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Les analyses de la rédaction :
Tchad : Déby remet les choses à leur place
En ce jour des 60 ans de l’indépendance du Tchad, le chef de l’État Idriss Déby Itno a été élevé au rang de maréchal, ultime niveau de la hiérarchie militaire, au cours d’une cérémonie spéciale à l’Assemblée nationale. Mais ce n’est pas tout, car en ce jour important pour le Tchad, le président tchadien a défendu, dans une interview accordée à RFI et France 24, sa position dans la crise libyenne, tout en dénonçant l’ingérence des forces étrangères qui, selon lui, contribuent pour une déstabilisation de la région et surtout de la Libye.
Lors de cet entretien réalisé par Alain Foka, le président du Tchad, Idriss Déby Itno, est revenu sur la lutte contre les terroristes de Boko Haram. Il estime que la force mixte multinationale « n’a pas suffisamment fait le travail pour nous permettre d’endiguer ce mal » et prédit que les incursions des jihadistes « vont continuer » dans le bassin du Lac Tchad. Le chef d’État tchadien s’exprime également sur la guerre en Libye et accuse le camp de l’Ouest libyen « d’héberger les terroristes et de recruter des mercenaires ».
Bien que le ton de son interlocuteur soit plutôt interrogatoire et insiste à plusieurs reprises sur le fait que le président aurait demandé à recevoir le titre de Maréchal, d’un calme olympien, le Maréchal Déby a fait savoir qu’il n’a jamais demandé à recevoir le titre de Maréchal. Bien qu’il soit issu de l’armée. Il reconnaît néanmoins que c’est un titre de dignité. L’initiative vient de l’Assemblée nationale et lui n’a fait qu’approuver.
Concernant la bataille acharnée antiterroriste qu’il mène dans la région, il a une fois de plus défendu ses forces armées et a dénoncé cependant toute ingérence et demandé à l’Occident qui a, selon lui, tué Kadhafi pour des raisons économiques, de laisser l’Union africaine jouer son rôle pour une solution à la crise libyenne.
Lors de cet entretien, Idriss Déby a prouvé que rien ne pouvait le perturber, que ce soit des questions mal placées comme celle accusant les forces tchadiennes d’avoir exécuté des civils au cours de son opération Colère de Bohoma, ou encore les pressions exercées contre son gouvernement afin qu’il ne se représente pas en tant que candidat pour les élections de 2021.
Bref, une fois de plus, le président tchadien a fait prévaloir l’unité des forces nationales des pays du Sahel et a insisté sur sa position anti-Occident et anti-occupation.
Le retrait du Tchad du G5 Sahel a effectivement été un coup dur pour la force d’occupation qui ne digère toujours pas cette fameuse opération de colère de Bohoma qui a donné du grain à moudre aux forces du G5 Sahel rien que par l’éveil qu’elle a suscité chez le peuple africain.
En effet, l’opération de l’armée tchadienne a prouvé que les peuples du Sahel n’ont pas besoin des armées occidentales pour les protéger.
Cameroun : Paul Biya fait peur à l’Occident
Au Cameroun, et depuis la réélection de Paul Biya, la France et les États Unis voient leurs intérêts en danger et le font clairement comprendre. Déjà en 2018 lorsque Paul Biya a été réélu pour un huitième mandat, les États-Unis qualifiaient ces élections entachées d’irrégularité et depuis, cet axe colonialiste n’a cessé de déstabiliser le Cameroun par une crise dite « anglophone » dont l’objectif consistait à provoquer une scission du grand Cameroun, une désintégration de son armée, et une guerre sur ses frontières avec les voisins.
Mais la France va encore plus loin et c’est par le biais de ces députés qu’elle se permet de dessiner le chemin que doit suivre le peuple camerounais pour l’avenir de son pays.
« Deux députés français, Rodrigue Kakouendo et Didier Quentin suggèrent à Emmanuel Macron d’anticiper la succession de Paul Biya au Cameroun “qui interviendra au plus tard à l’issue du prochain mandat”. C’est l’un des points majeurs qui fait l’objet du compte rendu de la mission au Cameroun, du 14 au 17 janvier 2020 des deux parlementaires français. Les députés français font un état des intérêts français à préserver au Cameroun et pour lesquels une intervention dans le pays est selon eux justifiée », lit-on dans les médias.
Non, ce n’est pas une plaisanterie et c’est réellement ce que demandent les députés français à Emmanuel Macron : une intervention au Cameroun pour préserver les intérêts de la France !
Et on se demande ce qui serait passé si des députés africains avaient demandé la même chose à leur gouvernement ? Si le Cameroun demandait à son président de faire une intervention directe dans les élections présidentielles françaises afin d’assurer que le prochain élu n’avance pas à contre-courant ? La réponse en est claire.
D’ailleurs, dans leur rapport les deux députés français parlent du Cameroun comme un pays « situé au centre d’un arc de crise qui va de la Centrafrique à l’est, au Nigeria à l’ouest et au nord ».
Ces derniers rappellent indirectement l’amertume de la France vis-à-vis de ces deux pays à savoir la RCA et le Nigeria qui agissent indépendamment et accumulent les victoires contre les terroristes, et ce, sans avoir besoin des forces étrangères.
Après les bio-kamikazes français à l’assaut du Cameroun, place maintenant à une intervention directe. Mais la France mordra sûrement là aussi la poussière vu que le Grand Cameroun ne se laisse jamais faire.
Mali : Imam Dicko affirme sa position anti-France
L’influent imam malien Mahmoud Dicko n’est pas allé par quatre chemins pour pointer un doigt accusateur contre la France. Il indique notamment que l’hexagone aurait d’une manière ou d’une autre motivé les dernières décisions d’IBK. Il a mis l’accent sur le poste de Premier ministre qu’occupe Boubou Cissé. Pour lui, « Boubou Cissé n’est pas avec la majorité, il n’est pas avec l’opposition, encore moins la société civile ».
Mamadou diabaté, analyste malien des questions internationales s’exprime sur ce sujet.