Depuis dix ans, la Turquie n'agit que dans le sens des intérêts d'Israël en occupant le nord de la Syrie. En Méditerranée, Ankara propose de coopérer avec Tel-Aviv. Quant à la Palestine elle n'occupe qu’une place parfaitement symbolique, la Turquie n’ayant jamais par exemple pensé à armer Gaza, à l'aider à se défendre... Ankara entretient d'ailleurs des liens diplomatiques avec Israël. Alors pourquoi une normalisation EAU-Israël scandalise-t-elle la Turquie ? Sans doute pas parce qu’elle est une haute trahison contre la Palestine.
Selon l’agence de presse iranienne Tasnim, le récent accord entre les Émirats arabes unis et le régime israélien qui indique la normalisation de leurs relations, a suscité de vives réactions de la part de plusieurs pays islamiques.
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La Turquie a également été l'un des pays ayant rapidement pris position contre les Émirats arabes unis. Premièrement, Ibrahim Kalan, le porte-parole de la présidence turque, a accusé les EAU de trahir et de vendre les Palestiniens opprimés, prétendant que la Turquie ne laisserait pas les frères palestiniens seuls.
Ensuite, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef du Parti de la justice et du développement (AKP) ont également pris une position très forte et ont évoqué la possibilité de prendre des mesures rigoureuses même au niveau de la rupture des relations diplomatiques.
L'analyse politique et idéologique de l'AKP (parti de la justice et du développement) sur le prince héritier des EAU peut être résumée en quelques points :
1- Mohammeh ben Zayed est l'ennemi numéro un du mouvement des Frères musulmans et prend toujours des mesures pour les affaiblir.
2- Après les attentats du 11 septembre, Mohammad ben Zayed, est devenu le bras des renseignements de l'Occident dans la région et cherche à affaiblir tous les mouvements islamiques sous la bannière de "la lutte contre le terrorisme".
3-Le modèle de développement laïque est la principale thèse politique et économique de ben Zayed, et en recourant à cette approche, il cherche à transformer les EAU en Singapour, Hong Kong ou New York et, dans ce sens, il s’oppose au modèle de démocratie fortement conservateur de la Turquie et la considère comme son rival.
La position personnelle de ben Zayed face à Erdogan est également une question importante pour les dirigeants de l'AKP. Genghis Tomar, Professeur à l’université Ahmad Yasavï en Turquie, estime que Mohammad ben Zayed ne supporte pas la popularité d'Erdogan en Occident et cherche à affecter son image.
