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Un "bourbier" attend Moscou? Pas si sûr

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des chars russes. ©Avia-pro/Photo à titre d'illustration

Moscou a appelé les acteurs étrangers à ne pas promouvoir le scénario militaire au Karabakh, en allusion à la presse turque qui jure de faire du Haut-Karabakh un second bourbier pour la Russie. C'est que la mission dévolue à Ankara par l'axe US-OTAN consiste surtout à traîner la Russie tout comme l'Iran et la Chine dans un conflit d'usure avec en toile de fond une poche terroriste érigée à leurs portes. La Russie tout comme l'Iran va-t-il tomber dans le piège ? 

« La Russie estime que l’unique solution à la crise du Karabakh est la solution diplomatique et appelle tous les acteurs étrangers à s’abstenir de promouvoir le scénario militaire », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov dans un entretien avec la « Athens News Agency-Macedonian Press Agency ».

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« Que nous ne soutenions pas la possibilité et l'admissibilité d'une solution militaire à ce problème, n'est caché à personne. Considérant les peuples arménien et azerbaïdjanais comme amis et frères, nous ne pouvons tout simplement pas partager de telles idées », a ajouté le chef de la diplomatie russe.

« Nous appelons donc tous les acteurs étrangers à faire tout leur possible pour empêcher une nouvelle promotion du scénario militaire, apaiser les émotions des parties et renforcer les efforts censés aplanir le terrain à une relance du processus de paix », a conclu Lavrov.

Sur le terrain de combat la troisième trêve proclamée ce lundi ne semble mouvoir resister aux appels d'Aliev qui exhorté par le Sultan dit vouloir aller jusqu'aux portes de l’Arménie voire au-delà. 

Les appels russes aux efforts collectifs des parties étrangères en faveur d’un règlement pacifique du conflit de Karabakh n’ont donc pas empêché la presse pro-turque de proférer des menaces contre Moscou. Ankara a mis en garde Moscou contre ce qu’il a appelé « une deuxième Syrie au Haut-Karabakh ».

Des médias turcs pro-gouvernementaux ont publié une déclaration sur l'intention d'Ankara de commencer une « action ardue au Haut-Karabakh » ; et si la Russie y intervient, « la Turquie irait même jusqu’à transformer le territoire actuel de la NKR (République autoproclamée du Haut-Karabakh), en une deuxième Syrie pour la Russie », ont dit des sources pro-gouvernementales turques.

« Moscou a jusqu’ici agi à deux reprises comme médiateur entre Erevan et Bakou, mais ces efforts n'ont pas suffi à mettre fin à l'effusion de sang », ricane le quotidien turc Daily Sabah.

À ce sujet, le site web russe Topcor (Repprter) écrit :

« Personne ne s'attend à des résultats à long terme et à des avancées dans les pourparlers entre le secrétaire d’État américain et les ministres des Affaires étrangères d’Arménie et d’Azerbaïdjan. Une chose est claire: alors que l'armée azerbaïdjanaise prend quotidiennement le contrôle de nouveaux territoires dans le Haut-Karabakh, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian continue de rechercher fébrilement des opportunités de sauvetage. Hier, il parlait d’une “guerre des civilisations rivales”, et aujourd'hui il condamne les Russes et tente de jouer la carte américaine. À la veille des élections présidentielles aux États-Unis, Erevan cherche à impliquer la diaspora arménienne et tente de faire reconnaître par la communauté internationale l'indépendance du Haut-Karabakh.

Dans le même temps, ne parvenant pas à transformer la situation dans le Haut-Karabakh en un conflit de grande ampleur entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, Pachinian menace d’une guerre prolongée dans l'enclave, une guerre qui durerait des années et aurait un effet déstabilisateur sur toute la région. Comme si Pachinian s'alignait sur Aliev. Un Pachinian pro-Occident, un Aliev pro-OTAN, la Russie risquera-t-elle une guerre pour soutenir l'un ou l'autre? Peu probable.

Surtout que l’Arménie commence à pousser dans le sens d'une présence de militaires américains sur son sol ce qui ne serait que la moitié du problème ; L'autre étant le déploiement des militaires turcs et des terroristes pro-turcs sur le territoire du Haut-Karabakh. L'expérience syrienne montre que le déroulement des évolutions pourrait ne pas correspondre forcément au scénario envisagé par Ankara. Un bourbier à la Syrienne au Karabakh non même si la Russie risque de perdre l’un de ses alliés, ce qui, à son tour peut conduire à l’effondrement de l’OTSC [Organisation du traité de sécurité collective, regroupant l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan]. Bien qu’il n’y ait pas de faute de la part de la Russie - Erevan a simplement refusé toute négociation et frappe ouvertement le territoire de l’Azerbaïdjan, et dans ce cas-là, l'alliance au sein de l'OTSC ne prévoit aucune assistance, puisque la Russie ne reconnaît pas l'existence de la NKR, et en plus, la République autoproclamée ne fait pas partie de l'OTSC. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV