Avouons que c'est trop : au sortir d'un exercice militaire d'envergure dit « Lethal Arrow » qu'Israël a voulu être un pré-coup « parfaitement innovent » contre le Hezbollah concentré plutôt sur « l'offensif » que le « défensif » - près de 120 jours d'état d'alerte sans répit sur le front Nord commence à rendre les trois composantes de l'armée israélienne totalement folles - des coups du camp d'en face se succèdent : il y a d'abord cette méga panne électrique produite le vendredi à minuit pile-poil et qui a laissé hébétée l'Unité 8200 de l'armée sioniste, roi de la « cyber-défense » tant a été large et ponctuelle et simultanée l'attaque qui aurait duré de longue heures, touchant Haïfa, Qods, Natanya et Beersheva. Pour l'heure « l’enquête » se poursuit au sein de l'Unité 8200 qui en est à analyser la combine qui a brisé en mille morceaux le cyber-bouclier israélien. Puis vint cet autre méga déculottée, dévoilée par la chaîne d’information Al-Arabiya selon laquelle un drone tiré depuis la bande de Gaza vers les colonies sionistes, « aurait été abattu par l’armée israélienne ».
« Le drone s'est écrasé dans la région d'Eshkol, dans le sud d’Israël », mais pas par le Dôme de fer, Israël ayant été contraint de faire décoller « des avions de combat pour aller abattre un drone de quelques milliers de dollars». Pour toute gloire, l'armée israélienne dite « offensive » a annoncé qu'elle a pu localiser les « restes du drone ». Et encore, le porte-parole dit : « Nous vérifions s'il s'agit bien du drone suspecté de s'être infiltré en territoire israélien ou d'autres choses », ce qui veut dire que les Israéliens ne sont pas non plus sûrs de leurs radars, eux qui font publier par ci par là des images satellites des destructions causées par leurs frappes en Syrie. Mais Lethal Arrow a-t-il été un succès? Bien sûr que non, rien à lire l'article du chroniquer militaire sioniste publié sur Ynet, Ron Ben Yishai.
« Au vu de tout cela, j’ai été surpris par ce qui s’est révélé à mes yeux et à mes oreilles lorsque je suis arrivé sur l’aire d’exercice mardi après-midi. Au lieu de la cité des tentes et des APC transports de troupes que j’avais l’habitude de voir dans des situations similaires, j’ai trouvé dans le commandement divisionnaire à peine trente officiers et combattants, aux côtés de quatre ou cinq véhicules. Le commandant de la division, le général de brigade Saar Tzur, et sept de ses hommes étaient assis dans une petite tente avec des masques sur le visage, et les autres étaient à l’extérieur. La tente elle-même était cachée près de la ligne de contact, donnant sur la cellule de la zone où les combats ont eu lieu. Le contact avec le quartier général principal de la division, quelque part en Galilée, a été effectué par vidéoconférence ( et sans doute c'est par vidéoconférence que les commandants sionistes piloteront leur offensive contre le Hezbollah au Liban!) sur écrans plasma, mais lorsque les commandants de bataille de la brigade ont voulu communiquer et recevoir des instructions du commandant de la division, ils sont simplement venus le voir physiquement – et après quelques minutes, ils sont retournés vers leurs hommes.»
Mais l'échec de l'exercice n'en reste pas là : « Toutes les ressources que le chef d’état-major et son adjoint ont réussi à sauver ou détourner d’autres usages, ils les ont investi dans la formation et l’équipement des « divisions des régimets », dans des « usines de fabrication de cibles » au sein des forces armées, dans l’armée de l’air, dans la cyberguerre, le spectre électronique et le commandement et contrôle numérique et pourtant l'exercice n'était pas à la hauteur. Pourquoi? voici tout ce que « Lethal Arrow » a raté : « D'abord, il n’a pas encore été prouvé que la nouvelle méthode par laquelle la logistique des forces terrestres opère fonctionne correctement. Puis la capacité de maintenir, sous le barrage de missiles et de roquettes massives, la continuité fonctionnelle de l’armée de l’air, des dépôts d’urgence et d’autres zones n’a pas été testée. et enfin la capacité des commandants et des combattants du bras terrestre à digérer et à tirer le meilleur parti de la “transformation numérique” que subit actuellement Tsahal n’a pas été testée sous le feu. » Pas si brillant donc l'exercice. Et dire que les Saoudiens et les Émiratis ont misé sur Israël pour qu'il vienne les sauver des eaux.