TV
Infos   /   A La Une   /   Iran   /   Asie   /   L’INFO EN CONTINU   /   LE CHOIX DE LA RÉDACTION

Et si la Russie coupait une bonne fois pour toute les ponts avec l'axe Israël/OTAN?

Le conflit a repris entre l'Arménie et la République d'Azerbaïdjan. (Illustration)

Cette apparente accalmie sur le front du Haut-Karabakh qu'a rapporté l'Arménie et qu'elle croit être pérenne puisque « la communauté internationale l'a demandé à Bakou », est bien trompeuse. Au Haut-Karabakh, l'axe US/Israël/OTAN cherche entre autres visées anti-Chine et anti-Iran à encercler la Russie, et il n'y renoncerait pas aussi facilement . Largement appuyé par le Sultan d’Ankara et ses amis à Tel-Aviv, Bakou dont le droit historique sur le Haut-Karabakh est indiscutable joue peut-être sans trop le savoir le jeu US/OTAN/Israël. Et comment?

Mais l’atlantiste Aliev a aussi à répondre à l'opinion azérie qu'il a bombardée de méga mensonge juste avant d'exécuter l'ordre de l'OTAN et déclencher la guerre: En effet ces milliers de terroristes qu'Erdogan a fait "rapatrier" de la Libye et d'Idlib pour les installer au Caucase de sud, près de l'Iran, de la Russie et de la Chine n'ont pu grand-chose ni face aux missiles Iskandar made in Russie d'Erevan ni face à ses Tochka, lesquels missiles ont visé dans la foulée des frappes aériennes contre la capitale du Haut-Karabakh, la ville de Gandja, seconde ville d'importance de l’Azerbaïdjan avec en toile de fond la destruction totale de l'aéroport militaire et ses unités de drones et d'avions turcs tandis que quelques usines, une station de distribution de l’électrifié et un réservoir d'eau étaient endommagés. Ceci étant, Nikol Pashinyan, le Premier ministre arménien, qui vient de payer sa grosse erreur d'avoir normalisé avec Israël, flirté avec l'OTAN et qui fait aveuglément confiance à l'UE et au groupe de Minsk, a tenu à lancer un appel à la Russie, lui demandant de remplir ses "engagements militaires".

"Il y a une base aérienne militaire russe fournie par l'armée russe sur le territoire de la République, et en outre, l'Arménie, comme la Russie, est membre de l'OTSC, et donc la Russie a certaines obligations et doit les remplir. Cet accord définit très clairement dans quels cas les forces armées russes pourraient être utilisées pour la sécurité de l'Arménie. Je suis convaincu que la Russie remplira ses obligations conventionnelles si de tels cas se présentent". Ce matin la réponse de Poutine s'est fait entendre : " Il faut une trêve rapide au Haut-Karabak", a dit le Premier  dans la foulée d'un communiqué signé Russie/France/États-Unis  et sans plus. 

Et les localités reprises par l'axe Bakou-Ankara-Tel-Aviv? La Russie n'en parle pas. Et pourtant, il le faudrait, car le Haut-Karabakh pourrait se transformer en une nouvelle Idlib et c'est ce à quoi aspirent les tireurs de ficelles d'Aliev.  

Selon le quotidien al-Binna, à vrai dire, à travers ce conflit vieux des siècles, c'est aussi La Russie qui est aujourd'hui visée, tout comme l'Union soviétique  l'avait été dans les années 90.  Surtout si on se rappelle que les États-Unis et l'OTAN ont pompé des milliers de terroristes armés de Daech à travers la Turquie vers l'Azerbaïdjan et les ont infiltrés de là vers toutes les régions du Caucase et du post-Caucase, c'est-à-dire  en direction de l'Ouzbékistan, du Turkménistan, du Kirghizistan et du Tadjikistan  (près de la frontière chinoise), puis au nord, vers les Républiques fédérales de Russie, telles que la République du Daghestan, la Tchétchénie, l'Ingouchie, la République d'Ossétie du Nord, la République de Kabardino / Balkarie / et la République des Circassiens.

Ce sont là toutes les républiques de la Fédération russes. L'objectif est clair : la création d’un foyer permanent d’instabilité sur les frontières sud de la Russie, et peut-être même à l’intérieur de ses frontières méridionales, soit une perspective stratégique très dangereuse, car cette menace signifie la jonction du camp atlantique aux tentatives séparatistes dans ces républiques, comme cela s’est produit au début des années 1990. Il y a peu l'axe US/OTAN a tenté une percée en Biélorusse, il y a quelques années il a déclenché  en vain deux guerres sanglantes en République tchétchène; à présent le Haut -Karabakh devra faire aboutir le projet de désintégration de la grande Russie. 

 Car au fond, cette Russie qui émerge au Moyen-Orient à la faveur de son alliance avec l'axe de la Résistance  pèse lourd, trop lourd, autant la fragmenter  et soumettre ses républiques à l'hégémonie américano-européenne. C'est ce à quoi fait écho d'ailleurs la volonté US d'inclure l'Ukraine et la Géorgie au sein de l'OTAN pour mieux encercler la Russie. Ces dernières semaines,  des provocations continues des pays de cette alliance contre la Russie, de la mer Noire au sud (tentatives des avions de reconnaissance américains et des bombardiers stratégiques de pénétrer en permanence dans l'espace aérien russe depuis leurs bases en Turquie, Roumanie et Bulgarie), n'ont pas cessé et ne cesseront pas de sitôt. 

Reste à savoir si le Kremlin continuera oui ou non sa "politique de gel" pour éviter la confrontation: A Idlib, la trêve du mois de mars avec la Turquie a permis au Sultan de faire une percée atlantiste en Afrique du Nord et Washington vient d'en engranger les fruits en poussant la Tunisie et le Maroc à signer des accords militaires de 10 ans et à louer leurs terres aux USA. Quand à la Syrie où la Résistance n'a jamais été convaincue de la fiabilité des promesses du Sultan, le statut quo pèse sur Assad. Dans un récent entretien, il a dénonce le jeu turc au Karabakh, laissant penser que la solution de ces tentatives d’encerclement de l'axe de l'Est, passe toujours par Idlib en particulier et par la Syrie en général : au Haut-Karabakh la Russie devra casser l'axe US/Israël/OTAN tout comme en Syrie où ses valses d'hésitation et ses considérations pro-Israël ont fait plus de tort aux intérêts russes qu'à l'axe de la Résistance.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV