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"Tant mieux ça va économiser les missiles à longue portée"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le missile anti-chars iranien Saegheh. ©Fars News

L’éditorialiste de Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, écrit : « Les médias iraniens mettent en garde contre l’éventualité de la création de bases militaires israéliennes dans le golfe Persique après l’annonce de la normalisation des relations entre Tel-Aviv et Abou Dhabi. Dans le même temps, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, vient de prétendre qu’une alliance stratégique se créera entre Israël et des monarchies arabes du sud du golfe Persique contre l’Iran. Quels sont les scénarios attendus dans un avenir prévisible ? Dans quelle mesure les rapports qui parlent d’une alliance irano-turque, sont-ils précis ? »

Dans une note publiée le 4 septembre sur le site de Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan rappelle que l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a annoncé ce vendredi que le stock d’uranium enrichi de l’Iran est actuellement dix fois plus supérieur à la limite stipulée dans l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien signé par l’Iran et les six grandes puissances du monde (l’administration américaine de Donald Trump s’est retirée de cet accord en réponse à la pression israélienne).

D’après Atwan, cette annonce faite par l’AIEA est venue servir la stratégie américaine basée sur la création d’une alliance anti-iranienne par Israël et des monarchies arabes du sud du golfe Persique, accord qui doit être militaire et sécuritaire en ce qui concerne la rivalité avec l’Iran.

L’éditorialiste de Rai al-Youm ajoute que la limite autorisée pour le stockage iranien de l’uranium enrichi à moins de 3,67% est de 300 kilogrammes. Mais le rapport de l’AIEA indique que le stock iranien atteint 2 105 kg avec un taux d’enrichissement de 4,5%.

De son côté, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, se vante du récent accord sur la normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis. Il dit que « la région évolue rapidement » en ajoutant que pendant sa tournée régionale qui comprenait les capitales arabes du sud du golfe Persique, il était témoin de la formation d’une « alliance » régionale pour faire face aux « menaces iraniennes ».

« L’évolution à laquelle fait allusion Pompeo est la normalisation arabo-israélienne pour affronter l’Iran », indique Atwan. 

En effet, Pompeo a déclaré clairement le 3 septembre, lors d’une conférence de presse dans le cadre de sa tournée en Europe centrale : « La solution du problème palestinien sans établir de relations avec Israël n’apportera rien de bon. »

D’après Abdel Bari Atwan, l’administration Trump est pressée et souhaiterait parvenir à un accord avec l’Iran avant les élections présidentielles aux États-Unis, selon ses termes, mais « les autorités iraniennes sont conscientes de cette tendance et parient sur l'élément du temps jusqu'à ce que les résultats de ces élections deviennent clairs, ce qui explique leur refus de la proposition d’une médiation russe ».

Il souligne que le gouvernement iranien reste fidèle à ses conditions, dont la plus importante est de ne s’engager dans aucune négociation avant le retour des États-Unis à l’accord nucléaire de 2015.

Atwan a ajouté : « Les accords de normalisation entre Israël et les États arabes du golfe Persique tiendront les gouvernements arabes responsables de la confrontation avec l’Iran et permettront à ses pays de transformer leurs territoires respectifs en terrain de lancement pour toute attaque visant à détruire les infrastructures iraniennes, les réacteurs nucléaires, les ports et les puits de pétrole et de gaz du pays. »

Atwan croit qu’avec des accords de normalisation, Israël deviendra un « voisin » de l’Iran, du Yémen et de l’Irak : « Il n’est pas improbable que la réponse iranienne à ce plan soit la création d’un axe irano-turc qui pourrait inclure l’Irak et la Syrie plus tard, d’autant plus que la Turquie dispose d’une base militaire au Qatar. »

Il ajoute : « Les sanctions américaines contre l’Iran n’ont obtenu que des succès très limités et n’ont pas réussi à déclencher un mouvement populaire pour renverser le gouvernement. L’échec de ce plan a poussé Trump a intensifié ses pressions sur les pays arabes du golfe Persique pour accélérer la normalisation avec Israël afin qu’ils ouvrent leurs territoires pour la création de bases militaires israéliennes. »

Atwan estime cependant que la présence de forces israéliennes dans des bases militaires de certains pays arabes du golfe Persique pourrait être une carte favorable aux intérêts de l’Iran, car ces forces seraient à la portée des missiles iraniens.

« L’établissement de bases israéliennes aux Émirats arabes unis ou à Bahreïn, et peut-être en Arabie saoudite plus tard, réduira la portée nécessaire pour les missiles et les drones iraniens, de sorte qu’ils n’auront pas besoin de compter seulement sur des bases en Syrie et au Liban », ajoute Atwan.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV