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Sonnette d'alarme tirée : "le Hezbollah ratisse large en Cisjordanie"(Maariv)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Attaques palestiniens contre un convoi de blindés israéliens en Cisjordanie, 11 mai 2020/Twitter

En propulsant l'ex-chef d’état major, Gabi Ashkenazi, à la tête de la diplomatie sioniste, Netanyhau a prouvé qu’il est suffisamment naïf pour croire possible l’annexion de la Cisjordanie sans qu’Israël en entier n’implose. Et pourtant, même l’intéressé est pris de panique : « l’annexion de la Cisjordanie menace les relations avec la Jordanie et l’Égypte… Or ce sont les « alliés » avec qui il faut préserver nos accords sécuritaires pour pouvoir relever les défis régionaux ».

Le Gradé sioniste ne dit pas faux. Ces propos interviennent quelques jours après une interview à Der Spiegel du roi Abdellah II où il a menacé le régime israélien de conflit massif “si Israël annexait vraiment la Cisjordanie en juillet ”.

En Israël on se console à l’idée qu’ Abdellah est un « enfant de la maison » et qu’il n’oserait jamais ramer à contre-courant et à tenir tête aux USA ni  à Israël et que tout compte fait il pourrait revoir le niveau de ses « coopérations » avec Tel-Aviv. Mais les Israéliens ont bien tort de croire que seule la Jordanie est propre à leur donner du grain à moudre, si d’aventure il osait annexer la Cisjordanie en juillet.

Le journal israélien Maariv rapporte l’analyse d’un ex-militaire israélien du nom de Haim Misgav qui revient sur la défaite israélienne de l’an 2000, défaite qui a poussé l’armée sioniste à quitter le sud du Liban. Et ce faisant il avoue que rien n’est plus vrai que  que cette célèbre assertion du secrétaire général du Hezbollah à savoir « Israël est plus fragile qu’une toile d’araignée ».

 « Il y a 20 ans, l’armée israélienne a fini par se retirer du sud du Liban et de manière humiliante pour laisser une partie de ses équipements militaires ultra-secrets au Hezbollah qui s’en est emparé pour se renforcer non seulement militairement, mais aussi organiquement. Ce premier retrait a ouvert une "série noire" qui n’a toujours pas lâché Israël. Et comment? A l’époque, Arafat n’a pas tardé à emboîter le pas au Hezbollah et s’est dit si le Hezbollah a pu expulser Israël, pour quoi l’OLP ne le ferait pas ! Vint ensuite la seconde intifada déclenchée par le Hamas qui a bien ancré la lutte armée au cœur des Palestiniens?"

Et l'article d'ajouter : "Cette intifada a fait des dizaines de morts dans les rangs de l’armée israélienne. Notre retrait de 2000 du sud du Liban nous a littéralement placés dans un état d’échec permanent alors que le Hezbollah ne cessait et n’a cessé depuis, de gagner en force et en influence. Nasrallah nous a assimilés à "une toile d’araignée" et il avait raison. A l’époque, tout le monde voulait imiter le Hezbollah et surtout le Hamas et si ce n’était pas les accords d’Oslo Israël n’auraient pas pu survivre, dit l’analyste.

L’annexion de la Cisjordanie permettra-t-elle d’inverser cette interminable tendance à repli ? J’ai bien peur que non : « En Cisjordanie le Hezbollah fait des émules ; rien que depuis 2020, 10 opérations anti-israéliennes ont été perpétrées dont quelques-unes visant les officiers de la force élite Golani. Les Palestiniens n’ont plus peur des balles et attaquent, cocktail Molotov à la main, des blindés et les fait fuir. Nos soldats tirent partout sans pour autant pouvoir enrayer la colère. Et à Gaza, les groupes pro Hezbollah comme le Jihad islamique travaillent à un « projet national en deux volets politique et militaire » pour faire capoter le projet. Et c’est dans ce contexte, que le front Nord se déstabilise : Il y a quelques semaines la barrière de sécurité a été forcée à trois endroits différents et notre appareil de renseignement n’a rien vu venir. On est incapable de distinguer des infiltrations armées de simples passages des civils libanais ou syriens, ce qui montre notre fragilité. Même au Golan qu’Israël veut annexer après la Cisjordanie, on conteste même nos éoliens.  

 

Selon SANA, des manifs anti-israéliennes se succèdent sur les hauteurs occupées qu’Israël croyait avoir sécurisé : les habitants dénoncent le projet de l’installation des 52 éoliennes israéliennes qui n’est autre qu’une tentative déguisée de « confisquer plus de 600 hectares de terres  dans les villages de Majdal Shams, Aïn Qana, Masadi et Baqatha et d’en refouler les habitants »

Et Maarive de conclure : « Une annexion de la Cisjordanie fera renforcer le Hezbollah au cœur d’Israël voire même en Jordanie voisine et ce sera le pire de nos échecs, après le retrait de 2003. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV