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L’Algérie rejoint le corridor maritime anti-César et défie les USA et Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L’El Chihab est une corvette de la marine algérienne de la classe Djebel Chenoua. (Photo d'archives)

C'est clair: l'armée algérienne veut éviter le piège. Alors qu'en Libye, les "Amis de Washington", que ce soient les Turcs pro-Tripoli ou les Émiratis pro-Toubrouk, ont accéléré la cadence, quitte à pousser l'armée égyptienne à s'engager militairement en Libye au terme d'une guerre parfaitement ridicule qui a commencé en 2011 et qui n'aura aucun gagnant si ce n'est l'axe US/OTAN, les Algériens, eux, comptent sur la diplomatie, ce qui ne veut pas dire qu'ils ont totalement rompu avec leur légendaire combativité anti-impérialiste qui les rapproche si largement de l'axe de la Résistance.

À peine quelques jours après l'entrée en vigueur de la loi César, batterie de sanctions US destinée à affamer les Syriens et les Libanais, des voix en Algérie se mobilisent pour la neutraliser. C'est louable puisqu'il s'agit d'une mesure qui pourrait in fine faire de l'Algérie l'un des membres actifs de ce grand corridor Est-ouest que l'Iran a inauguré fin mai en livrant de l'essence puis des denrées alimentaires au Venezuela et qu'il emprunte régulièrement et depuis 2011 pour fournir la Syrie en pétrole. La démarche algérienne reste pour l'heure non officielle mais à toute chose un début. Surtout que l'Algérie est productrice de poids de pétrole et qu'elle est comme la Syrie côtière de la Méditerranée et qu'un appui en ce sens serait particulièrement le bienvenu surtout que les deux pays se sont nettement rapprochés ces derniers temps dans le dossier libyen où Alger tout comme Damas soutiennent la fin de la guerre en appuyant une solution libo-libyenne, loin de toute ingérence étrangère. 

Selon l’agence de presse officielle syrienne SANA, nombre de personnalités algériennes viennent d’annoncer leur décision de mettre sur pied un "comité arabo-africain" visant à "neutraliser les sanctions américaines" à l’encontre de la Syrie. Ce comité projette de faire envoyer des convois d’aides humanitaires, composés de denrées alimentaires et de médicaments, à Damas, via air, mer et sol. Or, ce qui importe au-delà du geste, ce serait cette voie aérienne, terrestre et maritime; espèce de corridor de transmission qui pourrait être établi de façon régulière. 

Ces personnalités algériennes au nombre desquelles figurent quelques-unes des figures de lutte d'indépendance, ont publié un communiqué baptisé « Non à la faim de la nation syrienne ». Elles y appellent les "épris de la liberté du monde" à briser la loi César. 

Leur communiqué fait un parallèle entre cette loi et les intérêts du régime sioniste qui comme chacun le sait, est l'un des piliers de la seconde guerre de Libye et dont la mission consiste à déstabiliser les pays anti-Israël du Maghreb arabe. Un Israël qui arme Haftar et fournit à la Turquie des drones à abattre ce même Haftar? Il y a peu, les médias ont fait état justement de l'apparition d'avions de reconnaissance israéliens sur les frontières libyennes avec la Tunisie et l'Algérie et qui désormais apparaîtront de façon encore plus régulière. Et puis, la Turquie et donc l'OTAN, a implanté deux bases régulières en Libye (aéroport de Tripoli et al-Watiya et en veut encore une autre. D'où sans doute cet appel anti-israélien très clair des membres du premier comité "arabo-africain" anti-US/anti-Israël/pro-Syrie : « La nature occupante et usurpatrice d’Israël, soutenue par les régimes arabes, est un point d’appui pour la loi César. Or, tout est déjà fini en Syrie pour les supplétifs de l’axe du mal et ils ont reculé », indique le communiqué.

Et d’ajouter : « L’administration américaine dont les complots destinés à briser la volonté des Syriens, sont voués à l'échec, a décidé de passer à une nouvelle étape en laissant la nation syrienne affamée et en entravant le processus de la reconstruction de la Syrie par les sanctions qui touchent non seulement Damas mais en plus ses alliés et partenaires ».

Le contenu pro-Résistance saute aux yeux. Cité par Sana, Rachid Walad Boussiafeh, un journaliste algérien affirme que la loi César vise à soutenir le régime israélien et à faire pression sur l’axe de la Résistance dont la Syrie est un important pilier. « C’est pourquoi, nous, les Algériens, nous devons nous ranger aux côtés de la nation syrienne contre cette loi tyrannique qui punit la nation syrienne pour la seule raison de rester campée sur ses positions nationales », a-t-il ajouté avant de dire: « Au niveau politique aussi, nous essayons de contribuer à la neutralisation des complots visant la Syrie ». Certains ont cru y voir l'empreinte des efforts algériens destinés à restituer le siège de la Syrie au sein de la Ligue arabe, d'autres ont cru comprendre qu'Alger travaille à ouvrir des canaux anti-loi César en Afrique voire au Sahel, pour désarmer l'axe US/Israël conscient que les fronts syrien et libyen ne font désormais qu'un et qu'en Méditerranée, Alger ne peut que compter sur une seule partie vraiment fiable, la Résistance. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV