La fin mai, les États-Unis ont annoncé qu’ils allaient mettre fin aux dérogations qui permettaient à des entreprises russes, chinoises et européennes de continuer à travailler sur certains sites nucléaires iraniens.
Cette décision, qui prendra effet après un délai de 60 jours, concerne les dérogations au régime de sanctions américaines jusqu’ici accordées par Washington aux travaux sur le site de recherche d’Arak, sur la fourniture d’uranium enrichi pour le réacteur de recherche de Téhéran et au transfert de déchets nucléaires hors de l’Iran.
Les États-Unis ont toutefois prolongé de 90 jours une autre exemption qui concerne la centrale nucléaire de Bouchehr.
Quelques heures après la publication de cette nouvelle, un responsable iranien a qualifié de « creuses » ces menaces, ajoutant que la République islamique d’Iran était non seulement en mesure de relancer l’ancien réacteur d’Arak, mais il pourrait en plus en construire un autre.
Avant la signature de l’accord nucléaire, l’Occident croyait que la conception initiale du noyau du réacteur d’Arak permettrait la production de quantités relativement importantes de plutonium de "qualité militaire pour les armes nucléaires". Du fait, la décision de l’Iran de relancer l’ancien réacteur d’Arak signifie, pour l’Occident, "le retour d’une menace atomique".
Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation iranienne de l’Énergie atomique, était le premier responsable iranien à réagir officiellement à l’annonce des États-Unis : « l’annulation des exemptions en matière du nucléaire ne changera en rien les activités de l’Iran. Il s’agit d’une campagne médiatique. Nous sommes en mesure de relancer l’ancien réacteur et de fabriquer un autre ».
En janvier 2019, Ali Akbar Salehi, président de l’Organisation iranienne de l’Énergie atomique, a révélé, pour la première fois, un secret que personne ne connaissant, jusqu’à ce moment-là, que le Leader de la Révolution islamique : « En vertu de l’accord nucléaire, l’Iran devait rendre inutilisable une partie clé du réacteur qui contient le combustible nucléaire, appelé la calandre. Mais nous avions acheté les tubes similaires ayant un diamètre d’entre deux et trois centimètres et une longueur d’entre trois et quatre mètres. L’accord nucléaire nous a contraints de remplir les calandres par du ciment. Nous l’avons accepté, mais nous n’avons pas annoncé que nous avions des tubes similaires, car s’ils l’avaient su, ils nous auraient demandé de les remplir par du ciment aussi ».
Cette révélation de Salehi prouve que l’Iran pourra facilement relancer son ancien réacteur à Arak.
En ce qui concerne le combustible du réacteur, l’ancien réacteur d’Arak n’avait pas besoin de l’uranium enrichi et il pouvait aussi utiliser l’uranium naturel. Les propos de Behrouz Kamalvandi prouvent que l’Iran a enregistré pas mal de progrès en matière de combustible et qu’il pourra produire le combustible de son nouveau réacteur en lui seul.