Simultanément à la visite du vice-ministre iranien des Affaires étrangères pour les affaires politiques à Kaboul, capitale afghane, deux hauts responsables américains ont effectué, séparément, des entretiens avec les responsables afghans. Les Américains semblent de plus en plus inquiets de l’essor considérable des coopérations irano-afghanes.
Juste au même jour où le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqtchi, est arrivé à Kaboul, le général Kenneth McKenzie, commandant du CentCom, s’est entretenu avec le président afghan Ashraf Ghani, pour prétendre encore une fois que les États-Unis souhaitaient la paix et la stabilité pour les Afghans.
La récente visite de McKenzie en Afghanistan a lieu sur fond de jours tumultueux: des contestations populaires contre la discrimination aux incendies en série à San Diego, Atlanta, Indiana et d’autres États américains. Washington vit, d’ailleurs, une situation politique affaiblie et critique dans la région surtout dans la zone de l’Asie de l’Ouest, entre autres en Afghanistan.
Après l’accord signé en février 2019 à Doha entre les Américains et les Taliban, les deux parties se sont engagées de ne plus s'attaquer sur le territoire afghan. Mais c'est l'armée américaine qui, quelques mois après la signature de cet accord, s’en est pris aux positions des Taliban, prétendant vouloir soutenir les forces de sécurité afghanes. Cette transgression a poussé les Taliban à reprendre leurs attaques aussi bien contre les Américains que contre les diverses régions de l’Afghanistan et cela depuis trois mois.
Les récentes agitations montrent à quel point les Américains sont impuissants à établir la sécurité en Afghanistan. Les experts sont d’avis que la Maison Blanche a buté sur l’impasse des Taliban et qu’elle envisagerait de retirer ses troupes du pays pour stopper les dépenses colossales générées par la guerre.
D'un autre côté, il y a l’Iran qui continue de promouvoir ses coopérations avec Kaboul. Après la visite de deux jours à Téhéran de Hanif Atmar, ministre par intérim afghan des Affaires étrangères, de nouvelles perspectives de coopération se sont ouvertes dans les domaines politique, économique, culturelle et de la sécurité des frontières, de l'immigration et du transport.
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Et pourtant, la plus récente visite d’un responsable iranien en Afghanistan est celle de M. Araqtchi qui s’y est rendu à la tête d’une haute délégation, avec comme mission de poursuivre la feuille de route irano-afghane et de déterminer un calendrier pour parapher un document de coopération.
Robert O’Brien a fait part de ses soi-disant inquiétudes quant à l’escalade de la violence des Talibans, prônant pour un Afghanistan unifié, indépendant et démocratique, débarrassé du terrorisme.
Or, toutes ces allégations laissent entrevoir la crainte des autorités américaines par rapport à la fraternité et la raffermissement des relations irano-afghanes d’autant plus que le document de coopérations globales entre les deux pays annonce un tournant important et un avenir incertain pour les Américains en Afghanistan.