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Au Caucase, les réticences pro-Israël de Moscou perdent de leur couleur tout comme son tropisme pro Ankara

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un militaire de l'armée de défense du Karabakh, dans le Haut-Karabakh, le 28 septembre 2020. ©AFP

Le piège commence à se fermer sur Ankara: après avoir arraché une trêve non respectée entre Bakou et Erevan et ce, sans daigner de faire ne serait ce qu'un tout petit appel à Ankara, le ministre russe des Affaires étrangères vient de jeter le pavé dans le mare en proposant que des observateurs militaires "russes" soient déployés "le long de la ligne de contrôle au Karabakh" pour éviter les violations répétées de la trêve. Lavrov n'est pas allé par quatre chemins pour ôter d'un revers de main tout crédit aux observateurs du groupe Minsk en disant ceci : « Désormais, même les soldats de la paix [ne devraient pas participer au mécanisme de vérification], mais uniquement des observateurs militaires, ce serait suffisant. Nous pensons qu'il serait parfaitement exact que ce soient nos observateurs militaires (russes), mais le dernier mot devrait revenir évidemment aux parties en lice mais là encore nous partons du fait qu'Erevan et Bakou prendront en compte leurs relations amicales avec Moscou, des relations de partenariat stratégique ». 

Pour un axe Turquie/Israël qui se mesure encore à la Russie, les mots sont bien directs : la Russie menace les parties d'un déploiement militaire, si la trêve n'est pas respéctée. Mardi et pour la trosième fois consécutive depuis que la Turquie a établi un pont direct entre Idlib (Syrie) et la Libye d'une part et la République autoproclamée d'Artach de l'autre, pour y placer des milliers de terroristes et ce à l'effet de menacer le flanc sud de la Russie et le nord ouest de l'Iran, les avions russes ont frappé Jisr al-Chogour à I'ouest d'Idlib qui sert de point de transit de terroristes à la Turquie. Selon les sites proches des terroristes, le bilan est excessivement lourd car "pas moins de six avions de combats russes s'y sont impliqués". Mais les raids de l'aviation de la Russie ne se limitent pas à Idlib, le Haut- Karabakh y passant aussi.

Al-Masdar News a annoncé, le mardi 13 octobre, l'arrivée en Syrie des corps de mercenaires pro-turcs tués dans les combats dans le Haut-Karabakh, accompagnés d'un lot de terroristes ayant fuit les combats en République d'Azerbaïdjan. La saignée est grave, quelques 119 mercenaires ayant été liquidés en trois jours. la Russie est-elle sur le point de rattraper l'erreur d'Idlib dont la portée commence à se manifester au Caucase sud? 

Plus de 400 combattants des groupes terroristes dont "Sultan Murad" et "Hamzat" devraient être transférés par le gouvernement turc en Azerbaïdjan dans les prochains jours. La Turquie a transféré au moins 1 450 terroristes syriens en Azerbaïdjan depuis le début des combats. Mais les choses commencent à se gâter, certains observateurs y voyant l'empreinte du renseignement syrien. Al-Masdar News rapporte que le groupe terroriste Hamza, soutenu par la Turquie, a arrêté au moins 16 mercenaires ayant refusé de s'engager au Haut-Karabakh. Il s'agit d'une fronde qui s'amplifie, plus de 400 mercenaires ayant dit non et refusé de partir sur les fronts azerbaïdjanais.

Mais les agissements du Sultan d'Ankara au Caucase sud vont de pair avec ceux d'Israël sur les frontières nord-ouest iranien : les sources iraniennes ont fait état mardi de la destruction en plein ciel du village Habib Abad d'un drone kamikaze made in Israël de type Harop, appartenant à l'armée azerbaïdjanaise. Depuis le début du conflit, quelques 50 obus de mortier et de roquettes ont été tirés en direction du territoire iranien alors que les forces armées du pays, particulièrement sensible à la sécurité nationale, n'ont pas eu cesse de lancer des mises en garde à deux parties. La DCA iranienne a détruit le Harop, provoquant dans sa foulée une salve de tirs d'artillerie visant le camp d'en face... Ce fut un avertissement. Les observateurs n'écartent pas le fait que le triangle Russie-Syrie-Iran puisse cette fois piéger puis neutraliser pour de bon le Sultan et son allié de facto israélien.

Le Corps des gardiens de la Révolution islamique, (CGRI) a réaffirmé mardi que l'escalade du conflit entre la République d'Azerbaïdjan et l'Arménie au sujet du Karabakh faisait partie d'un plan américano-sioniste qui touche toute la région. Selon le commandant adjoint du Corps d'Achoura du CGRI, le général de brigade Asghar Abbas-Qolizadeh, l'ennemi va d'impasse en impasse et multiplie les fronts dans l'espoir de pouvoir inverser la donne et faire une percée qui serait un prélude à cette inversion de tendance : « Nos ennemis cherchent à étendre le front de combat en Syrie au Caucase, puis à la Méditerranée et pourquoi pas à l'ensemble de l'Asie de l'ouest. Le problème est que ce qui a fait leur défaite en Syrie, en fera autant au Caucase sud».

« Israël ne saura se tirer d'affaire au Liban ou à Gaza en allumant la mèche du conflit au Caucase. Tout ce qu'il fera, c'est de renforcer l'alliance Russie-Iran, laquelle alliance souffrait en Syrie des considérations pro Israël du Kremlin. Au Caucase, au contraire, Moscou et Téhéran s'en tiennent à préserver un équilibre. D'ores et déja, la Turquie commence à perdre du terrain à Idlib tout comme Israël qui n'ose plus frapper la Syrie », souligne un expert. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV