Trois semaines après la double explosion qui a dévasté le port de Beyrouth et alors que la Syrie vient de connaitre une "attaque terroriste" visant le principal gazoduc alimentant le courant électrique à Damas, à Hama, à Homs et sur la côte ouest, le ministre libanais des AE du gouvernement sortant est revenu sur l'enquête nationale que les USA et leurs acolytes otaniens se démènent pour saper à tous les niveaux/ Rappelons que le FBI s'y est infiltré, dans cette enquête, sans que l'Etat libanais le lui demande, et ce, juste après que les navires du guerre de l'OTAN, français, britannique, allemand, italien, grecs eurent accosté à Beyrouth sous prétexte d'avoir à y secourir les sinistrés. Or si les Américains croient pouvoir par ce genre de machination effacer les preuves d'une implication sioniste et même se faire aider par l'OTAN, ils se trompent. Comment?
Le ministre libanais des A.E. sortant, Charbal Wahba est revenue sur cette tentative d'"infiltration" sournoise du FBI et de l'OTAN dans l'enquête menée sur la catastrophe du 4 août, en la remettant très logiquement en cause : " En effet Le Liban n'a rejeté aucune demande formulée par des pays pour contribuer aux enquêtes en cours sur les causes des explosions du 4 août. le FBI a lancé sa demande de participer à l’instruction du dossier et le président et le gouvernement démissionnaire ont accepté. Les Français y sont également venus et ont commencé leurs recherches avant les Américains. Les Allemands et les Italiens en font de même, même les Canadiens veulent participer aux enquêtes. Ceci étant, notre principe est que nous devons rester vigilants dans cette situation sensible pour que l’ennemi soit dans l’impossibilité de faire de notre pays une scène en y faisant son jeu en cavalier seul », a déclaré le ministre libanais des Affaires étrangères en utilisant à dessin le mot "ennemi" qui renvoie droit à la piste d'une attaque extérieur.
On se rappelle fort bien comment le président Aoun a demandé dès le 7 août que la France fournisse à l'armée libanaise des données satellitaires pour l'aider à reconnaître le coupable. On suppose que de la part des Français, il n'y ait eu aucune assistance technique propre à tirer au clair les circonstances juste avant que la première puis la seconde explosion avec son impressionnant panache champignonesque.
Ces derniers jours , l'ambassadeur russe à Beyrouth ne cesse d'aller d'entretien en entretien pour mettre ne garde les Américains. Alexander Zasypkin soupçonne d'ailleurs les réelles intentions de Washington, en assurant que son pays "soutient toujours les réformes économiques" et "la formation d’un gouvernement qui puisse inclure tous les courants politiques du Liban". A Al Manar, le haut diplomate russe a évoqué des tentatives de supprimer le mouvement de la Résistance libanaise, ce qui n’aura selon lui que la destruction du Liban pour conséquence. « Les acteurs locaux et internationaux dont les Etats-Unis, ne devraient pas franchir les lignes rouges pour que les choses n’aboutissent pas à la destruction du pays ».
« Pour moi, les propos [du leader du Hezbollah] étaient plus importants que toute autre chose, eu égard au fait que ses positions étaient réfléchies et que ses propos de persuasion et de dissuasion, étaient sensés et transparents", a t-il dit deux jours après avoir lancé une mise en garde contre les Américains contre toute tentative de "franchir les lignes rouges" dont la conséquence ne sera que "la destruction du Liban".
De quoi est signes ces mises en garde? la Russie est-elle la partie à qui l'Etat libanais devra en tout logique faire appel pour mener à bien ses investigations? Les propos du ministre Wahba sont significatifs : « Les Etats-Unis ont des objectifs qui peuvent être différents de ceux de la France, de Chypre ou de l'Egypte. Par conséquent, il faut faire une distinction entre les objectifs dont peut tirer parti le Liban et ceux sans intérêt. Le Liban est un pays multiconfessionnel et si une superpuissance est en colère contre l'une de ces confessions et qu’elle décide de la punir, est-ce qu’elle doit quitter le Liban ou le sacrifier? Nous disons non au deuxième cas. »
Et bien ce ne sera pas la Russie qui sacrifierait le Liban pour telle ou telle de ses composante ni la Chine à que l'Etat libanais a tout intérêts à faire appel le jour ou la reconstruction de Beyrouth aura commencé... Quant aux US et à l'OTAN, la flèche de Wahba est directe. Qu'ils quittent le Liban..
