Nouveau ciblage à l'EMP au Levant? Presque trois semaines après la double explosion qui a dévasté le port de Beyrouth avec en toile de fond le déploiement de la flotte de guerre de l'OTAN sur la côte libanaise, tout près de la côte syrienne et partant des bases russes de Tartous et de Lattaquié, une méga explosion a frappé dans la nuit de dimanche à lundi le principal gazoduc du sud de la Syrie, entre les régions d'al-Dumayr et d'Adra. L'explosion n'a pas tardé à plonger toute la Syrie dans l'obscurité, la coupure d’électricité ayant lieu sur l'ensemble du territoire. La chaîne de télévision d’Etat syrien a montré les ministres du Pétrole et celui de l’Electricité qui ont confirmé l'explosion du principal gazoduc du pays, laquelle renvoie à cette série d'attaques aux drones ennemis qui ont visé en 2017 les sites de production de pétrole et de raffinerie à Damas et à Homs. Pourtant cette fois, les drones US/Israël/OTAN ne seraient visiblement pas en cause.
Le ministre du Pétrole et des Ressources minérales a littéralement évoqué l'hypothèse d'une "attaque terroriste" sans aller plus loin, attaque qui vu l'état dans lequel se trouvent les cellules terroristes en ce moment au sud de Damas où elles peinent à se remettre sur les rails à l'aide des forces US retranchées à Deir ez-Zor et à al-Tanf, ne sauraient se produire sans l'aide "étrangère". Le ministre de l’Electricité, Mohamad Zuheir Kharboutli, a souligné de son côté que "Arab gazoduc" qui transite vers l'Égypte et la Jordanie, venait de connaitre là sa sixième explosion et de loin la plus ciblée.
A l'heure qu'il est le courant commence à se rétablir dans la capitale, et selon le ministre du Pétrole, Ali Ghanem, les chantiers ont pu réalimenter à nouveau la centrale de Nassiryah et celle de Jandar et assuré le retour graduel du courant électrique, n'empêche que la déflagration s'est produite dans un contexte bien particulier, marqué par une intense effervescence guerrière US/OTAN non loin des côtes syrienne et libanaise. Dès lors l'explication comme quoi l'explosion aurait pu avoir causé une "baisse de la pression du gaz dans la centrale de Deir Ali, la perte de grandes quantités de gaz, le dysfonctionnement des autres centrales et une coupure d’électricité générale" pourrait être comprise autrement. En effet l'explosion et la coupure qui s'en est suivie a touché Homs, Hama et la côte ouest syrienne, à quelques kilomètres des côtes libanaises, là où un navire de guerre italien, le San Giusto vient d'accoster, grossissant l'armada franco-germano-greco-britannique qui se trouve déjà là, sous prétexte à avoir à secourir le Liban. Ce lundi, le ministre italien de la Défense dont le pays est la tête de pont de guerre US sur le vieux continent a d'ailleurs fait escale à Beyrouth comme pour boucler la boucle de guerre qui se forme autour du Liban dans la foulée des explosions du 4 août.
Qui tire profit des explosions produites au Moyen-Orient ?
« En haut de la liste des suspects, on place le Hezbollah qui mais avouons qu'il ne tire aucun profit d’une telle situation. Les sunnites libanais non plus, eux qui ont eu la gestion du port. Quant à la Turquie et aux pays du bassin du golfe Persique, ils poursuivent certes leurs plans régionaux mais préfèrent maîtriser les évolutions dans leur propre zone au lieu d’étendre le chaos. Alors qui reste-t-il ? Israël et les États-Unis, les mêmes qui tirent profit de l’instabilité au Liban ? Tel-Aviv n’a jamais caché sa priorité qui consiste à affaiblir le Hezbollah et l’Iran et déjouer cette « menace » avec l’aide et l'assistance diplomatique et militaire inconditionnelle de Washington. »
Et le texte d'ajouter : "L’instabilité au Liban permet aux États-Unis et à Israël de réaliser, plus efficacement, leurs projets géopolitiques tactiques car la crise détournerait l’attention des responsables concernés et les focaliseraient sur d’autres affaires, leur permettant de procéder à des mesures diplomatiques, économiques voire militaires contre leurs « ennemis ». C’est justement ce qu’ils ont fait en imputant la responsabilité de la tragédie du 4 août au Hezbollah et à l’Iran. En outre, Tel-Aviv et Washington pourraient aussi influer sur le processus de la formation du nouveau gouvernement, via des mesures secrètes, et faire monter un gouvernement « pro Occident ». S’expliquent ainsi les ballets diplomatiques et militaires croissants des Américains et des Européens au Liban, dans le cadre de soi-disant missions humanitaires. L’expédition des navires britanniques et français, allemands, grecs et italiens vers les côtes du Liban traduit une partie de ce scénario, explique le Global Research qui évoque en termes à peine voilés un "scénario à la libanaise en Syrie".
"Après tout la principale base navale des Russes au Moyen-Orient se trouve à Tartous et c'est de là que Moscou maintient une présence de fer non seulement en Méditerranée mais encore au Levant. Une pareille explosion que celle de Beyrouth pourrait bien déstabiliser non seulement la Syrie mais aussi la Russie d'où sans doute cet exercice militaire d'envergure syro-russe, lancé lundi au port de Baniyas et qui a permis à la Russie de déployer au moins 9 navires de guerre au large des côtes syriennes, dont 4 sont des navires de guerre navals, et 3 sous-marins.
Une activité similaire est actuellement observée sur la base aérienne de Hmeimim, ainsi que dans la province d'Idlib. Et se référant aux sources russes, l'article ajoute :"Une si grande mobilisation des forces militaires russes pourrait renvoyer à une opération spéciale navale. La Russie s'inquiète-t-elle de quelque chose? Elle est de loin la seule partie qui en sait plus que les autres sur ce qui s'est passé les heures précédant la double explosion du 4 août grâce à ses satellites".