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Méditerranée : comment la Résistance fait avancer sa guerre anti-sanction US?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La carte de la répartition des richesses gazières offshores de la Syrie/Mondialisation.ca

En Afrique du Nord, certains n'en reviennent toujours pas : comment se fait-il que la Syrie de la Résistance a-t-elle décidé soudain de'établir des liens avec Tobrouk, dominé par le général Haftar qu'on sait être sous protection saoudienne, émiratie, égyptienne entre autres? La réponse ne serait peut-être pas trop difficile à retrouver quand les ambitions impériales turques s'abattent sur Idlib au prix jusqu'ici du sang versé des dizaines de soldats syriens et de la Résistance.

Une détente naissante entre le gouvernement de l'est de la Libye et la Syrie promet d'étouffer les ambitions turques en Libye et en Syrie et les plans de sabotage du président turc, Recep Tayyip Erdogan, "pour faire de la Libye le nouveau bastion du terrorisme international".

D'ailleurs, un protocole d'accord a été signé par les deux parties qui prévoit une coopération en matière de sécurité, notamment en ce qui concerne l'échange d'informations sur les terroristes et les groupes terroristes opérant dans les deux pays, la Turquie ayant envoyé des centaines de terroristes depuis la Syrie en Libye, quelques 2 400 terroristes, selon des chiffres officieux. 

Mais ce n'est pas tout : Lors d’une conférence de presse accordée le mercredi 4 mars au quotidien syrien, al-Watan, le vice-Premier ministre syrien Abdel-Rahman Al-Ahirish a évoqué le pétrole et son importation de la Libye vers la Syrie, ce qui vu les sanctions draconiennes US/Europe imposées à la Syrie ne devrait pas trop plaire au camp athlantiste :  « Nous avons mené des discussions avec le président syrien Bachar Assad, le Premier ministre Imad Khamis et le ministre des Affaires étrangères Walid Moallem. Les débats ont été focalisés sur les échanges économiques entre les deux pays, en particulier dans le domaine des produits pétroliers ». 

 

Or on sait que la Turquie a signé un protocole de démarcation maritime avec le gouvernement d’union nationale (GNA) qui, selon Erdogan, permettra à la Turquie d'explorer le gaz naturel au large des côtes méditerranéennes de la Libye. Or on sait à quel point ces velléités gazières turques, malgré son apparente anti-occidentalisme, a servi l'intérêt de l'OTAN et des Etats Unis. Sous prétexte à avoir  à faire face à ces velléités marqué par des litiges avec Chypre et la Grèce, l'OTAN a déployé un véritable armada en Méditerranée orientale. Juste avant qu'Erdogan ne déclenche sa guerre contre l'armée syrienne et ses alliés à Idlib il était même question qu'Israël établisse son hypothétique gazoduc en synergie totale avec le pipeline turc.

Or un accord Syrie/Tobrouk,qui aurait de surcroît le soutien de la Russie constitue une très belle contre offensive à la fois contre la Turquie, contre Israël, contre l'OTAN surtout quand on sait que l'Iran fournit, en dépit des sanctions US une grande partie du pétrole syrien et que l'une des grandes victoires militaires de la Résistance en 2019 aura été l'ouverture de l'autoroute stratégique Iran-Irak-Syrie Méditerranée, laquelle devrait transiter du pétrole iranien et irakien vers la Méditerranée orientale. Vu son tropisme pro-russe, le général libyen Haftar serait peut-être l'atout qu'il faut dans ce cadre. 

En Syrie, Ankara jette tout son poids derrière les terroristes opérant à Idlib, non seulement pour préserver cette province mais surtout pour la transformer en une arrière-base US/OTAN. A Tobrouk, Assad a toutes les raisons du monde de se rapprocher de Haftar pour le contrecarrer.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV