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L’actualité en Afrique :
Les analyses de la rédaction :
Mali: soulèvement populaire ou militaire ?
Au Mali, alors que depuis des mois, les médias mainstream se focalisaient sur la nature populaire des manifestations insistant sur le fait que c’était le peuple malien qui exigeait le départ d’IBK, une information publiée par RFI ce 24 août dit tout le contraire :
« La junte, au pouvoir Mali depuis qu'elle a renversé le président Ibrahim Boubacar Keita le 18 août, souhaite qu'un organe de transition dirigé par un militaire soit mis en place pour une période de trois ans, selon des sources internes à la junte et à la Cédéao. Des informations qui surviennent à l'issue de 48h de pourparlers entre l'organisation ouest-africaine, venue en délégation à Bamako, et les officiers du Conseil national pour le salut du peuple ».
Le remplaçant du président IBK ne sera donc pas désigné par le peuple et sera un militaire.
« La junte a affirmé qu'elle souhaitait faire une transition de trois ans pour revoir les fondements de l'État malien. Cette transition sera dirigée par un organe présidé par un militaire, qui sera en même temps chef de l'État » indique une source au sein de la délégation ouest-africaine à Bamako. Un responsable de la junte confirme « les trois ans de transition avec un président militaire et un gouvernement en majorité composé de militaires », écrit RFI à ce sujet.
Le colonel Assimi Goïta a été désigné comme Président du Comité National pour le salut du Peuple (CNSP).
Qui est-il ?
Le colonel Assimi Goïta a effectué des stages en France, en Allemagne, en Égypte et aux États-Unis dans le cadre d’entraînements des forces spéciales. Il a été plusieurs fois décoré : Croix de la valeur militaire, Médaille de mérite militaire, Médaille commémorative de campagne, Médaille de la défense française avec échelon or et Médaille des Nations unies au Darfour.
Mais ce n’est pas tout : alors que la principale exigence du peuple malien durant les manifestations était le départ des forces étrangères, la France semble profiter de la situation actuelle au Mali afin d’annoncer le prolongement de ses opérations militaires.
Les opérations militaires de la force Barkhane au Mali se poursuivent, en dépit des troubles actuels dans le pays, a déclaré le jeudi 20 août la ministre française des Armées, Florence Parly.
Alors que le peuple était sur le point de faire retirer cet outil de la force d’occupation de ses territoires, et ce, via le soutien qu’il apportait à son armée, forte et puissante, le coup d’État militaire a servi à la France de prolonger son « engagement » au Mali, et ce, malgré une opposition grandissante du peuple malien.
Reste à savoir comment les choses vont évoluer dans les prochains jours dans un Mali où la population ne plaide que pour l’unité, la souveraineté et l’intégrité de son territoire.
Côte d'Ivoire: qui jette de l'huile sur le feu ?
La Côte d’Ivoire, ce pays stratégique de l’Afrique de l’Ouest donnant accès sur la côte Atlantique a toujours attisé les convoitises d’une force colonialiste qui rêve d’étendre sa présence depuis le Sahel, vers la côte.
Depuis sa perte de terrain dans ses pré-carrés notamment au Niger et au Cameroun, son enlisement au Mali et ses déboires au Tchad, Paris veut préserver ses assises en Afrique, et ce, via des troubles déclenchés en Côte d’Ivoire et d’autres pays de la côte.
France24 parle ce 23 août des violences interethniques qui se sont déroulées samedi à Divo et qui ont fait au moins deux morts…
« Les violences en marge du processus électoral en Côte d'Ivoire se poursuivent. Au moins deux personnes sont mortes après des violences interethniques samedi à Divo, ville située à 200 km au nord-ouest d'Abidjan, ont indiqué dimanche 23 août à l'AFP des sources concordantes », ajoute France24.
Il est vrai que depuis l’annonce du président Ouattara de son intention de briguer un troisième mandat, l’opposition et les partisans d’autres potentiels candidats ont exprimé leurs mécontentements via des manifestations et des communiqués.
Mais il est aussi vrai que cette opposition à un troisième mandat d’Alassane Ouattara n’a rien d'ethnique. Cette guerre « interethnique » n’est qu’une production des médias au service de la force d’occupation.
Le peuple ivoirien ne veut pas un remake du scénario 2010-2011 et rejette toute ingérence étrangère en ce qui concerne l’avenir de son pays. Qu’il y ait différents camps présidentiels ou différents points de vue, ceci n’a rien d’extraordinaire, mais que les médias mainstream tentent à tout prix de donner une nature ethnique ou communautaire aux événements d’un pays africain, ceci n’est qu’une tentative d’infiltration dans les affaires internes d’un pays souverain.
Sénégal: remake du scénario Liban ?
« Au Sénégal, une quantité de nitrate d'ammonium, équivalente à celle de Beyrouth, est stockée dans une zone de transit du port autonome de Dakar, en plein cœur de la capitale sénégalaise. Seules 350 des 3 050 tonnes entreposées ont déjà été évacuées », a annoncé RFI ce 23 août.
Comment peut-on analyser cette situation au Sénégal ? La présence de nitrate d’ammonium à Dakar, serait-elle un prétexte pour un nouveau débarquement dans ce pays ?
Mamadou Demba Saw, analyste sénégalais des questions internationales décrypte la situation.
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