Un second navire d'assaut amphibie US a été la cible samedi d'une « nouvelle et mystérieuse » explosion suivie d'un incendie, et ce, à peine deux jours après que l'US Navy a annoncé avoir maîtrisé « péniblement » un autre feu à bord de l'USS Bonhomme Richard, un super navire de 1 milliard de dollars avec à son bord une vingtaine de F-35, réduit désormais en un tas de ferraille.
Pour les autorités navales US, visiblement choquées par tout ce qui arrive au complexe militaro-industriel US cette semaine, la solution a consisté surtout à arrêter tout net les travaux sur le chantier naval de NASSCO à Norfolk sous prétexte que la société précitée « ne respectait pas les protocoles de sécurité ». Mais est-ce la faute de NASSCO ? Personne ne croit que « le dispositif de sécurité légendaire » de l’US Navy, composé de centaines de radars, de satellites, de dispositifs plantés à travers le monde, soit l'affaire d’une entreprise navale, quelles qu’en soient l’étendue de son action et la marge de sa manœuvre.
Que les autorités aient décidé de mettre « momentanément » la clé sous la porte de NASSCO, cela revient à reconnaître qu’il y a eu des « saboteurs » et que ces « satanés saboteurs » disposeraient par entreprises US interposées, de quoi défier l’US Navy dans ses eaux territoriales.
Intéressant aussi de savoir que Norfolk est une base navale aérienne et sous-marine de la marine des États-Unis, en Virginie à proximité immédiate de la côte Atlantique laquelle abrite avec près de 60 000 civils et militaires hébergés, le QG de la Deuxième flotte américaine, le Commandement allié Transformation (Allied Command Transformation) de l'OTAN.
Avec 13 quais et 11 hangars à avions s'étendant sur 17 km2 à la fin des années 2000, cette base qui peut accueillir 134 aéronefs et 75 navires de guerre, dont cinq porte-avions et 11 sous-marins nucléaires d'attaque, est le port d'attache des flottes américaines opérant en Atlantique, en Méditerranée et dans l'océan Indien.
Et un dernier point: en 2017, elle abritait près de la moitié (6 sur 11) des porte-avions alors en service dans l'US Navy dont l'USS Dwight D. Eisenhower (CVN-69), l'USS Abraham Lincoln (CVN-72), l'USS George Washington (CVN-73), l'USS Harry S. Truman (CVN-75), l'USS George H. W. Bush (CVN-77), l'USS Gerald R. Ford (CVN-78), des noms parfaitement connus pour ceux et celles des analystes qui suivent l’actualité du golfe Persique.
Les « saboteurs » ont donc bien choisi leur cible et accompli un bon travail puisque Norfolk vient de suspendre de vastes chantiers car, ses commandants auraient peut-être pensé que ces mystérieux explosions et incendies pourraient frapper chacun de ces bâtiments et les toucher de façon à ce que les réseaux de guerre US en Méditerranée et en océan Indien, mais encore en Atlantique en pâtissent.
C’est sur fond de cette possible hypothèse que ce dimanche, l’USS Bataan, navire qui compte à son actif plusieurs interceptions par les vedettes rapides du CGRI ou encore par ses drones, décide de rentrer au bercail, à Norfolk ! Pendant son séjour dans le golfe Persique, l’USS Bataan s’est exercé avec l’Arabie saoudite et les Emirats à débarquer des troupes sur les îles iraniennes, façon de l’US Navy de dissuader l’Iran de vivre comme bon lui semble dans son environnement naturel. Le retour de l'USS Bataan coïncide étrangement avec le premier anniversaire de la spectaculaire opération menée en 2019 par le CGRI contre le pétrolier britannique Steno Impero et en représailles à la prise d’otage de Grace-1 recommandée à la Royal Navy par le CentCom… Depuis cet épisode « humiliant » qui a tourné au vinaigre puisque Grace-1 a été libéré avant que Steno Impero ne le soit, l'US Navy a appris à mieux respecter les pétroliers iraniens, même quand ils opèrent dans les Caraïbes. Décidément l'USS Bataan aura pas mal de choses à raconter à ses pairs à Norfolk.