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Comment la Syrie mène l'Amérique du bout du nez...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
"500" agents US détenus par Assad! (Image d'illustration)

La Résistance est-syrienne a frappé! Il y a deux semaines, le groupe a fait publier une vidéo mettant en scène la reproduction d'une attaque aux missiles contre la base US à al-Tanf, affirmant toujours que son action irait croiser celle de l'armée tribale composée des milliers de combattants et opérant contre les USA et leurs agents sur la rive est de l'Euphrate. Une bombe a explosé lundi au passage de l'un de ces dizaines de convois militaires que les USA font passer de l'Irak en Syrie, non pas uniquement pour trafiquer le pétrole syrien mais encore pour créer des bases d'entraînement intensif de terroristes.

Il y a quelques jours, les FDS relâchaient dans la nature des centaines de terroristes daechistes retenus à la prison d'al-Hol (Hassaké) justement dans l'objectif non déclaré de s'en servir pour assurer entre autres la protection de ces convois qui, on ne le dit pas assez, débarquent en Syrie avec des GI's! Ces informations que la presse US fait fuiter à l'approche de la Présidentielle sur les déplacements précipités des agents haut placés de la Maison Blanche à Damas et qui visent à obtenir la libération de "deux ressortissants américains" pourraient donc avoir bien sous-évalué le nombre réel des "prisonniers de guerre US" en Syrie. Bref, le sacré Assad met les USA en double tenaille politique et militaire : l'armée tribale et ses alliés de la Résistance s'en prennent aux Américains tandis que Damas exige à ce que Trump et sa bande lève la Loi César et se retire de l'est de l'Euphrate. 

« Au fait ce n'est pas de deux ressortissants américains qu'il s'agit mais bien de quelques 500 prisonniers de nationalité américaine aux mains de l'État syrien et qui constituent une très grosse monnaie d'échange à laquelle Trump ne saurait renoncer », affirme le politologue Hanizadeh qui ajoute : « Le voyage d’un représentant de la Maison Blanche en Syrie semble avoir été le déclic tant attendu dans le scénario électoral du président sortant des États-Unis. Cependant, le président Assad ne semble pas avoir fait preuve de souplesse à cet égard et il compte bien obtenir d’importantes concessions de la part des Américains ».

« Au moins 5 000 effectifs américains répartis en petits groupes sont arrivés ces 12 derniers mois en Syrie à bord des convois qu'on nous dit être uniquement destinés à la contrebande du pétrole syrien. Or la réalité est que ce sont là des officiers qui une fois surplace, entrent en relation avec les terroristes pour les former et les envoyer à l'assaut des forces syriennes et leurs alliés. Si Trump veut la mise en liberté des Américains et partant une trophée électorale, que les Américains dégagent l'est de l'Euphrate. L'armée syrienne détient, environ 500 Américains et vu l'ampleur croissante des attaques anti-US sur la rive est, ce nombre risque de croître très significativement dans les semaines à venir. D'ailleurs la Syrie n'a aucune obligation de les libérer au regard du droit international. Car ce sont des agents et des officiers des services secrets américains répartis au sein des groupes classés terroristes, ce qui constitue une aubaine pour l'Etat syrien en termes de capacités de négociation et de marchandage! Le gouvernement syrien aurait pu les exécuter au moment de leurs arrestations, mais il les a emprisonnés pour en faire son atout face aux Américains. »

Et le politologue d'ajouter : « Trump utilise toutes les opportunités pour l’emporter sur son rival démocrate. Il tente dans ce cas de persuader le gouvernement de Damas de libérer les 500 prisonniers américains en détention en Syrie et d’obtenir ainsi des concessions au seuil de la Présidentielle. Or Assad n’acceptera de libérer les terroristes américains qu’en échange de réelles concessions, retrait de forces US et fin de la Loi César entre autres. Certaines voix évoquent même le dossier du Golan qui pourrait refaire surface, ce qui inquiète les Israéliens. Déjà qu'al-Tanf constitue une carte pour Israël et que sa perte serait catastrophique pour eux. »

Lire: Présidentielles US : le déploiement de la Garde nationale US

Le Wall Street Journal a révélé dans son édition de dimanche qu'un responsable de la Maison Blanche s'était rendu à Damas pour négocier en secret avec les autorités syriennes afin de les persuader d’autoriser la libération d'au moins deux citoyens américains détenus en Syrie. Force est de constater que la question des détenus américains à l'étranger constitue l'une des priorités de l'administration Trump. Le Wall Street Journal a cité des responsables du gouvernement américain et d'autres sources proches de l'avancement des pourparlers, affirmant que Kash Patel, un assistant du vice-président qui était un haut responsable de la lutte contre le terrorisme, avait été arrêté plus tôt cette année. Ce dernier s’est rendu à Damas pour tenir des réunions secrètes avec le gouvernement syrien pour la libération de deux citoyens américains.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV