TV

Des milliers de pro-Hadi sacrifiés dans le cadre d'un deal

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Affrontements entre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis à Aden. (Photo d’illustration)

Dans le Sud yéménite, les observateurs politiques ont constaté des signes montrant que l’Arabie saoudite est derrière la nouvelle vague d’émeute.

Le journal arabophone londonien Al-Araby Al-Jadeed écrit que cette fois-ci, l’Arabie saoudite est venue en aide du Conseil de transition du Sud, soutenu par les Émirats arabes unis, afin de contenir ce qui reste des institutions affiliées au gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi.

Le site alaraby.co écrit :

« Les EAU ne sont plus l’unique soutien des séparatistes du Sud face au gouvernement démissionnaire yéménite ; puisque la nouvelle vague d’émeute armée qui a commencé à Chabwa, pour aboutir à la saisie de 80 milliards de rials yéménites (320 millions de dollars) des avoirs de la Banque centrale à Aden, capitales des séparatistes du Sud, est gérée depuis Riyad, la capitale de la coalition militaire et soutien du gouvernement démissionnaire qui, depuis 20 mai dernier, a été hôte des chefs séparatistes dont Aïdarous al-Zoubaïdi et quatre hauts commandants du Conseil de transition du Sud. »

« L’Arabie saoudite a annoncé avoir invité les chefs séparatistes du Sud yéménite, afin d’apaiser la révolte d’Aden et contenir l’aspiration du Sud à gérer ses affaires. Mais il est clair cette fois-ci que l’émeute a pris de l’ampleur sous la supervision des Saoudiens. »

Selon l’article, l’accueil réservé par Riyad aux séparatistes du Conseil de transition du Sud leur a fourni de nouveaux avantages dont ils étaient privés lorsque leurs chefs résidaient à Abou Dhabi. « Aïdarous al-Zoubaïdi a arrangé des rencontres avec les ambassadeurs de grands pays au Yémen mais aussi avec des délégations internationales, afin de les informer des revendications du séparatiste y compris la création immédiate d’une sorte de “gouvernement équitable” entre le gouvernement démissionnaire et le Conseil de transition du Sud », ajoute l’article.

Le 25 avril, les forces affiliées au Conseil de transition du Sud ont accusé le gouvernement démissionnaire de Hadi d’avoir violé l’accord de Riyad, déclarant ainsi l’autonomie du Sud.

Il est probable que la province de Chabwa dans le sud-est du Yémen devienne pendant les jours à venir le nouveau foyer d’affrontement entre les séparatistes et les pro-Hadi, le Conseil de transition du Sud ayant appelé vendredi dernier les habitants de cette province à la résistance afin de « la libérer et nettoyer de la présence des bandes terroristes du gouvernement démissionnaire et la faire revenir au [soi-disant] gouvernement autonome du Sud avec Aden pour capitale », ajoute Al-Araby Al-Jadeed.

Cela faisait un an que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, plus de cinq ans après avoir lancé une agression contre le Yémen dans le cadre d’une coalition, soutenaient leurs supplétifs qui s’entredéchirent au Yémen. Riyad soutenait le gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi et Abou Dhabi, le Conseil de transition du Sud.

Suite aux sérieux affrontements de l’été dernier qui ont perduré jusqu’au mois de novembre, les parties yéménites, sous la supervision de Riyad et d’Abou Dhabi, les parties yéménites [impliquées dans le conflit au sud] ont trouvé, le 5 novembre, un accord connu sous le nom de l’accord de Riyad.

Parmi les principaux axes de cet accord, l’on peut mentionner :

-l’instauration du gouvernement de Hadi à Aden en l’espace de 7 semaines après sa signature,

-le déploiement des forces militaires sous la supervision des ministères de l’Intérieur et de la Défense du gouvernement Hadi,

-la poursuite de la confrontation conjointe face au mouvement populaire yéménite Ansarallah [basé à Sanaa] sous le leadership de la coalition saoudienne,

-la création d’un comité de supervision chargé de vérifier la bonne application de l’accord de Riyad,

-et pour finir, la désignation de 12 de l’ensemble des 24 ministres du futur cabinet, par le Conseil de transition du Sud.

Aucun de cet objectif n’a encore été réalisé.

Sur le terrain, les Comités populaires liés à Ansarallah et l’armée yéménite ne cessent de prendre pour cible les positions sensibles de la coalition surtout dans les zones frontalières.

Les combattants d’Ansarallah ont tiré un missile en direction de Najran, ont annoncé des sources yéménites. Ces missiles ont été tirés depuis le nord-ouest du Yémen.

Un grand nombre de victimes et de dégâts matériels ont été signalés. Cependant, les Saoudiens prétendent que le missile des combattants yéménites avait été intercepté.

Plus tôt, l’Arabie saoudite avait fait part du déploiement de systèmes américains de défense antimissile Patriot dans le pays. Un centre de recherche yéménite a publié un rapport sur l’impasse dans laquelle se trouve l’Arabie saoudite. Abaad Studies & Research Center souligne dans son rapport que la décision du Conseil de transition du Sud, soutenu par les Émirats arabes unis, de déclarer une « zone autonome » prouve la défaite de l’Arabie saoudite au Yémen.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV