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Comment l'Arabie saoudite s'est fait encore avoir

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président américain Donald Trump tient un tableau mettant en évidence les ventes d’armes à l’Arabie saoudite lors d’une réunion avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à la Maison-Blanche en mars 2018. ©AP

La batterie THAAD des brigades de l’US Army Air Defence Artillery a commencé ses opérations dans la zone CentCom de la base aérienne Prince Sultan, selon les photos diffusées par des activistes le 17 juillet sur les réseaux sociaux.

Le 11 octobre 2019, le département américain de la Défense a approuvé le déploiement de 3 000 soldats et équipements militaires supplémentaires, dont des missiles Patriot et le système THAAD en Arabie saoudite, pour protéger, a-t-il prétendu, son principal allié dans la région.

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Les Patriot ratent leurs cibles !

En mai, quatre batteries de missiles sol-air ont été retirées des installations pétrolières saoudiennes.

Depuis l’attaque au drone simultanée d’Ansarallah contre Aramco, le monde entier avait compris que ces batteries n’étaient qu’une parodie de la DCA. Ceci étant, le simple fait d’annoncer leur retrait a été un défi à l’adresse d’un pouvoir saoudien qui n’a pas de forces armées fidèles à sa cause ni un ancrage populaire propre à lui sauver la tête en cas de bourrasques.

En Arabie saoudite, la principale cause de la « défaillance » des systèmes de défense aérienne made in US aura été « l’identification erronée de cibles » et le fait que les Patriot considèrent la plupart des missiles houthis comme des « objets amis ».

Ce fut le cas lors de la toute dernière attaque d’Ansarallah contre les sièges du ministère de la Défense et celui du Renseignement. Commentant cet échec, certains experts ont plaidé alors dès le mois de mai pour le remplacement des Patriot par des THAAD. 

L’officier à la retraite de l’Armée de l’air jordanienne, Mamoun Abou Navar, fait remarquer que « l’Arabie saoudite n’est plus sûre. Les Patriot ont encore raté leur cible. Viser le ministère de la Défense, cela veut dire que Riyad a perdu la guerre. Aucun avenir, aucun projet ni aucun investissement n’est possible dans le royaume pour cause des missiles d’Ansarallah. Riyad devra changer de DCA, et peut-être que les missiles THAAD pourraient être une alternative. Mais là encore il y a de fortes chances que les Houthis nous surprennent ».

Et le général ne croit pas si bien dire. La revue The National Interest revient sur les failles de la DCA américaine de THAAD qui ne manquent pas d’étonner : 

« Le personnel du THAAD a besoin d’une meilleure formation et d’un générateur plus fiable qui empêche un surchauffement de son système radar. Le système THAAD est conçu pour protéger un rayon de cent miles contre les attaques des missiles à courte et moyenne portée et ces deux failles pourront s’avérer fatales alors que les missiles commencent à plonger vers leur cible dans leur phase finale. »

Et l’article d’ajouter : « Actuellement, le système a été déployé en Corée du Sud, à Guam et à Hawaï face à la Chine qui est très agressive. Et pourtant les systèmes THAAD y compris leurs radars, semblent déficient en cybersécurité et vulnérable aux attaques de cyber-guerre et de guerre électronique. »

Alors le THAAD pourra-t-il sauver les sites sensibles de la capitale voire les palais exposés aux missiles d’Ansarallah ? L’article confirme que le THAAD est aussi déficient que le Patriot et qu’en somme, tout le royaume s’est fait là encore arnaquer par les Américains : 

« Il est important que les décideurs politiques reconnaissent que les défenses antimissiles balistiques américaines ne peuvent qu’atténuer le risque d’une frappe limitée de missiles et non offrir un bouclier parfaitement fiable. Après tout, les défenses antimissiles balistiques à longue portée n’ont jamais été testées en conditions de combat - un état de fait que même les testeurs du Pentagone espèrent sûrement ne pas changer de sitôt ! »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV