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Centre de commande intégré US/Israël n'existe plus; L'Amérique forcée à casser ses méga bases militaires dans le golfe Persique

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le commandant en chef de l'axe de la Résistance, le général de corps armé Soleimani, assassiné le 3 janvier à Bagdad par les Etats-Unis (Archives)

Il a fallu un an aux stratèges et think tankistes de toute poile US/Israël (à compter du 3 janvier 2020) pour réaliser l'ampleur des dégâts et comprendre à quel point leur stratégie de guerre est datée et comment elle a perdu tout son sens face à cette "voix royale" qu'a tracée en moins de 4 décennies, l'axe de la Résistance et son grand commandant en chef Soleimani dont le martyr est commémoré ces jours-ci avec une ferveur inégalée en Iran, en Irak, en Syrie, au Yémen, et bien sûr, là où il y a une quelconque résistance à l'impérialisme.

Hidai Zilberman, le porte-parole de l'armée sioniste pourrait autant de fois qu'il le souhaite tenter de bomber le torse et raconter aux journalistes du site saoudien Elaph comme il l'a fait dans un entretien daté de 25 décembre qu'un sous-marin israélien opérerait dans le golfe Persique non loin des côtes iraniens en renfort de l'USS Georgia nucléaire et ce, en prévision d'une grande frappe contre l'Iran juste avant que Trump ne se dégage, les analystes militaires dignes de ce nom font le constat suivant : les 13 missiles "Qiam" et "Fateh 113" que le CGRI a tiré contre Aïn al-Asad en Irak tout comme cet "anneau de missiles" qui a commencé il y a des années à encercler progressivement l'entité sioniste, du Nord au Sud et ce, tout au long des années où Israël vendait  à son public le mythe de "chasser de Syrie l'Iran et ses mandataires", renvoie au même principe stratégique, pousser l'ennemi à se disperser, ses forces, à s'éloigner les unes des autres, bref, son sens de cohésion, à disparaître, tout en la maintenant sous la menace. 
"Lethal Arrow", le tout dernier exercice que l'armée sioniste a voulu être un sursaut offensif face à un Hezbollah qui l'a poussé depuis le 21 juillet à être en état d'alerte permanent et qui a mobilisé l'armée de terre, l'armée de l'air, la marine et tout appareil de renseignement israélien a illustré à merveille cette implosion organique, cette impossibilité d'interconnexion dont souffre l'entité non seulement au niveau sociétal mais encore au niveau de son armée

Ron Ben Yishai, expert israélien en fait d'ailleurs le constat sidérant dans son article daté du mois d'octobre :

" Au vu de tout cela, j’ai été surpris par ce qui s’est révélé à mes yeux et à mes oreilles lorsque je suis arrivé sur l’aire d’exercice mardi après-midi. Au lieu de la cité des tentes et des APC transports de troupes que j’avais l’habitude de voir dans des situations similaires, j’ai trouvé dans le commandement divisionnaire à peine trente officiers et combattants, aux côtés de quatre ou cinq véhicules. Le commandant de la division, le général de brigade Saar Tzur, et sept de ses hommes étaient assis dans une petite tente avec des masques sur le visage, et les autres étaient à l’extérieur. La tente elle-même était cachée près de la ligne de contact, donnant sur la cellule de la zone où les combats ont eu lieu. Le contact avec le quartier général principal de la division, quelque part en Galilée, a été effectué par vidéoconférence sur écrans plasma, mais lorsque les commandants de bataille de la brigade ont voulu communiquer et recevoir des instructions du commandant de la division, ils sont simplement venus le voir physiquement – et après quelques minutes, ils sont retournés vers leurs hommes.... la cohésion n'y était pas".

Signe de cette cohésion inexistante interarmées, le Hezbollah a réussi au second jour de cet même exercice à lancer une spectaculaire opération de reconnaissance à l'aide de ses drones Mohajer et à identifier des cibles à abattre sur une distance de 50 kilomètres entre la Galilée et les fermes de Chebba. Visiblement, l’armée israélienne a du mal à alimenter les multiples champs de bataille, à défaut d'une infanterie nombreuse et rapidement mobilisable d’un terrain à un autre, d'un soutien aérien et en renseignement alerte, ce qui l’empêche de submerger l’ennemi et rester maître du terrain. Or depuis 8 janvier 2020, date à laquelle l'Iran a lancé la première frappe de toute l'histoire contre une base permanente américaine, et ce, sous les yeux ahuris du monde entier, l'US Army partage le même sort : A l'époque The National Interest a fait publier un article mettant en garde les stratèges militaires US contre la fin du concept de base de campement US, concept qui avait permis aux Etats-Unis d'Amérique, Etat de colons part essence de se faire payer une influence grandissante aux frais des pays vaincus de la seconde guerre :" C'est lourd et impossible à protéger une base et les Iraniens ont été les premiers à comprendre ce défaut et surtout les premiers à oser l'exploiter contre. C'est comme nos navires de guerre dans le golfe Persique".

Center for a New American Security (CANS) vient de publier au bout d'un an de réflexion un article où il reconnait la victoire de l'Iran à tenir sa promesse de vengeance faite au lendemain du meurtre de Soleimani laquelle victoire a poussé les Etats-Unis à revoir leur stratégie de présence militaire permanente dans le golfe Persique. 

« Au lieu de s’appuyer sur un petit nombre de bases permanentes et de grande taille près de l’Iran, les États-Unis devraient se concentrer sur un ensemble de bases petites et dispersées. Le passage à une stratégie de présence militaire moindre devra aller avec plus de diplomatie dans la région et tout ceci oblige les États-Unis à utiliser une architecture distribuée flexible pour la sécurité des forces américaines. Au fait la frappe au missile balistique iranienne contre Ain al-Asad a prouvé que la concentration de troupe est une faiblesse. On l'a vu en Irak, on le voit en Syrie d'où d'ailleurs la nécessité de se tenir à une rotation permanente ( ce que font les convois militaires US en circulation constante entre la Syrie et l'Iran sous le prétexte du trafic du pétrole, NDLR)  »

Et le texte d'ajouter : " Les bases d’al-Udeid et d’al-Dhafra aux Émirats arabes unis sont en train de s’agrandir pour accueillir davantage de soldats américains de manière permanente. C'est un défaut  puisque l’Iran, qui possède le plus grand arsenal de missiles du Moyen-Orient, pourrait facilement endommager les bases américaines les plus importantes et les plus grandes. d'autant plus la capacité de défense des États-Unis n’est pas illimitée. Par exemple, ils n’ont pas assez de systèmes de missiles Patriot. L’envoi d’un grand nombre de missiles Patriot au Moyen-Orient réduit le stock de ces systèmes en Inde, dans le Pacifique et en Europe. Cependant, même si les États-Unis disposent de systèmes de défense aérienne suffisants, l’Iran aura toujours le nombre de missiles nécessaires pour contourner ces systèmes. ... Le retrait des grandes bases près de l'Iran s'avère nécessaire puisque les grandes bases aériennes nuisent plus aux intérêts américains qu'elles ne les protègent .. Les États-Unis devraient réduire la structure de base actuelle à un ensemble de bases plus petites réparties dans toute la région.. et puis en cas de crise avec l’Iran, Ils devraient déplacer leurs forces de la proximité du golfe Persique vers des bases plus éloignées, comme la base aérienne de Shahid Mowaffaq en Jordanie ou la base de Prince Sultan, car l’Iran a moins de missiles pour les atteindre”. 

N'est-ce pas le concept stratégique de "dispersion" de l'ennemi, appliqué largement à Israël qui l'emporte ici, après son application parfaitement réussi sur l'Amérique? Evidemment. A ce constat près que même déployées en Jordanie et en Arabie saoudite, les troupes US sont exposées aux tirs de la Résistance..tout comme Israël. Il y a quelques jours, on apprenait que la frontière saoudo-irakienne était placée sous le contrôle des Hachd alors même que ce samedi, une explosion a frappé une patrouille israélienne non loin de la frontière du Sud Liban. Le méga concept militaire défini par le fin stratège que fut le général Soleimani et qui consiste à pousser l'ennemi à "se diluer" sur fond d'une unité et d'une cohésion croissante de l'axe de la Résistance commence à porter ses fruits : à l'approche du 3 janvier les coups anti-US et anti-Israël parfaitement coordonnés se multiplient en Irak, en Palestine, au Liban et au Yémen... tandis que l'Iran se prépare à asséner le coup fatal...

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SOURCE: FRENCH PRESS TV