Au premier anniversaire du "Hirak" que les États-Unis d'Amérique et Israël ont tout fait pour transformer en un mouvement de "normalisation de l'Algérie", visant à ce que ce pays "ami de la Résistance" plonge définitivement dans le chaos, au point d'oublier sa politique indépendante, la ligne de conduite anti-impérialiste et anti-sioniste qui depuis toujours est la sienne, le président Tebboun a décidé de s'exprimer. Ce point de presse que le président a voulu le plus clair possible, a évoqué la Libye, la Syrie, Israël...la Russie, l'ANP et même le pétrole de schiste, ce domaine très particulier où l'Amérique a érigé un monopole que le président semble bien vouloir briser.
Rappelons que cette claire mise au point présidentielle est intervenue à peine dix jours après une première attaque terroriste version "Levant" contre une base de l'armée algérienne. Attaque vaillamment repoussée, mais qui contient une déclaration guère voilée contre un l'État algérien et l'ANP.
Abdelmadjid Tebboune a déclaré, vendredi 21 février, que la Syrie faisait partie des pays arabes les plus anciens au monde et qu’à ce titre, elle devait retourner à la Ligue arabe.
Interrogé par le journaliste de Russia Today, le président algérien a affirmé aussi que cette représentation internationale syrienne que l'Amérique continue à contrer s'expliquait surtout par l'opposition de Damas à Israël et à ses politiques anti palestiniennes et surtout à son Deal du siècle. " La Syrie ne s’effondrera jamais et elle mérite de retrouver sa position au sein de la Ligue arabe dont elle fut l'un des principaux fondateurs et dont elle a toujours respecté les principes". Abdelmadjid Tebboune a ensuite conseillé au gouvernement syrien de renforcer son front intérieur : « Tout pays qui est fort sur le plan intérieur sera aussi fort sur le plan international. C’est le peuple d’un pays qui définit la destinée de son pays ». Les observateurs y ont vu surtout un message de soutien très fort à Damas en pleine offensive contre Idlib face une Turquie et une OTAN qui tentent d'établir un effet de vase communicant entre Idlib et la Libye, quitte à créer un foyer de crise permanente aux portes de l'Algérie.
Le président algérien a ajouté que la Syrie avait été affaiblie sur l’échiquier international, car c’était "le seul pays arabe qui s’opposait à la normalisation des relations avec Israël". Le mot ne fait pas de doute, ce n'est pas avec Tebboun qu'Israël et les États-Unis verront une Algérie "soumise".
Surtout que pour le président algérien, le Deal du siècle, est "un accord sans fondement, qui n'aboutira jamais" et que "l’État palestinien sera inévitablement établi.": « il existe un consensus sur le rejet du Deal du siècle. Nous espérons que l’État palestinien sera établi sur les frontières de 1967 ». Cette sortie particulièrement pro-Résistance et anti-israélien du chef de l'État algérien met les points sur les i : "Avec la Tunisie, l'Algérie est bien décidée à empêcher que les Américains, les Israéliens et l'OTAN puissent s'installer en Afrique du Nord. Les efforts d'Alger et de Tunis demandent toutefois à être conjugués avec une coalition anti-américaine bien performante. Celle-ci a été créée il y a sept ans en Syrie et implique à la fois l'axe de la Résistance et la Russie".