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Base US à Deir ez-Zor, cible d'une attaque au drone simultanée?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
1ère frappe au drone simultanée contre la base US à al-Omar? Ce n'est qu'un début...( Photo: Avia.pro)

Première frappe de nuée de drones contre les troupes US en Syrie ? Le mercredi 16 décembre, l’ambassade-base US à Bagdad a fait une annonce sensationnelle : sur fond d’informations ultra médiatisées faisant toutes état du "succès historique" du bouclier de missiles antimissiles d’Israël qui, ranimé au Texas par l’agence américaine de missiles, aurait réussi à abattre à la fois missiles de croisière, missiles balistiques et roquettes à la faveur d’un Dôme de fer et d’une fronde de David, soudain réveillées de leur habituelle torpeur, les troupes US retranchées à Bagdad ont annoncé avoir abattu un drone "fixed-Wing" à coup de RIM 116  Rolling Airframe Missile, sorte de gadget à laser signé Raytheon. Dans la foulée, l’information a été démentie par un communiqué du ministère irakien de la Défense qui s’est étonnée de l’annonce soulignant que l’intox n’avait rien de véridique. Le ministère ignorait sans doute mais la "toute puissante US Army" anticipait...

Alors même qu'Israël attend, mort dans l’âme, une première frappe au missile de croisière-drone simultanée contre ses sites vitaux (nucléaire, électrique, gazier, hydraulique), frappes qui pourraient être lancées soit depuis le sud du Liban après cette démonstration de force absolue en Galilée où un drone du Hezbollah a failli attaquer le centre de commandement de la Division 91 de l’armée sioniste, ou encore depuis le front Sud où pas plus tard que le vendredi 18 décembre, un drone armé sioniste, a été abattu sous les yeux ahuris des militaires israéliens par des combattants palestiniens, une attaque d’envergure a visé la « base de campement américaine » à al-Omar, sur la rive est de l’Euphrate.

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Soumis à un quasi-total black out médiatique, l’attaque, qui s’est produite dans un contexte de manifestations anti-américaines des tribus de la Syrie et de recrutement en masse de l’armée tribale qui ratisse large en vue de faire du pillage du pétrole de Deir ez-Zor par les Américains, l’un des plus sanglants épisodes des détournements US dans l’histoire, méritait toutefois que les médias mainstream brisent la censure. Pourquoi ? La frappe s’est produite peu après que l’ambassadeur iranien à l’ONU a mis en garde mercredi les USA contre leur présence illégale en Syrie, exigeant le retrait des troupes d’occupation du territoire syrien. De nombreux analystes y ont vu un premier avertissement du genre à avoir été lancé par la Résistance alors que les tensions dans la rive est de l’Euphrate ne cessent d'accroître.

Cette frappe a eu lieu peu après que l’armée syrienne a autorisé avec un commun accord avec la Résistance, le déploiement des unités de l’armée russe à Abou-Kamal avec en toile de fond des patrouilles militaires Syrie-Russie sur ce passage frontalier stratégique qui relie la Résistance syrienne à la Résistance irakienne, les patrouilles russes répondant évidemment à un objectif de dissuasion anti-US.

Al-Hadath, la chaîne de TV libanaise proche de Riyad croit savoir que la frappe anti américaine, « particulièrement violente », du jeudi 17 décembre laquelle a visé « la base militaire US-site pétrolier » à al-Omar, sorte de bastion bourré de véhicules blindés, de fortifications, d’armes et de munitions et évidemment de batteries de missiles antimissile  « RAM » voire « Patriot » pour faciliter la contrebande du pétrole syrien, aurait impliqué des MLRS shells, une lance-roquette multiple, provoquant « des salves simultanées » et qui « outre les roquettes standards d'une portée d'une trentaine de kilomètres, peut aussi emporter soit deux missiles sol-sol MGM-140 ATACMS dont les premières versions avaient une portée de 150 km et les suivantes limitée à 300 km…et depuis les années 2000 des roquettes à portée améliorée portant à plus de 80 km ».

Mais vu que sur la rive est de l’Euphrate, l’heure est à la bataille de libération anti-US, ce serait ridicule de prendre les spéculations d’Al-Hadath pour l’argent comptant : des sources officieuses, elles, évoqueraient bien une première attaque au drone simultanée contre les troupes US déployées en Syrie, contre quoi et comme à leur habitude, ni le RAM américain ni le Patriot n'ont été incapables de riposter, un peu comme en Irak où pour toute réaction, l’US Army multiplie les « exercices militaires en pleine zone verte et terrorise la population civile » sans être à même de se défendre face à ces « mystérieuses roquettes » qui n’ont pas l’air si rudimentaire et qui sachent faire un « assez de mal », ou « trop de mal » ou bien s’avérer tout bonnement mortelle. Les Israéliens, eux, parleraient des roquettes bêtes rendues « intelligentes » par espèce de « kits iraniens Labayk » qui seraient tombés entre les mains du Hezbollah depuis 2019, et ce, en dépit des 1 000 frappes aériennes d’Israël visant le territoire syrien. Quant aux Saoudiens, ils évoqueraient des missiles balistiques ou de croisière-drones ayant la capacité de « brouillage » et de « surpression » qui « ont rendu les radars Patriot totalement aveugles » à Abqaiq (2019) ou à Djeddah (novembre 2020).

Quant aux USA, le CentCom se tait, puisque reconnaître une attaque anti-US sur la rive est de l'Euphrate bourrée d'armes américaines, c'est presque un aveu d'échec surtout que l’armée syrienne a déployé avec la contribution de la Russie les éléments de ses DCA made in Iran, "Bavar 373", en Syrie orientale, ce second raid anti-américain en l’espace de moins de deux mois pourrait bien avoir impliqué des « drones furtifs et dotés de bombes intelligentes de type Qaem » que l’Iran a livrés à son allié syrien. Le 10 novembre, "quatre forces militaires américaines ont été tuées, dans le nord-ouest de la Syrie. Ils ont été tués dans la campagne de la ville de Markadah sur l’autoroute Hassaké-Deir ez-Zor alors qu’ils patrouillaient dans les bases américaines à al-Chaddadeh, non loin du champ pétrolier d’al-Omar". A l’époque des sources locales ont affirmé que les engins improvisés ne pourraient avoir causé la mort de quatre soldats à bord des chars et blindés et que la liquidation des soldats US serait l’œuvre d’« un drone doté de missiles », évoquant même un Mohajer-6 doté de « Hellfire iranien dit Qaem ». Rien ne dit que cette fois l’armée tribale composée des centaines de jeunes de tribus de Deir ez-Zor et de Hassaké n’ait fait un coup à l’identique, avec peut-être bien plus qu’un seul drone armé.

Le bilan d’éventuelles pertes américaines reste entouré de plus grande incertitude mais vu que « Qaem-114 » est désormais visiblement présent dans l'arsenal de l'armée syrienne et de ses combattants "tribaux" (Al-Hadath s'en est aperçu vaguement), les Américains pourraient avoir gravement saigné, lors qu’ils étaient ciblés par la version iranienne de l'AGM-114 Hellfire. Surtout que Qaem a une capacité de frappe de précision multi-missions et multi-cibles, et peut être lancé à partir de plusieurs plates-formes aériennes, maritimes et terrestres.

Pour peu, l'Iran, signataire depuis juin 2020 d'un pacte militaire permanent avec la Syrie, saurait même doter les hélico syriens de ces engins et c'en sera alors fini avec les convois militaires américains qui débarquent à Deir ez-Zor détourner sans honte le pétrole syrien à destination du marché intermédiaire turc.

Les propos de la conseillère du président Assad tenus ce matin sur la chaîne Al-Mayadeen, soit quelques heures après l’attaque anti-US a l’air d’un Casus belli :

« Biden ou Trump, cela revient au même, notre Syrie et notre région a souffert aussi bien des Démocrates que des Républicains … Les États-Unis ne veulent pas d’alliés mais de mercenaires ; or la Syrie ne l’a jamais été et ne le sera jamais, un mercenaire… Puis les projets US que nous mettent sous le nez les « thinks tank US » ne peuvent pas marquer notre destin. La Syrie y a fait puissamment face, les autres nations pourront le faire aussi… Les USA se sont attaqués à la Syrie et ont envahi sa terre… Pour vous dire cela franchement, ce qu’a récemment dit l’envoyé US James Jeffrey ne valait même rien. La Syrie ne renoncerait même pas un iota de sa souveraineté et de son indépendance... Puis que les Américains le sachent personne ne décidera à la place de l’État syrien avec qui ce dernier devra entendre des relations, ou comment ce dernier devra agir vis-à-vis de l’Iran, du Hezbollah et de la Résistance palestinienne. Quiconque sera le prochain président US, la Syrie veut une chose avant tout dialogue, le retrait des troupes d’occupation US. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV