Le deuxième pétrolier iranien a accosté au Venezuela le lundi 25 mai sous les yeux parfaitement ahuris de l'US Navy. Celle-ci n'a rien fait pour le moment mais on dit qu'elle le pourrait une fois les cinq pétroliers iraniens ayant déchargé leur cargaison.... Raï al-Youm déchiffre la situation.
"C’est images de Su-30 et de F-16 de l’armée de l’air vénézuélienne, escortant le pétrolier iranien Forest alors qu’il atteint les côtes vénézuéliennes sont promises à rester dans l’histoire : ce n’est pas un simple tanker qu’ils accompagnent mais la fin fracassante d’un ordre hégémonique US dont la vulnérabilité vient d’être prouvée pour la troisième fois par l’Iran.
Venezuelan Air Force Su-30 training with KH-31 anti ship missiles. All footage is new except the footage of the missile firing, which is from last year #Venezuela pic.twitter.com/9jZ8hrI741
— CNW (@ConflictsW) May 24, 2020
En juin 2019, la DCA iranienne a prouvé au monde que la supposée suprématie aérienne US n’est qu’un mythe et que même un super drone de taille et de sophistication d’un MQ-4 Global Hawk, assisté par des P-8, des satellites, des radars, ne saurait tenir tête à un missile sol-air iranien quand ce dernier a pour mission de faire respecter la souveraineté et l’intégrité aérienne de l’Iran. En janvier 2020, l’Iran a appris encore au monde qu’il n’ y rien de plus vulnérable qu’une base militaire US, que l’imposture américaine a voulu, à coup de propagande, ériger au rang d’intouchable temple militaire à la fois pour faire chanter et intimider les populations entières. En ce fin mai 2010, un troisième socle du mythe de la puissance US s’effondre : les sanctions.
Ce mardi certaines agences d’information américaines font état d’un changement subite de l’agenda du destroyer US, l'USS Porter, qui aurait décidé de quitter les eaux de la Méditerranée pour se rendre en Atlantique. Le site militaire russe, Avia.pro dit même que le bâtiment de guerre, équipés de missiles, « pourrait être tenté de saisir les pétroliers iraniens » :
« À l'heure actuelle, les informations pertinentes sont indirectement confirmées par la chaîne Telegram South Wind, qui a signalé un changement brutal dans les plans du destroyer américain de missiles. Apparemment, les plans du destroyer Porter ont changé. En campagne pour l'île de Crète, le navire a brusquement changé de cap vers l'ouest et se déplace pour quitter la Méditerranée…. Il est possible que les États-Unis aient décidé d'attendre que l'Iran livre de l’essence au Venezuela, puis passer à l’offensive. Ce qui permet d’accuser Téhéran de violation des sanctions, pourtant illégales, et de prendre les mesures appropriées à cet égard», rapporte Avia.pro.
La réponse, il convient sans doute de la demander à ces milliers de GI’s répartis dans les bases militaires US à travers le golfe Persique, eux qui ne cessent de penser à leurs collègues « commotionnés » à Aïn al-Asad.
Et l'article d'ajouter : "À quelques centaines de kilomètres des locaux du Tresor US, architecte des pires sanctions de toute Histoire contre l’Iran, les cinq navires-citernes iraniens ont livré quatre messages aux USA :
1 L’Iran a juré de traîner dans la boue, le "soi-disant aura US de première puissance militaire du monde" sans faire faux bond : alors qu’en janvier le président Trump se payait le luxe de fixer « 52 cibles iraniennes à abattre », le chef du Pentagone a affirmé en ce mois de mai « ne rien savoir sur un quelconque plan visant la saisie, la fouille voire la destruction programmé de cinq pétroliers iraniens ».
2 Accostés aux Caraïbes, ces navire-citerne tracent une forte étrange et inouïe équation : la sécurité des forces américaines dans le golfe Persique a un prix, celui de la reconnaissance par les USA de la "présence iranienne" en Atlantique, aux Caraïbes, bref aux portes des États Unis. C'est juste, équitable et paritaire comme cela devrait être à chaque fois qu'il est question de rapports USA/Iran.
3 Avec l’Iran, la "pression maximale" chère à Trump et à sa bande, ne marche pas du tout : sous les dehors d’un défi purement économique ( livraison de l’essence au Venezuela) l’Iran a cassé à vrai dire le régime des sanctions US, quitte à devenir le "fantassin" anti-sanction. Or ce « brave » fantassin, comme le soulignait le président Maduro, n’a pas peur de « prendre en otage la sécurité US » en échange de "la mise en liberté" du commerce internationale.
4 Il est grand temps que le monde asservisse par l’unilatéralisme, se ressaisisse et qu’il tente de sortir une bonne fois pour tout des carcans de ces ridicules doctrines « militaires et sécuritaires » que de pseudo stratèges US ont défini des décennies durant et placées sous des appellations comme, Monroe, de Hantington, et ainsi de suite…. L’Atlantique n’est pas le pré carré US, pas plus que ne le sont le golfe Persique, la mer Rouge, la mer de Chine, la pacifique, la mer Noire, la Méditerranée … soit, toutes ces voies maritimes que tout État souverain a le droit d'exploiter sans contrainte.
Les dés sont désormais jetés : l’Iran a donc ouvert la voie d’un ordre multilatéral à naître sur laquelle les USA sont un pays quelconque, sans exclusivisme ni favoritisme. La Chine et la Russie n’ont qu’à suivre cette voie si elles tiennent réellement l’une à sa route de la soie, l’autre à son projet eurasiatique.