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EM52, mine sous-marine iranienne, propre à refaire le coup de l'USS Richard dans le golfe Persique...

L'incendie ravage de l'intérieur le pont de commande de l'USS Bonhomme Richard, 13 juillet 2020. ©The Drive

Cette "mystérieuse" explosion qui a provoqué un méga incendie à bord de l'USS Bonhomme Richard, l’un de ses huit navires d’assaut amphibies de l'US Navy, qui se trouvait à la base navale de Californie pour des travaux destinés à lui permettre d'accueillir 20 avions de combat F-35B, mais aussi des chasseurs AV-8B Harrier ou encore des hélicoptères, s'intéresse à plus d'un, ceux qui s'opposent à l'impérialisme, à la piraterie et au terrorisme maritime US.

Ce mardi matin 14 juillet 2020,The Drive, revue spécialisée US, faisait état d'un début de maîtrise de l'incendie qui a fait suite à une ou aux explosions en affirmant que le bâtiment de guerre, déjà en mission dans le golfe Persique lors de l'invasion de l'Irak en 2003, est foutu : pas de réparation, pas de recovery tant est grande l'ampleur des dégâts infligés au navire qui a brûlé jusqu’à la ligne de flottaison en dépit des efforts de 400 marines et 150 pompiers.

Mais en quoi cet incident qui suit deux autres incendies identiques pourrait intéresser l'Iran? 

Cette explosion mystérieuse décrite par les médias mainstream comme étant un « backdraft », c’est-à-dire une inflammation soudaine d’une atmosphère saturée en gaz combustibles accumulés dans un volume clos, description peu convaincante dans la mesure où un bâtiment avec 40.000 tonnes de déplacement et capable de transporter 1678 marines n'a par principe aucun espace si clos, aurait pu être provoqué par une vedette rapide, un drone, un drone sous-marin ou plus facilement une mine sous-marine.

Les hélicoptères verses des sceaux d'éaux sur l'USS Bonhomme Richard. Est-ce pour éviter de nouvelles explosions, 13 juillet 2020/The Drive

Dans ce flot cacophonique qu'est le discours des médias atlantistes autour de cet "incident", on arrive à comprendre que la "mystérieuse explosion aurait frappé une partie importante du "système automatisé de lutte contre les incendies", ce qui l'aurait rendu totalement inactif au moment de l'incendie. Un missile anti navire, un drone sous-marin, une vedette rapide pourraient provoquer une telle faille, mais l'engin le plus fiable serait de loin une mine sous-marine.En effet, toujours selon The Drive, la série d'explosions qui a précédé l'incendie a empêché que le feu puisse s'élever dans le ciel et s'exposer à l'action des avions bombardiers d'eau. D'où l'intervention assez surréaliste de trois hélicoptères MH-60S cherchant à éteindre le feu par des seaux d'eau, largués frénétiquement sur le quai au point de le submerger totalement! 

Une explosion provoquée au bon endroit suivi d'un incendie qui ne tarderait pas à s'amplifier suffit pour totalement désarmer un gros navire US en plein golfe Persique, se devraient de se dire les milieux militaires iraniens qui ont provoqué la panique de l'US Navy et toute sorte de commentaires des médias affiliés, en brandissant au mois de juin une réplique de l'USS Nimitz à Bandar Abas. « La copie, vue sur des photos satellites obtenues par l'agence de presse, ressemble à l’USS Nimitz, un porte-avions polyvalent américain à propulsion nucléaire, utilisé par la marine américaine dans le golfe Persique. La présence de cette réplique dans la ville portuaire de Bandar Abbas suggère que les Gardiens de la Révolution islamique s'entraînent à la simulation d'une attaque telle qu'elle avait été réalisée en 2015...» 

Mais il y a plus : l'USS Bonhomme Richard se trouvait en pleine base navale de San Diego, soit ces complexes que le récit médiatique du Pentagone décrit comme d'espèce de cours à miracle. Comment se fait-il que d'autres navires, destroyers, corvettes, en proximité, dont l'USS Fitzgeral n'ont pu venir en aide au navire sinistré?

L'enseignement intéressant à tirer: ces "flottes de guerre" que les USA font apparaître ici et là dans le golfe Persique, ce, dans le cadre des soi-disant exercices navals conjoints destinés à assurer "la sécurité maritime" sont loin d'être aussi "coordonnés" et "synergique" que cela. Au mois de mai, une dizaine de vedettes rapides iraniennes sont d'ailleurs parvenues à bien perturber une manœuvre de l'USS Puller et Cie que l'US Navy venait d'organiser non loin des côtes iraniennes pour s'exercer justement à une bataille anti vedette rapide du CGRI.

Le 9 juillet, l'US Navy a annoncé dans un communiqué avoir mené "une opération de déminage conjointe avec les forces des marines, britannique et saoudienne, dans les eaux du golfe Persique". Les navires participants? Deux navires de l'US Navy, USS Dextrous (MCM 13) et USS Gladiator (MCM 11), le navire britannique Brocklesby (M 33) et le navire saoudien Al-Chaqra (422).

Et bien, toujours selon le communiqué, tout ce "beau monde" a fait des simulations réelles pour détecter et chasser des mines navales sans se soucier que dans le cas d'une vraie guerre : les sous-marins iraniens de classe Ghandir et Nahang, destinées aux opérations en eaux peu profondes ou encore la classe Fateh qui pèse environ 600 tonnes, sans être détectés en restant immobiles sur le fond peu profond juste à l'entrée du détroit d'Hormuz sont capables de lancer des missiles antinavires et torpilles, mais surtout de poser des mines.

De nombreuses analyses ont été écrites sur les capacités antinavires de l'Iran, en particulier l'arsenal de missiles antinavires iraniens mais peu, les mines du CGRI, lesquelles font partie de Q2/AD iranien. La marine iranienne dispose d'une grande variété de mines marines, y compris des «charges d'influence, acoustiques, magnétiques et de contact» et dont le redoutable MDM06 mine à ancre ou encore EM52. Ce dernier possède une ogive de 250 kg propulsée par une fusée qui court du bas vers les cibles détectées à des vitesses supérieures à 100 nœuds. Sa version MC52 est impossible à balayer et se déclenche sur la signature magnétique, acoustique, de pression ou sismique d'un navire, lorsqu'une coque passe près des capteurs de la mine. La mine fonctionne dans l'eau jusqu'à 350 pieds. 

Selon certaines estimations, l'Iran dispose de 5000 mines marines qui sauraient provoquer des backdraft bien plus puissants que celui que vient de connaître le défunt USS Bonhomme Richard. Certaines sources relèvent d'ailleurs la proximité de San Dieo avec le Mexique et le Venezuela antiaméricains pour penser que l'incident à bord de l'USS Richard n'en était pas vraiment un : après tout, les incendies, cela n'arrive pas uniquement qu'en Iran. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV