« Dimanche, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a qualifié le dialogue entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le prince héritier d’Abou Dhabi Mohammed ben Zayed et le président américain Donald Trump de “moment historique”, car il permet aux Émirats arabes unis et Israël de parvenir à un accord afin de former une “alliance contre l'Iran” », a écrit le journal Al-Quds al-Arabi.
Cette déclaration diffère de tout ce qui a été annoncé auparavant au sujet de « l’accord de paix » entre Israël et les Émirats arabes unis, rappelle le journal :
« Dans un premier temps, les Émirats ont parlé d’un accord conclu par Abou Dhabi pour stopper le plan israélien d’annexion de la Cisjordanie ; or, Tel-Aviv a nié la suspension de ce plan. Par la suite, des informations ont été révélées sur un accord politico-militaire prévoyant, entre autres, l’acquisition par Abou Dhabi d'avions de chasse américains F-35, ce qui a également été démenti par des responsables israéliens et qui fait toujours l'objet de discussions entre les trois parties de l'accord.
La récente déclaration de Pompeo fait passer l'événement à un niveau supérieur, car le discours ne porte plus sur un “accord de paix” mais sur une “alliance” politique et militaire dirigée contre la République islamique d'Iran, d'une part, et de l’autre, pour protéger les États-Unis d'Amérique afin que “le danger n'atteigne pas ses côtes”.
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La description de “l'alliance” révèle initialement un autre type de relation qui ne ressemble pas aux autres accords de “paix” qu’Israël a conclus avec l'Égypte, la Jordanie et les Palestiniens ; la comparaison ne tient même pas entre une telle “alliance” et les relations diplomatiques ou économiques que les EAU ont entretenues avec d’autres pays arabes, que ce soit dans le cadre du blocus contre le Qatar, ou au sein du Conseil de coopération du golfe [Persique], ou encore dans le cadre de la coalition de guerre dirigée par Riyad contre le Yémen. »
Selon Al-Quds al-Arabi, les EAU seront certes en position de recevoir dans cette alliance, et non pas décréter des ordres. Les déclarations d’après lesquelles il s'agit de protéger le Moyen-Orient n’est qu’une est une métaphore sarcastique qui devrait être traduit par “protéger Israël” ; car l’objectif est que les EAU “protègent les terres américaines” de “la menace iranienne”.
« Mais comment le territoire des EAU devra-t-il être protégé ? », se demande l’auteur de l’article qui ajoute :
« À l'exception des accords concernant l’espionnage, les finances et les transports, d’autres aspects de l’accord profiteront très probablement à Israël, car Israël travaille toujours, avec insistance et dans les plus petits détails, sur son plan de l’annexion des terres palestiniennes. D’ailleurs, il n’y a aucune certitude sur l’accord de vente de chasseurs F-35. »
Selon le journal, rien ne dit que le gouvernement américain a changé sa stratégie sur la « géographie » des pays arabes. De ce fait, les EAU seront la partie qui recevra les coups les plus durs à cause de cette soi-disant alliance anti-iranienne, « car l’emplacement géographique de ce pays le place à une distance proche et dans le viseur de l’artillerie, des navires de guerre et des forces armées iraniennes ».
« Abou Dhabi peut se faire l’illusion d’acquérir la capacité à “défendre les États-Unis et Israël”, mais il ne peut pas convaincre ses citoyens, prisonniers de ses politiques maladroites, qu'il sera en mesure de se défendre pendant qu'il mène des guerres directes ou par procuration. »
