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La crainte des missiles du Hezbollah a poussé Israël à négocier?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une installation gazière en Méditerranée. (Archives)

Le président du Parlement libanais Nabih Berri a annoncé jeudi 1er octobre que le Liban et Israël étaient convenus d’entamer des négociations visant à clarifier le tracé de leurs frontières terrestres et maritimes. Il paraît que les Israéliens projettent de mettre la main sur les ressources gazières du Liban en Méditerranée.
C’est depuis 2019 que le régime israélien se dit prêt à négocier avec le Liban la délimitation de leurs frontières maritimes et cela après que ses tentatives destinées à saisir les réserves pétrolières libanaises en Méditerranée ont été neutralisées par le gouvernement et le Hezbollah. 
Ce que cherche Israël en Méditerranée :
Depuis 2010 où la crise économique a commencé à peser sur la planète, Israël envisage d’exploiter les réserves pétrolières et gazières de Méditerranée afin de régler ses problèmes économiques. Le gisement Leviathan, non loin du port de Haïfa, fut le premier à être exploité par les Israéliens, grâce auquel ces derniers sont devenus un exportateur de gaz naturel. Fin 2019, le régime israélien a commencé à exporter du gaz en Jordanie et en Égypte, bien que cette décision soit toujours très critiquée. 

Vers l’occupation d’autres sources
Mais les Israéliens ne voulaient pas se borner du champ Leviathan. Ils ont donc multiplié leurs tentatives pour mettre la main sur trois autres régions : la première région qu’Israël convoitait était la zone maritime de la bande de Gaza. Bien que les Israéliens aient bloqué l’accès du Hamas à la Méditerranée en lui imposant un blocus maritime et qu’ils aient beaucoup restreint la zone de pêche le long des côtes de Gaza, ce que Tel-Aviv désire, depuis la guerre des 51 jours en 2014, est de prendre le contrôle entier des eaux proches des côtes de Gaza. En effet, le projet de la construction d’une île artificielle a été avancé pour que les Israéliens puissent étendre leur contrôle sur la mer, mais les tirs de missile d’essai du Hamas ont tué le projet dans l’œuf. 
La deuxième région que le régime israélien voulait occuper se situait à proximité des frontières du Liban. En 2018, les Israéliens ont revendiqué un champ gazier, dit le bloc 19, proche des frontières libanaises, pour ainsi s’approcher des eaux territoriales du Liban et y exploiter pratiquement tous les gisements du gaz naturel, mais ce complot est resté stérile grâce à un discours du secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah, où il a tiré la sonnette d’alarme quant à ce projet israélien. De son côté, le gouvernement libanais a soutenu la position de Nasrallah et n’a pas permis à Israël de diviser le Hezbollah de la nation et de l’État du Liban. 
La troisième région sur laquelle les Israéliens souhaitaient mettre la main était dans les eaux territoriales de Chypre en Méditerranée. À ce propos, Tel-Aviv s’est efforcé d’améliorer ses relations avec la partie grecque de Chypre pour ainsi exploiter ses ressources gazières dans le cadre des accords de coopération. Ce plan, lui aussi, a échoué en raison des exploitations de la Turquie dans les eaux territoriales de la partie turque de Chypre. 

Une nouvelle poussée à l’Israélienne en Méditerranée
Après l’échec de leurs plans dans trois zones maritimes de Méditerranée, appartenant à la bande de Gaza, au Liban et à Chypre, les Israéliens ont commencé à tramer d’autres complots pour s’approprier les ressources gazières de cette mère. 
D’abord, Tel-Aviv a intensifié le blocus de Gaza, tout en créant des canaux de communication secrets pour négocier dans l’objectif de mettre sous pression la Résistance de Gaza et de la faire soumettre à des accords pour qu’elle ne puisse rien faire face aux agissements des Israéliens en Méditerranée.
Et ensuite, Israël a tenté de faire basculer le Liban dans une crise pluridimensionnelle politique, sociale et militaire. La prise en otage de Saad Hariri à Riyad, la chute des États élus, les explosions de Beyrouth, le dossier de Rafic Hariri et les accusations contre le Hezbollah comptent parmi les plans israéliens visant à semer la crise au Liban. 
Exaspérés par toutes les crises précitées qui s’ajoutent aux sanctions des États-Unis, les dirigeants libanais se sont finalement décidés à accepter une négociation avec Israël, dans l’espoir de mettre fin, une fois pour toutes, à cette affaire, mais ils doivent savoir que les Israéliens cherchent, avant tout, à canaliser les négociations dans le sens de leurs propres intérêts. En effet, ce n’est pas par la délimitation de leurs frontières que les Israéliens pourront mettre la main sur les gisements gaziers du Liban en Méditerranée

Par ailleurs, ayant déjà l’expérience de combattre en Syrie aux côtés des forces syro-russes, le Hezbollah a profité de son poids politique régional et impliqué les Russes dans les équations énergétiques. Toujours est-il que la délimitation frontalière par laquelle les Israéliens comptent rassasier leur convoitise en énergie concerne les frontières de la zone économique exclusive bordant le nord de l’entité sioniste et le sud du Liban. Or, c’est cette caractéristique qui fait de cette zone une carte stratégique. Il s’agit d’une aire de 860 km², au large de Tyr, qui est potentiellement riche en gaz et où outre l’Italien Eni et le Français Total, le Russe Novak à investir. Pour bon nombre d’analystes, cette négociation Liban/Israël que les USA veulent faire passer pour un acquis ne serait in fine qu’une lame à double tranchant. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV