Décidément, Eliot Abrams en prend pour son grade : Cette semaine Reuters a publié des chiffres à donner du vertige au Trésor US qui a fait depuis 2016 un véritable fond de commerce des "sanctions anti-Iran et partant de sa campagne dite "Pression maximale". Selon l'agence qui ne passe pas pour un média objectif, les exportations du pétrole iranien pour le mois de septembre ont battu un record, l'Iran ayant réussi à réduire à néant les sanctions US , à exploiter à fond son corridor maritime anti-sanction reliant le golfe Persique et les Caraïbes et à vendre, selon Reuters, 1.5 millions de barils de pétrole.
Lire aussi: Iran, le terminal de l'exportation du pétrole vénézuélien
Cette semaine la seconde cargaison maritime d'essence iranienne est arrivée u Venezuela alors même que le président Maduro a annoncé la réactivation de deux raffineries du pays et surtout sa volonté à tirer un maximum de profit de la présence croissante de l'Iran en République bolivarienne : en termes énergétiques et pétroliers les Iraniens semblent avoir bien boosté et remis sur les rails certaines des raffineries vénézuéliennes.
Au total, 24 cargaisons ont quitté les ports de PDVSA (société pétrolière vénézuélienne, NDLR) en septembre, transportant quelque 690 000 barils par jour (b/j) de brut et de carburant pour l’exportation, le niveau le plus élevé enregistré depuis avril, d’après les documents et les données. Plus de 40% des expéditions ont mis le cap vers l'Inde, suivies par les exportations vers d'autres destinations en Asie et au Moyen-Orient. Les exportations vers l'Europe sont restées stables autour de 60 000 b/j. Même en incluant la hausse de septembre, les exportations de pétrole du Venezuela ont atteint en moyenne 503 000 b/j au troisième trimestre, leur plus bas niveau en plus de 70 ans et 11% de moins que la moyenne du trimestre précédent, selon les données. Les exportations de septembre comprenaient le départ d'un pétrolier appartenant au Venezuela, le Maximo Gorki, transportant 2 millions de barils de brut lourd pour un client non divulgué à Fujaïrah, aux Émirats arabes unis. C'est trop lourd comme échec pour une Amérique qui a fait feu de tout bosi pour voir Iraniens et Vénézuéliens mourir de faim!
Une cargaison similaire de pétrole vénézuélien sur un pétrolier battant pavillon iranien, Horse, qui a livré du condensat iranien à PDVSA le mois dernier, devrait mettre les voiles dans les prochains jours. Le Venezuela, assoiffé d'essence, a également augmenté ses importations de pétrole en septembre à 156 000 b/j de condensat, d'essence et de diesel, soit près du triple du volume reçu en août, grâce à des échanges de pétrole avec ses clients et partenaires commerciaux.
Tout ceci fit un très grand débat aux Etats-Unis et surtout au sein des Think tank qui prêchent depuis des années la sanction comme " une redoutable arme à mettre au pas les adversaires des USA/ Stephen Herzog, professeur de relations internationales à l’Université de Harvard, a déclaré que la politique de pression maximale contre l’Iran avait déjà échoué.
« Il faut que Trump et ses partenaires au Congrès des États-Unis reconnaissent que l’Iran ne s’assoira pas à la table du dialogue à moins qu’il soit traité d’un partenaire égal et que la pression maximale ne soit pas levée / Non seulement il n'a pas fléchi mais encore il a créé une coalition anti sanction qui fonctionne bien, foulant au pied le prestige des Etats-Unis», a déclaré le professeur américain.
"et bien les tentatives de Donald Trump de déclencher le mécanisme de Snapback mettent en évidence le désarroi du président américain face à un Iran qui ne cesse d'augmenter ses exportations pétrolières et qui a créé une dynamique pour ses alliés, eux aussi sanctionnés, le fassent également"!
« Trump projetait de bloquer l’accès de l’Iran à l’économie mondiale mais non seulement les exportations du pétrole iranien ont connu une hausse en septembre, mais en plus Téhéran a stocké son uranium enrichi et amélioré ses relations avec la Chine et le Venezuela. Voilà le résultat du retrait de Donald Trump de l’accord nucléaire ! », a expliqué le professeur de Harvard avant de souligner :" Trop de sanctions tuent les sanctions. Les ’autres membres du Conseil de sécurité, même ceux étant des alliés de Washington, en sont désormais à s’opposer aux sanctions de Donald Trump et au Snapback .Et ce n'était pas la première fois? Les alliés de Washington ont eux aussi refusé la prolongation de l’embargo sur la vente des armes à l’Iran. L'Iran a eu Trump sur tous les points. la balle est dans le camp américain".