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A quoi ressemblerait une opération de capture de l'USS Georgia par la marine du CGRI?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'USS Georgia à propulsion nucléaire. ©Mashregh News

Le commandant en chef de la marine du Corps des gardiens de la Révolution islamique d’Iran (CGRI), l'amiral Aliréza Tangsiri, qui s'était rendu le vendredi 25 décembre sur les îles stratégiques du sud de l'Iran soit la Petite et Grande Tomb, a mis en garde implicitement la flotte US contre toute bêtise : la RII est prête à protéger ses frontières maritimes et à en assurer la sécurité et cela, de la manière la plus parfaite qui soit. Accompagné ce vendredi d'un certain nombre de dirigeants et de cadres du CGRI, l’amiral Tangsiri s'est rendu sur ces deux îles du golfe Persique où il a effectué une tournée d'inspection et s'est informé de l'état de préparation des forces navales sur place.

Il a essentiellement insisté sur le maintien d'une « disponibilité totale au combat », de « la vigilance et de la surveillance du renseignement dans le cadre de la mission sensible des forces armées qui y sont déployées ».

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« Nos enquêtes sur le terrain montrent que les forces, les systèmes et l'équipement sont en état de préparation requis pour défendre les frontières maritimes et les intérêts et la sécurité de notre pays », s’est-il réjoui. Les îles Petite et Grande Tomb et Bou-Moussa sont d'une grande importance stratégique et économique, situées qu'elles sont à l'est du golfe Persique et surplombent le détroit d'Hormuz, à travers lequel environ 40% de la production mondiale de pétrole passe quotidiennement. Ces îles sont d'autant plus importantes que les petits Emirats sont des revendications territoriales à leur encontre et que sous l'effet de l'ambiance quelque peu électrique qui règne en ce moment même dans le golfe Persique où l'Amérique, à défaut de toute action militaire digne de ce nom, en est tantôt à bomber le torse de ses B-52 tantôt à exposer sous les caméras, son USS Georgia, elles pourraient être le point de départ du méga clash. Jeudi et en réaction à l'ultra médiatisation de l'arrivée de l'USS Georgia dans le golfe Persique, le premier vice-président du Parlement iranien, Seyyed Amir-Hossein Ghazizadeh Hashemi, a rappelé mardi dernier que les forces iraniennes qui attendent aujourd'hui au tournant l'USS Georgia, sont celles-là mêmes qui ont abattu en juin 2019 un RQ-4 dans le ciel du sud de l'Iran. « Ces mêmes forces sauraient comment prendre l'USS Georgia à l'aide d'un “filet de pêche”

 Mais à quoi rime cette métaphore? “Bien sûr, tout le monde comprend que l'expression ‘filet de pêche’ est une métaphore, note le politologue Hanizadeh. L'ennemi doit saisir la puissance et la capacité des forces armées iraniennes dans la région du golfe Persique. Mais Ghazizadeh a souligné un point très important auquel les ennemis de l’Iran devraient prêter attention. Le golfe Persique fait environ 56 km de large, dans le détroit d'Hormuz.

Les eaux sont globalement très peu profondes, avec une profondeur maximale de 93 mètres et une profondeur moyenne de 50 mètres. Et dans la plupart des autres régions, la profondeur du golfe Persique atteint une trentaine de mètres. Un sous-marin doit être à au moins dix à vingt mètres du fond marin s'il ne veut pas heurter un rocher. On peut donc imaginer que dans certains cas, ces sous-marins doivent être à moins de dix mètres de la surface de l'eau. Alors on peut comprendre facilement la métaphore de Ghazizadeh. A une distance pareille, l'USS Georgia n'échappera ni aux missiles anti navire iraniens, ni non plus aux hélicoptères armés de sonar de l'Iran qui le CGRI vient justement de dévoiler il n'y pas pas si longtemps”. 

En octobre, la marine du CGRI a fait acquisition des aéroglisseurs SRN6, des hélicoptères anti-surface AB212, des hélicoptères anti-subsurface SH3D et des avions de patrouille maritime F27. Or les hélicoptères iraniens ont été dotés de sonars, comme justement pour pêcher des bâtiments sous-marins ennemis. 

Ce fut en 2014 que la marine iranienne a dévoilé de quoi prendre dans son filet un USS Geaorgia :  trois systèmes de combat, de simulation et de radar faits maison. Le système de contrôle de tir en surface “Samen” basé en mer, capable de suivre des cibles de surface et aériennes et d'intercepter simultanément 40 cibles de surface et une cible aérienne. A cet ensemble s'ajoute un système de simulation pour la sortie des plongeurs des sous-marins iranien de type Midget, qui peut également être utilisé pour exercer la sortie de secours du personnel de la marine, a été dévoilé. Mais le paquet s'est complété tout récemment avec un dernier équipement militaire présenté par la marine iranienne, le projet de radar de navigation S et X qui peut être utilisé dans un réseau avec la fusion de données. et le mot réseau est d'une importance capitale quand il s'agit de traquer, d'intercepter puis de “capturer” un sous-marin. Après tout puisque l'USS Georgia tourne au combustible nucléaire il est peu recommandé de le frapper en milieu du golfe Persique. Ce dispositif radar peut également envoyer des informations et des données sur la cible, la direction, la vitesse et la distance, et se connecter à différents systèmes d'aide à la navigation. 

Mais le nec plus ultra de ce filet de pêche iranien à l'adresse de l'USS Geoargia a été dévoilé le 11 décembre de l’année en cours :  un système sonar portable par hélicoptère censé détecter les sous-marins a été exposé dans une foire de la marine iranienne. Le système est capable de détecter les sous-marins à l’aide de capteurs électromagnétiques, de communiquer avec d'autres unités indigènes, de transmettre des informations au système de contrôle de tir pour lancer des torpilles.

Mais la précision de la structure du système est similaire à celle du système AN ​​/ AQS-13, qui est un système de sonar à immersion pour hélicoptère de la marine américaine. Au test, les experts ont affirmé qu'il fait encore mieux. Ce système est considéré comme la base d'un système sonar reposé sur un fonctionnement à l'état actif aux moyennes et hautes fréquences. Ce système était destiné aux hélicoptères qui volaient généralement à partir de porte-avions américains et étaient responsables de la défense anti-sous-marine dans les cercles proches de la flotte.

La principale différence entre le plan actuel réalisé par la marine et le plan original est l'ajout du mode de recherche passive à ce système sonar, dans lequel le système sonar ne détecte que les sons environnants sans révéler son emplacement. Ce n'est pas si facile donc de se mettre en face des côtes iraniennes et de tirer en immersion. Cette difficulté a déjà paru aux navires de surface US qui ont appelé au secours l'USS Georgia mais ce dernier non plus ne pourrait s'en échapper. 

Avec l'ajout de ce système aux hélicoptères SH-3D de la marine iranienne, on peut dire que le cycle complet de détection, de poursuite et de destruction des sous-marins ennemis par ces hélicoptères est parachevé et un nouvel anneau de défense, ajouté à la capacité militaire du pays. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV