Un écrivain israélien a mis en garde contre la guerre civile en Israël, en raison de la haine croissante entre les groupes politiques et divers partis.
Dans un article paru le 26 mars dans le journal Yedioth Ahronot, Ron Ben Yishai, l'expert militaire israélien a estimé qu’ « Israël fait face aujourd'hui à deux défis majeurs: l'épidémie de coronavirus et la confusion dans le système politique et gouvernemental qui n’a pas d’horizon clair ».
Ben Yishai a souligné que « cette explosion interne peut se produire en raison de l'état de colère et de frustration des concurrents, ce qui leur fait perdre toute confiance en le gouvernement actuel et son chef Benyamin Netanyahu, ou à cause de l'état d'extrémisme qui entoure l'arène politique et partisane ».
Il a expliqué qu' « avec l'augmentation du niveau d'hostilité entre le camp de droite, le camp central, la gauche et les Arabes, les conditions sont propices à une explosion sociale, ce qui signifie qu’on devrait attendre des actions violentes à l'avenir ».
« Dans le pire des cas, une guerre civile pourrait certainement éclater, et aucun de nous n'a besoin d'une imagination débordante pour se rendre compte comment ce scénario se déroulera sur le terrain », a-t-il expliqué.
Il a souligné que ce scénario horrible a commencé dans la pratique avec les manifestations politiques du camp de centre-gauche contre les comportements politiques du Likoud et de son chef Netanyahu.
« Il ne faudrait pas attendre longtemps avant que les partisans de ces partis ne descendent dans les rues et ne se heurtent à leurs opposants avec violence. Et si la police ne parvient pas à contrôler ces comportements sur le terrain, cela peut évoluer vers l'utilisation d'armes à feu et d'armes blanches », a-t-il indiqué.
Et de poursuivre: « Le chemin semble être plus court que nous l'imaginons vers le déclenchement d'une guerre civile entre Israéliens. Tous ceux qui remettent en question cette hypothèse terrifiante seront surpris par sa réalisation, ce qui nous oblige à remonter dans les anales de l'histoire pour nous souvenir du meurtre d'un membre du mouvement Peace Now par un activiste extrémiste lorsque les partisans de gauche ont participé à une manifestation devant les bureaux du gouvernement à Qods en février 1983. »
Lors de ce rassemblement, les manifestants ont appelé le Premier ministre de l'époque, Menahem Begin, à enquêter sur la tragédie de Sabra et Chatila et la participation d'Israël au crime, et à limoger Ariel Sharon, l'un de principaux auteurs du massacre.
Et Ron Ben Yishai de conclure: « En contrepartie les partisans de la droite israélienne ont attaqué les manifestants de gauche, et l'un d'eux a lancé une grenade sur un gauchiste et l'a tué. La courte histoire du mouvement sioniste est témoin de nombreux incidents dans lesquels nous avons supervisé la guerre civile, que ce soit pendant la période du mandat britannique, ou après la création d’Israël, qui a conduit au meurtre de Yitzhak Rabin en 1995. Netanyahu devrait tenir compte de tous ces événements ».
La crise politique au sein du régime sioniste s'est intensifiée depuis le mercredi 25 mars où le président de la Knesset, Yuli Edelstein a présenté sa démission.
Le journal israélien Haaretz avait précédemment déclaré que le but de la création de l’alliance Bleu et Blanc était simplement de chasser Netanyahu du pouvoir, et que les électeurs israéliens avaient voté pour qu’il soit remplacé par un autre.
Le président du parti Israel Beiteinou, Avigdor Lieberman, a récemment accusé Netanyahu de « se servir de la crise du coronavirus à des fins politiques », lors d'une interview accordée à Channel 12: « La manière selon laquelle Netanyahu gère la crise de la pandémie, pousse Israël à un effondrement complet », a-t-il averti.