TV

La Banque centrale vidée par USA, des virements sur le compte de Guaido

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président américain Donald Trump et le chef de l'opposition vénézuélienne Juan Guaido. ©NBC News

Le gouvernement vénézuélien a condamné une récente décision des États-Unis de transférer les fonds bloqués de la Banque centrale sur le compte du président « autoproclamé » du Venezuela, Juan Guaido.

Selon l’agence de presse russe Sputnik, l’administration Trump a discrètement ordonné le transfert de quelque 342 millions de dollars de fonds d’un compte de banque centrale vénézuélienne à Citibank vers un compte contrôlé par le chef de l’opposition et le président « autoproclamé »  vénézuélien Juan Guaido à la succursale de New York de la Réserve fédérale américaine.

Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Jorge Arreaza, a dénoncé l’administration Trump au sujet de sa décision de siphonner les actifs de l’État vénézuélien saisis et de les rediriger vers Guaido.

« La Banque centrale du Venezuela dénonce la dépossession vulgaire que Donald Trump, en complicité avec certains députés de l'Assemblée nationale, a ordonné concernant les ressources financières du pays, qui avaient été bloquées à la Citibank », a écrit Arreaza sur Twitter.

Dans un communiqué accompagnant le tweet, la Banque centrale a fustigé la décision unilatérale du gouvernement américain d'agir « en collusion avec un groupe de législateurs de l'Assemblée nationale » dans la saisie des fonds de Caracas, le décrivant comme juste une autre action dans une série d'attaques par l’État américain contre la Banque et le peuple du Venezuela. 

Mais il y a peut-être plus : cette démarche intervient alors que les USA et l'OTAN s'apprêtent à intervenir au Venezuela sous prétexte de lutte contre le "narcoterrorisme" dont il accuse le chef de l'Etat Maduro à quoi s'ajoute évidemment le prétexte d'ingérence humanitaire en temps de la Covid-19. 

Ce pivot américain vers le Venezuela est « absolument » lié au carnage sur les marchés mondiaux du pétrole et en particulier à l’industrie pétrolière américaine. Les États-Unis cherchent à réimposer au Venezuela un système de dette pour le pétrole dont ils ont bénéficié sous les gouvernements d’avant Chavez:

« Sous les dictateurs soutenus par les États-Unis, le Venezuela a fourni la garantie [de sa dette] avec toutes ses réserves de pétrole… [Maintenant,] l’Amérique veut accorder des prêts du FMI au Venezuela et superviser la garantie de la dette extérieure du Venezuela avec ses réserves de pétrole, puis les saisir. [Ils veulent] trouver une excuse pour faire au Venezuela ce qu’ils ont fait à l’Argentine, pour prendre les réserves pétrolières du Venezuela comme garantie en … empêchant ainsi le Venezuela de payer sa dette extérieure »estime  un expert. 

Ce détournement de fond de la banque centrale vénézuélienne renvoie à cette logique de bandit.

D'ailleurs, Juan Guaido, soutenu par les États-Unis, a longtemps promu les prêts du FMI et a personnellement demandé des prêts importants à cette organisation pour financer son « gouvernement intérimaire », qui ne contrôle pratiquement rien au Venezuela. Plus récemment, le FMI a rejeté la demande de prêt du Venezuela pour l’aider à combattre la crise du coronavirus, mais le FMI offrirait ce prêt au pays si le Président Nicolas Maduro, démissionnait et cédait son autorité à un « gouvernement d’urgence » soutenu par les États-Unis.

Pourtant, il y a bien plus à craindre que l’intérêt du FMI et des États-Unis à imposer un programme « dette contre pétrole » au Venezuela. Une « grande menace » très notable est le parallèle entre la récente politique et les mesures militaires américaines à l’égard du Venezuela et les mesures prises par l’administration George H.W. Bush juste avant l’invasion du Panama en 1989. Mais le Venezuela se laissera-t-il abattre? 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV