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L'Iran a-t-il doté le Venezuela de quoi handicaper la IVe flotte US?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président vénézuélien Nicolas Maduro (C) s’adresse à un commandant lors d’exercices militaires sur la base navale Agustin Armario à Puerto Cabello (Venezuela), le 27 janvier 2019. ©AFP

Depuis cet exercice militaire organisée fin mai sur les côtes vénézuéliennes et ce, en prévision d'une éventelle attaque de la IVe flotte contre les 5 pétroliers iraniens, il se passe plus d'un mois : un mois pendant lequel les USA et leurs acolytes british se sont démenés pour concevoir une riposte propre à empêcher que ce corridor ultra stratégique anti-sanction que l'Iran a créé entre le golfe Persique et les Caraïbes soit coupé net.

Cette riposte a deux volets : le détournement de l'or vénézuélien par les banques britanniques et le verdict d'une cours américaine pour la saisie de quatre autres pétroliers iraniens en partance pour le Venezuela. Mais les Américains ont parfaitement tort s'ils croient que l'axe de la Résistance-Venezuela attendra pour que les frégates US s'emparent des navires iraniens et détournent leur cargaison. Pour se détromper, ils ont intérêts à bien suivre les propos tout récents de Maduro.

Le président vénézuélien a insisté samedi 4 juillet sur l’impératif que représente le fait « de renforcer l’armée » dans « divers domaines y compris la fourniture de nouvelles armes ». Certains observateurs y voient surtout un lien direct avec la présence des conseillers militaires iraniens dans le pays et l'appui militaire que l'Iran aurait pu apporter aux forces armées du pays, appui qui pourrait tout raison garder élargir l'arsenal défensif de la République bolivarienne et la doter de quoi faire passer de très mauvais quart d'heure aux frégates US qui ont tendance à trop se sentir en sécurité près des côtes vénézuéliennes. Pour un Iran qui se tient à tout moment prêt à faire face aux forces US dans le golfe Persique, ce serait d'ailleurs un honneur que de prêter assistance à un Venezuela qui défend son droit au commerce libre. Alors à quoi peut ressembler le tir des missiles côte-mer iraniens au Venezuela? 

S’exprimant samedi à l’occasion de la Journée des forces armées, Nicolas Maduro a réitéré son engagement à renforcer les Forces armées nationales bolivariennes jusqu’à ce que le niveau de préparation maximum soit atteint pour défendre le pays. 

Sur son compte Mastodon, le président vénézuélien a ainsi souligné la nécessité pour les forces militaires du pays d'atteindre le plus haut niveau de doctrine, de moralité, de stratégie, de défense, de formation opérationnelle, avec la fourniture du système d'armes et une plus grande capacité de réaction rapide. Tout le monde y a vu une référence indirecte aux coopérations militaires que le pays pourrait avoir avec l'Iran ou encore avec l'axe de la Résistance. 

Maduro a félicité les forces armées du pays, composées de l'armée bolivarienne (EB), de la marine bolivarienne, de l'aviation militaire bolivarienne, de la garde nationale bolivarienne et des forces de mobilisation populaires à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de l'armée nationale par le père de la nation, Simon Bolivar et des héros de la République. Ce message a aussi envoyé à l'assaut naval raté des Américains le 3 mai.

Le 3 mai, l’armée vénézuélienne a déjoué une attaque navale de mercenaires soutenus par Washington qui étaient entrés dans le pays via la Colombie pour enlever le président Maduro. Plus tard, il a été révélé que deux des mercenaires arrêtés étaient des employés d’une société de sécurité privée américaine. Les deux ont reconnu avoir été impliqués dans un programme de formation des forces de l’opposition pour kidnapper Maduro. 

Alors que les quatre nouveaux pétroliers iraniens approchent des eaux vénézuéliennes, divers systèmes de défense antimissile vénézuéliens sont prêts à contrer toute action imprudente des États-Unis. Il y a évidemment les systèmes de missiles S-125 Pakurta BukM-2 mais avec son large littoral, le Venezuela a parfaitement le droit de renforcer ses défenses contre les menaces américaines. 

Les missiles antinavire de fabrication iranienne l'intéresserait? Pourquoi pas. Le projet de construction d'un drone commun avec l'Iran datant de l'ère de Hugo Chavez a été un franc succès. Le partenariat Téhéran-Caracas semble s'être élargi en la matière rien qu'à voir les images récentes liées aux diplômes de l'armée de l'air vénézuélienne. 

Il y a tout juste deux semaine l'Iran a testé avec succès des missiles de croisière côte-mer et mer-mer à courte et à longue portée  lors d'une manœuvre navale où les objectifs fixés ont été touchés avec précision. C'est ce genre d'arme qu'il faut au Venezuela pour mieux défendre ses intérêts vitaux aux Caraïbes. 

En effet, la coopération entre l'Iran et le Venezuela dépasserait ainsi le seul cadre de l'échec des sanctions US pour inclure aussi un partenariat militaire propre à clouer au sol les USA dans leur soi-disant « chassée-gardée » dans la région d'Amérique latine, adresse un message clair à Washington ; de cette sorte, le Venezuela prendra entièrement le contrôle de son espace sécuritaire et géopolitique : interrogé par les médias, le porte-parole de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Parlement iranien, Hossein Naghavi, déclarait à ce sujet que l'accès du Venezuela aux nouvelles technologies de défense avec l'aide de l'Iran inciterait les pays indépendants à enregistrer de grands progrès et acquis sur fond de confiance en soi et de coopération avec la République islamique... Bref ce cocktail explosif contre une puissance US agonisante.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV