TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 21 juin 2020

Le ministre iranien des A.E., Mohammad Javad Zarif, reçu par le président Issoufou. (Photo d'archives)

Regardez et téléchargez cette vidéo sur Urmedium.com

L’actualité en Afrique :

Sénégal : le Conseil national du numérique est officiellement entré en activité

Mozambique : la Banque centrale abaisse son taux directeur à 10,25 % en vue de réduire l’inflation

(COVID-19) La Chine offre d’importants équipements sanitaires à la Guinée

Les analyses de la rédaction :

La courageuse abstention du Niger au conseil des gouverneurs de l’AIEA :

La courageuse abstention du Niger lors du vote d’une résolution anti-iranienne au conseil des gouverneurs de l’AIEA a agréablement surpris en Iran.

Du Niger où les États-Unis déploient leurs plus grandes bases de drone au monde et d’où sont pilotés la plupart des opérations militaires anti-africaines de l’axe USA-OTAN-Israël et ceux au grand détriment du peuple du Sahel, les Iraniens n’attendaient pas un si grand défi lancé à l’adresse des trois pays de l’OTAN à l’origine du texte à savoir la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne soit, les principales puissances néo-colonialistes qui ont fait du Sahel, un baril de poudre grandeur continentale sous le ridicule prétexte de guerre contre le terrorisme.

Mais le Niger de Mahamadou Issoufou a su s’abstenir de condamner l’Iran puisque tout bonnement l’état nigérien sait parfaitement que l’Iran n’a jamais violé quelques traités que ce soit et qu’il a parfaitement le droit d’avoir son programme nucléaire civil.

Ce courageux défi lancé à l’adresse des grandes puissances fait écho à une constance désormais bien confirmé au Sahel, tandis que le mécontentement et la rage grandissent contre la présence des forces d’occupation.

Surtout au Niger où la population de concert avec les Maliens, les Burkinabés, les Tchadiens, et les autres demandent à ce que l’armée nationale remplace totalement les forces étrangères dans la lutte contre le terrorisme.

Signe que cette pression anti-occupation commence peu à peu à faire son effet.

Quelques semaines après le retrait du Tchad du G5 Sahel et sa mort cérébrale, la France et ses amis de l’OTAN peinent à remettre sur rails leur opération Takuba, même s’ils ont tout fait pour faire de la Libye une source de guerres et de tensions contre le Sahel.

International Crisis Group, un centre de réflexion connu pour ses prescriptions de pacotille qui révèle souvent la feuille de route des ingérences militaires occidentales à venir en est arrivé à prescrire donc un retrait des forces occidentales, c’est dire à quel point ces derniers se sentent en position de faiblesse.

« L’État devrait donner la priorité au dialogue et aux projets politiques. Il arrive que les objectifs des partenaires étrangers comme la France et les États unis, qui consistent notamment à tuer des terroristes, compliquent la mise en œuvre des stratégies de dialogue. Dans le cas qui nous occupe, le Niger pourrait demander à ses partenaires de suspendre leurs opérations pour lui laisser plus d’espace et de temps. Il n’est pourtant pas question ici d’abandonner les opérations militaires, mais plutôt de les intégrer dans une stratégie politique ayant des objectifs à long terme. C’est le Niger qui est en première ligne, et c’est le Niger qui devra faire face aux tensions dans cette zone dans les décennies à venir », annonce International Crisis Group dans son dernier rapport rendu public le 2 juin 2020.

Facebook encercle l’Afrique :

De nombreuses industries et sociétés de service sont en train de faire faillite ou de se redimensionner à cause du confinement et de la crise qui s’ensuit. Certaines, par contre, ont tiré profit de tout cela. Facebook, Google (propriétaire de YouTube), Microsoft, Apple et Amazon, écrit The New York Times, « sont en train de faire agressivement de nouveaux paris, car la pandémie du coronavirus en a fait des services quasiment essentiels ».

Tous ces Tech Giants (Géants de la technologie) sont états-uniens. Facebook, défini non plus comme un Social Network mais comme un Écosystème, dont font partie aussi WhatsApp, Instagram et Messenger, a dépassé les 3 milliards d’utilisateurs mensuels.

On ne s’étonnera donc pas si, en pleine crise du coronavirus, Facebook lance le projet d’un des plus grands réseaux de câbles sous-marins, le 2Africa : long de 37 000 km (presque la plus grande circonférence de la Terre), il encerclera tout le continent africain, en le reliant au nord à l’Europe et à l’est au Moyen-Orient.

 Les pays interconnectés seront au départ 23. Partant de Grande-Bretagne, le réseau reliera le Portugal avant de commencer son cercle autour de l’Afrique à travers le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigéria, le Gabon, la République du Congo, la République démocratique du Congo, l’Afrique du Sud, le Mozambique, Madagascar, la Tanzanie, le Kenya, la Somalie, Djibouti, le Soudan et l’Égypte.

Dans ce dernier tronçon, le réseau sera relié à Oman et à l’Arabie Saoudite. Puis, à travers la Méditerranée, il arrivera en Italie et de là en France et en Espagne.

À quoi servira alors le réseau à large bande ? À relier plus étroitement aux maisons mères des multinationales ces élites africaines qui en représentent les intérêts dans les pays les plus riches en matières premières, alors que monte la confrontation avec la Chine qui est en train de renforcer sa présence économique en Afrique.

Le réseau servira aussi à d’autres objectifs. Il y a deux ans, en mai 2018, Facebook a établi un partenariat avec l’Atlantic Council (Conseil Atlantique), influente « organisation non partisane », dont le siège est à Washington, qui « fait la promotion du leadership et de l’engagement US dans le monde, avec ses alliés ». L’objectif spécifique du partenariat est de garantir « l’utilisation correcte de Facebook dans les élections dans le monde entier, en surveillant la désinformation et l’interférence étrangère, en aidant à éduquer les citoyens et la société civile ». Ce qu’est la fiabilité de l’Atlantic Council, particulièrement actif en Afrique, se déduit de la liste officielle des donateurs qui le financent : le Pentagone et l’OTAN, Lockheed Martin et d’autres industries guerrières (y compris l’italien Leonardo), ExxonMobil et d’autres multinationales, Bank of America et d’autres groupes financiers, les Fondations de Rockefeller et Soros.

Le réseau, qui reliera 16 pays africains à 5 alliés européens de l’OTAN sous commandement US et à 2 alliés US au Moyen-Orient, pourra jouer un rôle non seulement économique, mais politique et stratégique.

Le « Laboratoire de recherche digitale juridique » de l’Atlantic Council, à travers Facebook, pourra communiquer chaque jour aux médias et aux personnalités politiques africains quelles informations sont « fausses » et quelles autres sont « vraies ». Les informations personnelles et les systèmes de traçage de Facebook pourront être utilisés pour contrôler et frapper les mouvements d’opposition. La large bande, y compris en 5G, pourra être utilisée par les forces spéciales US et d’autres dans leurs opérations en Afrique.

En annonçant le projet, Facebook souligne que l’Afrique est « le continent le moins connecté » et que le problème sera résolu par ses 37 000 km de câbles. Ils pourront être utilisés, cependant, comme version moderne des vieilles chaînes coloniales.

Avec Manlio Dinucci, Géographe et géopolitologue.

Mali/manifestations à Bamako : qu’exige le peuple malien ?

À en croire le RFI, ces milliers de Maliens qui se sont rassemblés le vendredi 19 juin à l’appel de l’imam Dicko, seraient venus pour exiger le départ d’IBK. le média tente par tous les moyens possibles de donner au mouvement une dimension de contestation sociale interne, faisant incomber toute la faute au président et cherchant volontairement à en supprimer l’aspect anti Barkhane. À travers ce vaste mouvement anti-occupation, la France cherche très hypocritement à imposer sa dynamique de démembrement du pays et de sa désunion. 

Analyse avec Mamadou Demba Saw, analyste sénégalais des questions africaines.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV