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Deal USA/Assad pourrait bien dépasser la simple restitution d'al-Tanf

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'armée israélienne au Golan occupé. (Archives)

Ce qu'Assad pourrait exiger au candidat-président Trump, en écart de 14% dans les sondages d'opinion par rapport à "Sleepy Joe", en échange de la mise en liberté de deux ressortissants-agents US que détient la Syrie, pourrait bien aller au-delà d'une simple restitution de la base d'al-Tanf, située sur le triangle Syrie/Jordanie/Irak par où Israël croit pouvoir harceler, encore au moins pour quelques temps l'armée syrienne.

En effet, la presse libanaise nous apprenait il y a quelques jours la visite de cinq jours du chef de la Sécurité suprême libanaise, le général Abbas Ibrahim aux Etats-Unis. Selon le site web de la télévision libanaise MTV, un avion spécial américain aurait transporté le général Abbas Ibrahim mercredi 14 octobre à Washington où il aurait rencontré des responsables de la Central Intelligence Agency (CIA) et du Federal Bureau of Investigation (FBI) à Washington.

Le site syrien anti-Assad Enab Baladi y est allé même jusqu’à écrire que la question de la libération de X et Y avait été évoquée au grand dam d'Israël, puisque "si les USA quittent al-Tanf, base qu'ils détiennent depuis 2016, cela n'ira que profiter à l'armée syrienne, à l'axe de la Résistance qui n'attendent que leur heure pour " s'emparer après le point de passage Abou Kamal/Qaëm" de cet autre point de passage stratégique reliant l'Irak à la Syrie. Enab Baladi s'inquiétait qu'un tel échange priverait Israël du ciel d'al-Tanf par où il a lancé son dernier raid contre Alep et l'aéroport de Damas fin août. 

Lire : Syrie : Israël est la plus grande menace pour le Moyen-Orient

Le directeur exécutif du Washington Institute for Near East Policy ( WINEP), groupe de  réflexion américain pro-Israël basé à Washington DC, Robert Satloff y est revenu pour signaler dans un tweet qu'Abbas Ibrahim devait rencontrer des responsables américains chargés de suivre le dossier de la libération, sur quoi Trump a compté pour inverser la tendance des électeurs. Satloff a averti le clan Trump , le déconseillant d’accepter la libération des détenus américains en échange du retrait de l’US Army de la base d'al-Tanf dans le sud-est de la Syrie car un tel retrait serait un fiasco stratégique pour les États-Unis et une victoire majeure pour le gouvernement syrien et ses alliés, l’Iran et le Hezbollah.

Satloff renvoie aussi au cas yéménite qui relève du même contexte, la libération de deux ressortissants US par la Résistance yéménite, ayant été présentée  par "le camp pro-Iran" comme une victoire ": "En poussant les Saoudiens à jeter du leste, Trump a marqué un point en faveur d'Ansarallah qui vient d'accueillir à Sanaa le premier ambassadeur iranien, recouvrant ainsi la légitimité d'un acteur étatique". 

Ce lundi le Wall Street Journal  lève un coin du voile sur le dialogue Assad-USA, contribuant à attiser les inquiétudes: " Début d'année en cours un responsable de la Maison Blanche s'est rendu à Damas pour tenir des réunions secrètes avec le gouvernement syrien afin de demander la libération d'au moins deux Américains détenus par le gouvernement légitime syrien. La question des détenus américains à l'étranger est l'une des priorités de l'administration Trump, depuis le début du mandat de ce dernier. Elle tenait à libérer des prisonniers en Corée du Nord et a également exercé une forte pression pour la libération des détenus en Iran, d'où la visite de l'assistant du vice-président américain pour l’affaire de la lutte contre le terrorisme, Cash Patel, en personne à Damas ".

Mais si Assad finissait par exiger plus que le retrait US d'al-Tanf? " C'est une possibilité. Il y a quelques jours le président syrien a balayé d'un revers de main toute normalisation avec Israël en affirmant que son pays exigeait au préalable un retrait d’Israël du Golan occupé. Un Golan qui rappelons-le constitue le front aérien nouveau entre la Syrie et Israël, vu le déploiement des batteries de DCA made in Iran dans cette région. Dans l’état où se trouve Trump il serait prêt à faire une telle concession. D'ailleurs cette possibilité semble bien inquiéter les Israéliens: Dror Shalom a même exigé la liquidation d'Assad, dans la foulée".

Il y a quelques jours, le chef de la Division de la recherche du renseignement militaire israélien déclarait dans une interview au journal Elaph, qu'Israël considère le président syrien Bachar Assad comme son ennemi, estimant qu '«il aurait dû être tué en utilisant des armes chimiques». Le Sioniste répondait à l'entretien d'il y a une semaine du président syrien Bachar Assad qui a commenté la perspective de normalisation des pays arabes avec Israël : " Il est hors de question que la Syrie normalise avec Israël avant que le Golan ne soit restitué, a dit le président syrien. La rage anti-Assad de Shalom renvoie à quoi? La crainte de voir le Golan se transformer en une "base balistique" de la Résistance contre Israël? Possible. Après la DCA made in Iran déployée sur les frontières syriennes et du sud du Liban, le Golan pourrait bien accueillir les missiles iraniens. Et ce sera alors le début de la libération des territoires occupés syriens. 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV