Cette base dans l'ouest de la Libye dont s'est emparée l'axe US/OTAN par Turquie interposée se trouve aux frontières avec la Tunisie. Si en 2011, l'OTAN avait échoué à avoir sa première base en Afrique du Nord, elle vient de l'avoir pour de bon grâce a un ingénieux scénario impliquant les Emirats et la Turquie qui, à titre de vrais faux ennemis, ont réussi à faire reculer Haftar et son allié russe. Depuis la chute de la base aérienne d'al-Watiya qui offre un couloir de transit d'armes et de terroristes à l'OTAN, il est clair que l’Algérie ne peut plus agir comme par le passé.
L'embrasement de la Libye se poursuivra et ira au delà de ses frontières. Le 16 janvier 2013, le plus grand complexe gazier algérien de Tiguentourine à In Amenas, dans le sud du pays, a été attaqué par un groupe terroriste venu de Libye, causant la mort de 67 personnes et la paralysie de ce site stratégique pour l’économie algérienne pendant plus d’un an. Ce genre d'attaque est désormais à craindre. D'ou sans doute cette loi qui autorise l'armée algérienne à opérer hors des frontières.
Les articles 30 et 95 de la nouvelle Constitution algérienne permettent au Président de la République d’engager des forces armées à l’étranger.
L’armée s’est exprimée mardi sur la proposition contenue dans la mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution portant sur la constitutionnalisation de l’intervention des troupes militaires algériennes hors des frontières du pays.
En effet, lors d’un débat diffusé sur la chaîne de télévision publique ENTV, le lieutenant-colonel Mustapha Merah, membre de la direction de la communication, de l’information et de l’orientation (DCIO) à l’état-major de l’armée nationale populaire (ANP), a exprimé la position de l’institution militaire sur ce sujet.
« L’article 95 alinéa 3 de la nouvelle Constitution algérienne, fixe les conditions et le cadre permettant au président de la République, commandant en chef des forces armées et ministre de la Défense nationale, après approbation de deux tiers du Parlement, d’engager des forces armées à l’étranger. »
Il a affirmé que la constitutionnalisation de l’intervention de l’Armée nationale populaire (ANP) hors des frontières du pays est une protection pour l’ANP.
« C’est une protection parce qu’elle s’appuie dans cette question sur la volonté populaire qui est incarnée par le Parlement, avec ses deux chambres. Cette disposition ferme la porte à toute action en dehors du cadre de la Constitution. Cet amendement signifie que c’est la volonté populaire qui est souveraine, et c’est elle qui décide. »
Pour rappel, la mouture de l’avant projet de révision de la Constitution, dévoilée le 7 mai par la présidence de la République, comprend une série de propositions, dont la constitutionnalisation de l’intervention de l’Armée nationale populaire (ANP) hors des frontières du pays pour participer aux efforts de maintien de la Paix aux niveaux régional et international.
Les propositions de révision de la Constitution contenues dans la mouture tournent autour de six axes : « Droits fondamentaux et libertés publiques », « Renforcement de la séparation et de l’équilibre des pouvoirs », « Indépendance de la justice », « La Cour constitutionnelle », « Transparence, prévention et lutte contre la corruption », « L’Autorité nationale indépendante des élections » et enfin, un chapitre intitulé « Propositions hors axes ».
Lire plus: Maghreb Press du 19 avril 2020
Dans ce dernier chapitre sont proposées la « constitutionnalisation de la participation de l’Algérie à des opérations de maintien de la paix sous les auspices des Nations unies » et la « constitutionnalisation de la participation de l’Algérie à la restauration de la paix dans la région dans le cadre d’accords bilatéraux de pays concernés ».