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Les USA armeront-ils les tribus saoudiennes contre Riyad?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président américain, Donald Trump (D) et le prince héritier saoudien, Ben Salmane (G). ©AFP

C'est fin prêt : Après avoir poussé l'Arabie des Salmane à déclencher une bataille énergétique perdue d'avance face à la Russie, bataille destinée entre autres à masquer l’inéluctable déclin du pétrole du schiste US, les Etats-Unis réalisent le second volet de leur projet de liquidation de leur "vache à traire" baptisé Neom. Ce projet qui n'a jamais cessé d'être autre chose qu'un gouffre de pétrodollars contenait dès le début et en son sein le germe de démembrement. La mise en application de ses premières phases ont provoqué l'insurrection des tribus du nord ouest saoudien, phénomène qui ira croissant, vu la pagaille "sanglante" qui y a provoqué. Le Wall Street Journal en parle d'ailleurs avec une étrange exubérance, ce qui est bien compréhensible dans la mesure où Neom est un projet d'essence israélienne, concocté par les lobbies pro Israël américains.

Le WSJ relève ainsi que "la résistance rare" à laquelle se trouve confronté, l'un "des projets les plus emblématiques du prince héritier Mohammed ben Salmane", alors que les membres d'une tribu du nord-ouest du royaume disent qu'ils ne quitteront pas leurs maisons pour laisser la place à une nouvelle mégapole : "Neom, dévoilé en 2017, devrait couvrir une superficie presque la taille de la Belgique le long de la mer Rouge, mais ce projet nécessiterait l’évacuation des résidents de la région. Plus de 20.000 personnes y habitent dont la plupart font partie de la tribu Al-Howeitat".

Puis le journal cite les activistes qui se confient à lui comme si on était dans une démocratie : "Des activistes saoudiens ont dit au Wall Street Journal que les forces de la police arrêteraient tout individu refusant de quitter la zone et ses terres ancestrales. Le gouvernement saoudien a promis aux habitants de la région de leur fournir de nouveaux logements voire de les indemniser à condition qu’ils quittent leurs domiciles, mais les habitants ne veulent pas en entendre parler. Impossible car MBS veut lancer le projet justement dans la région d'Al-Howeitat". Le récit du journal relate dans la foulée le premier meurtre commis par le gouvernement celui d'Abdou Rahim Al-Howaiti qui aurait refusé l’expropriation : " Pour lui, il n'était pas question d’abandonner les terres de ses ancêtres situées dans le nord-ouest du pays, sur les rives de la mer Rouge et il a été finalement abattu par les forces de l’ordre. Abdou Rahim Al-Howaiti, s’était senti menacé au point de laisser en héritage une vidéo où il dit : « Elles (les forces de l'ordre) peuvent me tuer et mettre une arme à côté de mon corps pour me faire passer pour un terroriste ».

S'il est vrai qu'avec MBS, on est en face d'un psychopathe assoiffé de sang, coupable d'éliminations physiques de tout genre, il est aussi vrai qu'un journal comme The Wall Street Journal n'a pas à relater d'un ton si hostile le récit de cet énième assassinat signé Ben Salmane : "Après son assassinat, le service de sécurité saoudien a prétendu qu’Al-Howaiti avait tiré sur la police et qu'une grande quantité d’armes avait été découverte dans sa maison. Dans le même temps, on dit qu’un grand nombre de membres de la tribu Al-Howeitat possèdent des armes et que certains d’entre eux ont écrit sur les réseaux sociaux que « si le gouvernement insiste sur une émigration forcée, ils sont prêts à recourir à des actes de sabotage et à détruire le projet Neom ».

Mais le Wall Street Journal n'en reste pas là et prévoit "de possibles affrontements violents entre les forces du régime de Riyad et les membres de la tribu Al-Howaitat à venir", lesquels affrontements "seraient source d’inquiétudes" : "la ville de Neom est censée être en dehors du système judiciaire saoudien, ce qui signifie qu'aucune des valeurs et des normes de la société saoudienne ne devrait y être observée, ce qui provoquera des protestations d'une autre partie de la société saoudienne".

La chute vertigineuse du baril du pétrole qui a poussé le géant pétrolier saoudien à contracter des prêts auprès du FMI ira sans nul doute exacerber des mécontentements sociaux. S'ajoutent à ce contexte inflammable l'enlisement au Yémen et Neom.....Le démembrement prémédité de l'Arabie saoudite serait en cours. Après tout avec un baril de pétrole de schiste au-dessus de 0 dollars, une Arabie divisée en province pétrolifère intéresserait plus l'Amérique... Le piège doré se referme sur MBS.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV