Israël tente d’exiger une indemnisation des États-Unis pour la vente d’avions de combat avancés aux Émirats arabes unis.
Selon le quotidien israélien Yediot Aharonot, Washington a conclu un accord de vente d’armement avec les Émirats arabes unis qui comprend la vente d’avions de combat avancés F-35 et de véhicules aériens sans pilote, dans le cadre de l’accord de paix conclu entre Abou Dhabi et Tel-Aviv.
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Yediot Aharonot a appris que le service israélien de la sécurité débattait actuellement du paquet d’indemnisation à exiger de Washington. « D’après l’un des articles qui pourrait être inclue dans le paquet, Israël serait en mesure de demander aux États-Unis d’avancer d’un an la date de livraison des armes sophistiquées que les Américains devraient lui fournir dans le cadre d’un projet d’assistance militaire », indique Yediot Aharonot.
Et d’ajouter : « La décision d’Israël de pousser les Américains à accélérer la livraison d’armes découle apparemment de la crise de coronavirus et des retombées économiques qui en découlent. »
Selon le quotidien israélien, « le paquet d’indemnisation que prépare Israël montre que celui-ci croit que l’accord de vente de F-35, conclu entre les États-Unis et les Émirats arabes unis, va être presque certainement mis en application ». « Les responsables de la sécurité se seraient opposés à la vente d’avions de combat à l’État arabe, ce qui pourrait saper la supériorité militaire d’Israël dans la région », indique l’article.
L’accord potentiel sur les armes avec les Émirats arabes unis devrait être discuté au Congrès dans un proche avenir. L’administration Trump espère que l’accord sera approuvé, car la vente semble faire partie intégrante de l’accord de normalisation Israël-Émirats arabes unis, avec le gel de l’annexion de la Cisjordanie.
Vendredi 4 septembre, le New York Times a confirmé le rapport de Yediot Aharonot selon lequel le Premier ministre Benjamin Netanyahu était au courant du projet de l’administration Trump de vendre des armes aux Émirats arabes unis en échange de l’accord de paix.
Le site web iranien Eghtesaad24, qui se penche surtout sur les questions économiques, a publié, dimanche 6 septembre, un article sur les dessus de l’accord de paix israélo-émirati dont voici des parties…
Beaucoup sont les médias qui évoquent les sujets comme coopération technologique, santé, éducation et tourisme en tant que principales raisons d’une normalisation israélo-émiratie. Or, Israël, ravi de voir son boycott de 80 ans être brisé par un État arabe, réclame une part encore plus importante sur le marché d’hydrocarbure. L’ambition de Tel-Aviv se laisse révéler par les récentes déclarations des directeurs de la Compagnie israélienne de transit de carburant Europe Asia Pipeline Co. (EAPC) qui disent que l’oléoduc reliant le port d’Eilat, au sud d’Israël, à Ashkelon, sur la côte de Méditerranée, pourrait constituer une alternative moins coûteuse pour le canal de Suez et relier le réseau d’oléoducs des Arabes non seulement au réseau régional, mais en plus au réseau mondial. Dans la foulée, le PDG d’EAPC, Itzik Levi, a déclaré au Foreign policy que ledit oléoduc « créera de nouvelles opportunités » en faisait transiter une importante quantité de pétrole du monde qui passe actuellement près du canal de Suez.
En effet, Israël projette de lancer un projet qui s’attribue entre 12 % et 17 % du transit de pétrole qui se fait actuellement par le canal de Suez. Quant à l’oléoduc de l’Égypte, il s’agit d’un trajet à sens uni qui n’est pas en mesure de réaliser l’objectif d’Israël de transiter le pétrole de l’Azerbaïdjan et de la Russie qui passe généralement de l’Asie.
La coopération entre Israël et les Émirats en matière de transit n’est pas une nouveauté, car ces deux parties coopéraient déjà pendant de longues années sur le port de Dubaï.