« Le groupe consultatif de la sécurité et du renseignement Sawfan a abordé les défis majeurs auxquels seraient confrontés les futurs plans du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane: la chute du prix du pétrole et la grogne populaire contre le projet stérile de la nouvelle zone économique, appelée NEOM, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, pour lequel MBS a l’intention d’en expulser les tribus en vue de créer la ville de ses rêves », a rapporté Al-Ahed.
Selon ce groupe, on ne se sait pas encore comment ce projet pourra aider l’Arabie saoudite à interagir avec la jeune génération à fortiori dans le contexte des évolutions économiques, sociales et politiques car en raison de la baisse de ses recettes pétrolières due à la guerre du pétrole entre Riyad et Moscou, le pays n'est pas en mesure de distribuer suffisamment de l’argent parmi ses citoyens. En plus, l'Arabie saoudite pourrait subir une récession due à la pandémie du coronavirus.
Le groupe Sawfan a évoqué l’érosion du contrat social entre le peuple et les autorités saoudiennes et a averti que cela pourrait entraîner des problèmes dangereux notamment au sein des tribus et que l’instabilité sur le front interne pourrait s'étendre au-delà des frontières, voire dans toute la région.
Ce groupe a ensuite parlé d’Abdul Rahim al-Hwaiti qui a été abattu par les forces de sécurité après avoir refusé de quitter sa maison en faveur du projet NEOM. « Ben Salmane réprime tous ceux qui lui résistent », a ajouté Sawfan.
Les organisations saoudiennes de défense des droits humains ont signalé environ 800 exécutions illégales depuis 2015, tandis que Mohammed Ben Salmane prétend vouloir moderniser le royaume.
« Les autorités saoudiennes ont déplacé environ 20 000 nomades de Tabuk dans la nord-ouest de l’Arabie saoudite pour mettre en œuvre le projet NEOM, ce qui pourrait conduire à un conflit permanent entre le gouvernement et le peuple », a-t-il averti.
« Ben Salmane poursuit sa politique répressive au mépris des droits de l’homme », a déploré Sawfan évoquant la purge en novembre 2017 et le kidnapping, la torture et l’assassinat du Jamal Khashoggi, journaliste saoudien, dans le consulat de l'Arabie à Istanbul.
« Ces actions montrent son inexpérience et sa stupidité », a-t-il estimé.
Les options pour lesquelles a opté Ben Salmane au niveau de la politique étrangère, comme l’offensive au Yémen, reflètent son comportement grossier et son ignorance sur la scène politique mondiale.
Au premier trimestre de cette année, le déficit public de l’Arabie saoudite a atteint 9,100 milliards de dollars en raison de la réduction des revenues pétrolières.