 décembre 2019 se tenait dans une vaste zone de quelques 27 000 kilomètres carrés le premier exercice naval conjoint Iran-Russie-Chine, exercice impliquant les trois marines à la fois dans le golfe Persique, en mer d'Oman et le nord de l'océan Indien. Pour les États-Unis, ce fut un premier avertissement surtout au bout d'une longue bataille de plusieurs semaines destinée par guerre des pétroliers interposée, à couper le flux du pétrole iranien, à affamer dans le cadre de la campagne dite Pression maximale les Iraniens pour les ramener à la table des "concessions". Quelques jours plus tard, les USA tuaient le général iranien Soleimani alors qu'il se trouvait à l'aéroport de Bagdad pour répondre à un faux appel de dialogue transmis par le Premier ministre irakien de l'époque, Adel al-Mahdi, à Téhéran. Il est vrai que la Russie de Poutine avait su franchir les portes du Moyen-Orient via un partenariat effectif avec la Résistance en Syrie et que la Chine semblait lui emboîter le pas. Mais l'assassinat de l'architecte de l'axe de la Résistance n'a en rien inversé la dynamique, l'axe Pékin-Téhéran ayant annoncé en été 2020 un accord stratégique de 25 ans avec en toile de fond quelques 400 milliards de dollars d'investissements qui comme en dépit des sanctions à entrer en Iran, Pékin venant d'investir dans le projet Pars Sud. Mais militairement parlant, un partenariat militaire Iran-Chine-Russie pourrait-il déboucher sur la création des bases militaires tripartite au Moyen-Orient? 

Interrogé, lors d’une récente conférence de presse, sur la coopération militaire entre l'Iran, la Chine et la Russie et la possibilité de construire des installations militaires conjointes afin de faire face aux États-Unis et à Israël dans la région, le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabii a affirmé: «  Les coopération Téhéran/Moscou/Pékin est à son apogée. Bien que nous n'ayons pas de restrictions pour approfondir nos relations dans tous les domaines politiques, économiques et de sécurité, Nous croyons cependant que la sécurité dans le golfe Persique devrait être assurée par les États de cette région, eux-mêmes. ». 

Et le porte-parole du président iranien d'ajouter :  « c'est le seul moyen de parvenir à une sécurité juste pour tous les pays et d'assurer la paix et la stabilité à long terme. Certes, l'Iran et la Russie ont une très bonne coopération dans divers domaines, y compris la défense, qui va au-delà du niveau bilatéral, et les positions conjointes des deux pays dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme ont aplani le terrain pour d'autres échanges bilatéraux, y compris dans le domaine du dossier syrien».  C'est donc bien clair: l'Iran n'irait pas donner son feu vert à la création des bases militaires russe ou chinois sur son territoire. Mais des coopérations militaires plus poussées, genre transfert de la technologie militaire, est-ce possible? 

« L’Iran, la Russie et la Chine ont des intérêts communs et cela nécessite une coopération tripartite. Ces collaborations peuvent avoir lieu dans le cadre des forums économiques, politiques, juridiques et internationaux et militaires sans que forcément cette coopération débouche sur la création des bases militaires. Mais il existe un autre aspect non encore exploré, créer des mécanismes de défense et de dissuasion communs ou interconnectés propres à contrer le déploiement des forces étrangères dans la région, en particulier dans le golfe Persique. la Constitution iranienne n'interdit pas ce genre de partenariat qui s'illustre via des alliances militaires », a souligné le général Alireza Afchar.

Et d’indiquer : « Si vous regardez les bases que les États-Unis ont installées dans la région, elles sont devenues une menace pour ce pays. La spectaculaire frappe du 7 janvier 2020 du CGRI contre Ain al-Asad devra servir de leçon. La base militaire à elle seule ne peut pas être un modèle de coopération militaire, car il existe d’autres moyens de coopération militaire,plus efficaces, plus adaptés au contexte : il y a évidemment l’échange du savoir-faire qui se fait plus aisément à l'occasion des exercices militaires conjoints », a dit le général en référence à la manœuvre navale tripartie de 2019 mais encore à l'exercice du Caucase 2020. L'exercice du Caucase 2020 » s'est tenu  le 22 septembre en Russie et a mobilisé 80 000 soldats au cours duquel de grandes missions ont été menées dans le Caucase du Nord, ainsi que dans la mer Caspienne et la mer Noire.

"Il semble que dans les jours et les années à venir, de tels exercices conjoints auront lieu entre l'Iran, la Russie et la Chine. Cependant, compte tenu de l'histoire de la coopération entre l'Iran et la Russie dans la lutte contre Daech en Syrie, il semble qu'il y ait une possibilité de conclure des accords conjoints de sécurité militaire entre les trois pays pour accroître leur présence sécuritaire dans la région de l'Asie de l'Ouest; des accords pouvant conduire à la construction d'une base militaire commune. C'est un plus dans la mesure où l'Iran et ses alliés continuent à exiger et à œuvrer dans le sens d'un retrait des troupes US de la région. Et le moment semble être particulièrement propice : les États-Unis viennent d'être prolongés dans une longue et profonde crise étatique et leurs alliances au Moyen-Orient se mettent à ébranler : il est temps qu'une alliance Iran-Russie-Chine se manifeste, ne serait-ce que pour anticiper les contre-mesures de l'Empire US en déclin. Biden au pouvoir c'est le clan des démocrates soit le clan qui compte à son actif le plus grand nombre de guerres qui prend les rênes du pouvoir. C'est une nécessité que de tisser des liens militairement efficaces surtout dans une région stratégique comme le Moyen-Orient dont duquel dépend l'avenir de la grande partie du pays du monde. Bref il faut une alternative à une Amérique en déclin qui vit ses dernières heures", ajoute l'analyste militaire. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV