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Le Japon et l’Australie s'allient contre la Chine

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les navires militaires opèrent en formation dans la mer de Chine méridionale. ©Getty Images/Archives

La Chine est au cœur des préoccupations stratégiques qui ont mené le Japon et l’Australie à signer, dans le cadre d’une stratégie de dissuasion, un accord militaire de valeur stratégique à l’échelle régionale, soutenue par les États-Unis.

« L’importance du RAA [accord d'accès réciproque, ndlr] ne doit pas être sous-estimée. Il constituera un élément clé de la réponse de l’Australie et du Japon à un environnement sécuritaire de plus en plus délicat dans notre région, dans des circonstances stratégiques plus incertaines », a affirmé Scott Morrison, Premier ministre australien, dans un communiqué publié à l’issue de l’accord signé le 17 novembre, sans toutefois citer la Chine.

Tokyo renforce par ailleurs, ses liens militaires avec Canberra dans le cadre du traité connu sous le nom de « Défense historique ». Évoquant les inquiétudes quant à la situation en mer de Chine méridionale, le traité permettra à ces deux grands alliés des États-Unis de mener des manœuvres conjointes. Pékin avertit à son tour que les coopérations entre les pays n’ont pas à prendre pour cible un pays tiers ni à menacer ses intérêts, d’après Sputnik.

Cité par Sputnik, Eugène Berg, ancien ambassadeur de France aux îles Fidji et bon connaisseur du Pacifique, y voit avant tout la volonté de Tokyo de monter en puissance, avec l’augmentation de « son budget militaire de 10%». Il confirme que cet accord de défense australo-nippon met une nouvelle fois la Chine dans le collimateur de ses voisins asiatiques et du Pacifique. Selon lui, il s’agit d’une riposte à l’approche de la Chine par rapport à Hong Kong et Taïwan qui pourrait provoquer de nouvelles tensions en mer de Chine méridionale.

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Suscitant l’inquiétude des rivaux nationaux, le RAA a été conclu en réaction à l’influence croissante de la Chine en Asie du Sud-Est, en mer de Chine orientale mais aussi à la capacité de Pékin à faire face aux menaces telles que l’espionnage économique, estime l’analyste Bastien Vandendyck, spécialiste de la géopolitique du Pacifique, en soulignant : « C’est le premier accord qui permet le stationnement de forces armées au Japon depuis 1960. Jusque là, il n’y avait que les États-Unis qui en avaient le droit. »

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Jugeant les manœuvres de l’Australie provocatrices et conflictuelles, Bastien met également en garde contre ses paroles et ses actes incorrects vis-à-vis des questions concernant les intérêts et préoccupations majeurs de Pékin et suppose que l'Australie ferait bien de corriger ses erreurs.

A cet égard, Lijian Zhao, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, prévient que la tension sino-australienne est à son comble. Ayant fuité le 19 novembre, une liste de 14 griefs chinois à l’encontre de Canberra accuse notamment l’Australie de « se ranger du côté des États-Unis » dans l’actuel affrontement opposant Pékin à Washington.

Mais l’ironie du sort, c’est que l’alliance stratégique contre la Chine ne va à l’encontre du Partenariat régional économique global (RCEP), géant traité de libre-échange signé le 15 novembre, par quinze pays d’Asie et du Pacifique, dont l’Australie, le Japon et… la Chine.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV