Alors que le Hamas déclare explicitement qu’il existe encore de nombreux obstacles devant l’application de l’accord sur l’échange de prisonniers entre le régime israélien et la Résistance palestinienne, un expert des affaires militaires a mis en garde contre la perte de l’occasion fournie à Tel-Aviv pour parvenir à un accord sur l’échange de prisonniers par l’intermédiaire égyptienne.
« Les évaluations faites par les appareils de sécurité et des centres politiques israéliens montrent qu’il est désormais possible de trouver un accord avec le Hamas mais peut-être pas sur des dossiers actuels », a averti l’expert militaire israélien, Yoav Limor, dans une note publiée par le quotidien Israel Hayom.
« Nous ne parlons pas des questions chaudes de l’actualité, mais nous croyons qu’aujourd’hui nous sommes plus que jamais témoins du pragmatisme des dirigeants du Hamas. », a ajouté Yoav Limor.
L’expert a ensuite souligné la situation difficile créée par la crise de coronavirus dans la bande de Gaza, soulignant la nécessité d’utiliser ce « levier de pression » en faveur de Tel-Aviv contre la Résistance palestinienne. « Six ans se seront écoulés en août prochain après la fin de la dernière guerre dans la bande de Gaza en 2014. Après la guerre, le Hamas espérait recevoir l’aide de divers pays du monde, en particulier des pays arabes, mais il n’a reçu que des promesses. », a-t-il poursuivi.
« Au fil des ans, Israël a eu de nombreuses opportunités à saisir, mais il les a toutes perdues. La situation humanitaire dans cette région est devenue plus critique et le Hamas est frustré et fatigué jusqu’à ce que les marches du retour ont commencé il y a deux ans, en mars 2018, soit en quelque sorte un prélude à la reprise de la lutte armée contre Israël », lit-on dans cette note.
« L’année dernière, nous avons vu les deux côtés descendre les escaliers qu’ils n’étaient pas prêts à descendre. Israël a opté pour la politique de “bâton et carotte", et a accepté que le gouvernement qatari fournisse une aide financière mensuelle à la bande de Gaza, et d’autre part il a assassiné plusieurs hommes armés dans la bande de Gaza. Pendant ce temps, l’Égypte continuait à intervenir et à appeler les deux parties à la retenue », a-t-il affirmé.
« Tel-Aviv était prêt à commencer la reconstruction la bande de Gaza et ses infrastructures et à lever le blocus aérien en contrepartie du désarmement de cette région et de la libération de ses prisonniers. Mais le Hamas n’a pas accepté les conditions d’Israël », a-t-il poursuivi.
« Mais dans le contexte de l’épidémie du coronavirus, les choses ont changé dans la bande de Gaza et le Hamas a annoncé qu’il était prêt à dialoguer, et nous avons été témoins du pragmatisme de ses dirigeants", a écrit Yoav Limor.
« Tel-Aviv est obligée de faire des concessions à la Résistance. Sachant qu’une telle transaction ne serait pas gratuite, les Israéliens feraient mieux d’abandonner cette idée de ne pas payer pour libérer ses prisonniers », a-t-il souligné.
« Le succès de l’accord d’échange de prisonniers nécessite des concessions de la part d’Israël, dont certaines seront très douloureuses, car elles comprendront la libération d’un certain nombre de prisonniers palestiniens de haut rang. Mais il faut noter que le Hamas reprendra ses tirs de roquettes et de missiles sur Israël si tout cela échoue.