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L’actualité en Afrique :
Les analyses de la rédaction :
1. Le Soudan résiste !
Après que les États-Unis aient tenté de forcer le Soudan à normaliser avec l'entité israélienne, Khartoum a finalement résisté en balayant cette idée.
Depuis la visite du secrétaire d'État des États-Unis, Mike Pompeo au Soudan, Khartoum avait bien déclaré ne vouloir aucunement d’une normalisation avec Israël. Malgré toutes les pressions, le Soudan a tenu bon.
Le président américain, Donald Trump a annoncé, lundi 19 octobre 2020, que le Soudan allait être retiré de la liste des pays parrains du terrorisme, mais en contrepartie, le gouvernement soudanais devrait verser la somme de 335 millions de dollars pour indemniser les victimes des attentats commis en 1998 contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya. « Grande nouvelle ! Le nouveau gouvernement soudanais, qui accomplit de grands progrès, a accepté de payer 335 millions de dollars aux victimes américaines du terrorisme et à leurs familles », a-t-il déclaré sur Twitter. « Une fois (cette somme) déposée (sur un compte séquestre), je retirerai le Soudan de la liste des États parrains du terrorisme », a ajouté le président américain, sans toutefois préciser de calendrier.
Pour rappel, ces attentats contre l’ambassade américaine se sont passés en Tanzanie et au Kenya. Et ils avaient été revendiqués par al-Qaïda en 1998.
Cela remet en question cette fameuse liste de parrains du terrorisme. Car en effet, moyennant une certaine somme d’argent, le pays ne serait plus considéré comme pays terroriste ? Cela ne choque personne au niveau de la Communauté internationale ? Donc, les pays qui sont condamnés à rester sur cette fameuse liste car ils refusent de payer et de se plier aux diktats américains, qui prônent l’unilatéralisme, ne devraient-ils pas recevoir aussi une indemnité ?
Cet accord montre seulement la volonté de Trump de vouloir, absolument et par tous les moyens, gagner des points lors des élections du 3 novembre.
Pour certains experts, la position soudanaise est « un échec pour les Américains qui pensaient pouvoir contraindre un pays pauvre et fragile comme le Soudan à normaliser ses relations avec Israël ».
Visiblement, les tentatives américaine et israélienne d’amplifier les divisions au sein du Soudan étaient fortes. Le Soudan est déjà assez divisé pour ne pas en rajouter encore avec la normalisation avec Israël qui ne fait pas consensus.
Après un entretien en février en Ouganda avec le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil souverain au Soudan, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu avait évoqué « une coopération qui normalisera les relations » bilatérales. Mais le Soudan a précisé qu'il n'accepterait pas ce genre d'erreurs.
Mardi, la coalition des partis et de la société civile a, elle aussi, jugé que le gouvernement actuel n'avait « pas de mandat » sur la question de la normalisation, en soulignant « le droit des Palestiniens à leur terre et à une vie libre et digne ».
Ce qui fait que le Soudan est prêt à payer une somme d'argent, malgré les difficultés économiques du pays, pour pouvoir se retirer de cette liste partiale et illégale américaine, mais de continuer à soutenir la cause palestinienne comme il l’a toujours fait.
Cela ne fait aucun doute que l’une des manœuvres américaines et israéliennes serait de provoquer des divisions au sein des populations. Ce qui facilite grandement les projets américains de démembrement des pays africains. Mais encore une fois, ça été un échec et le fait que Trump n’a pas précisé de calendrier pour le retrait du Soudan de cette fameuse liste, met aussi en avant sa réserve et sa volonté de vouloir continuer à mettre la pression sur le pays.
2. Le Burundi prend les devants
Les ministres des Affaires étrangères rwandais et burundais se sont rencontrés à la frontière entre les deux pays mardi matin. Des discussions bilatérales destinées à normaliser les relations entre les deux voisins, à couteaux tirés depuis 2015. Le dialogue semble donc reprendre après quelques années, et surtout depuis que le président burundais, Évariste Ndayishimiye, a dénoncé ouvertement l'implication de l'Union européenne dans la tentative de coup d'État de 2015 contre le gouvernement de Nkurunziza.
Pour Albert Shingiro, ministre des Affaires étrangères du Burundi, c’est « l’ouverture d’un nouveau chapitre ». « Nous sommes enclins à résoudre les conflits qui peuvent exister entre nous », a renchéri Vincent Biruta, son homologue rwandais.
Depuis des années, les deux pays s'accusent mutuellement de soutenir des groupes hostiles à leurs gouvernements réciproques. Gitega demandait même à Kigali de lui livrer ceux qu’il accuse d'avoir participé de près ou de loin à la tentative de putsch manqué de 2015, dans le but de récolter assez de preuve afin de pouvoir condamner l'Union européenne pour sa participation au coup d’État manqué.
Reste que selon plusieurs sources, des contacts ont eu lieu au niveau des deux armées et des services de renseignement depuis l'élection du nouveau président burundais. Et s’il n’y a eu aucune annonce sur la résolution des questions de fond, les deux ministres ont convenu de se revoir prochainement, cette fois du côté burundais de la frontière.
Les discussions sont bien là, car les deux nations savent que les vrais coupables et les instigateurs des déstabilisations dans la région se trouvent en dehors du continent africain. En effet, depuis l’implication ouverte des États-Unis dans cette région d’Afrique centrale, la situation sécuritaire se dégrade, surtout à la frontière de la RDC avec le Rwanda et le Burundi. Cette déstabilisation a aussi outrepassé les frontières du Rwanda et du Burundi. Mais ces deux pays ont empêché l'expansion de ces déstabilisations. Le but aurait dans un premier temps été de monter le Burundi contre le Rwanda, et aussi de faire passer le Burundi comme étant l'instigateur du conflit, car depuis 2015, le gouvernement burundais se trouve dans le collimateur de l’Occident. Donc, cela aurait été un bon prétexte pour l'Occident de mettre la pression et même peut-être d'intervenir militairement dans cette région. Mais visiblement, cela n'a pas marché. Ces pays ne sont visiblement pas d'accord pour laisser entrer un conflit dans la région, aussi bien la RDC que le Burundi et le Rwanda.
3. Nigeria: le pré-coup d'État US ?
Et pour tout pays souverain, cette seule et unique décision qui consiste à refuser de se faire chanter par les vautours financiers occidentaux suffit pour qu'un État devienne la cible des tentatives de déstabilisation, comme des manifs pilotées via les réseaux sociaux et depuis l'étranger. Lisons RFI : « Au Nigeria, les manifestations anti-SARS continuent, certains soldats nigérians auraient tiré à balles réelles sur les protestataires du mouvement END-SARS. L’armée a dénoncé ces vidéos en les qualifiant de fake-news, ce qui, vu la nouvelle vague de révolutions de couleur en Afrique, pourrait ne pas être faux. En effet le mouvement END SARS semble être entré dans une nouvelle dimension dans la nuit du 20 octobre 2020. Selon plusieurs témoignages relayés par des médias locaux, l’armée nigériane aurait usé d’armes à feu pour disperser des manifestants au poste péage de Lekki (Lekki Toll Gate), à Lagos. »
Ce genre d'infos se concentre moins sur la décision d'il y a une semaine du président nigérian Buhari qui a ordonné la dissolution de l’unité de la police nigériane SARS que sur les brutalités policières en Afrique qui a tout à envier à ce ce qu'on voit tous les jours dans les rues des métropoles américains à l'encontre des Noirs. C'est qu'il faut déstabiliser le Nigeria et le mettre sous pression pour qu'il se soumette et évite de jouer bande à part.
Mais reconnaissons que le grand Buhari a son rôle dans ce qui a tout pour ressembler à l'avant scénario de coup d'État : depuis 2016, et à l'instigation des amis golfiens de l'Empire, Buhari réprime la minorité chiite, qui pourrait être son meilleur allié. Encore ce mardi, des manifestants ont appelé le président Muhammadu Buhari à ordonner la libération du chef du Mouvement islamique au Nigéria (IMN) et de son épouse, dont l'état de santé s'est détérioré en prison. Le Cheikh Zakzaky et sa femme sont en prison depuis décembre 2015, lorsque l'armée a lancé une attaque meurtrière contre sa résidence dans la ville du nord de Zaria. Les autorités ont transféré le cheikh et sa femme dans une prison de l'État de Kaduna. Le président a même décidé d'ignorer en 2016, le verdict de la Haute Cour fédérale du Nigéria qui a ordonné la libération inconditionnelle de Zakzaky après un procès. Tout ceci crée des schismes confessionnels et ethniques et permet aux USA d'en profiter. Les États-Unis se sont accaparés de la colère des Nigérians qui a commencé avec les nombreuses manifestations réclamant la libération du Cheikh Zakzaky. Et maintenant, c'est le mouvement anti SARS qui pour être contre la violence policière n'a pas moins l'air d'une manœuvre de déstabilisation.
Premier producteur africain du pétrole, l'État nigérian se devra d'être bien plus vigilant et alerte qu'il ne l'est.
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