Alors que les États-Unis ont, jusqu’ici, demandé à une vingtaine de pays d’assurer une médiation entre Washington et Téhéran pour que les Iraniens ne décident pas d’assassiner des responsables américains, Donald Trump tente de sauver la face sur son compte Twitter.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a mis en garde le président américain Donald Trump après que celui-ci a menacé de frapper « 52 sites » iraniens, dont des sites culturels, affirmant que « viser des sites culturels est un crime de guerre ».
« Ayant gravement violé le droit international avec les lâches assassinats de vendredi, Donald Trump menace encore de commettre de nouvelles violations de JUS COGENS ;
« Ceux qui se font passer pour des diplomates et ceux qui ont identifié sans vergogne des cibles culturelles et civiles iraniennes ne devraient même pas s’embêter à ouvrir un dictionnaire du droit.
Jus cogens fait référence aux normes impératives du droit international, c’est-à-dire les lignes rouges internationales. Autrement dit, un grand “non non” ».
-Having committed grave breaches of int'l law in Friday's cowardly assassinations, @realdonaldtrump threatens to commit again new breaches of JUS COGENS;
— Javad Zarif (@JZarif) January 5, 2020
-Targeting cultural sites is a WAR CRIME;
-Whether kicking or screaming, end of US malign presence in West Asia has begun.
Le président américain Donald Trump a averti, samedi 4 janvier, que les États-Unis avaient identifié 52 sites en Iran et qu’ils les frapperaient « très rapidement et très durement », si la République islamique attaquait du personnel ou des objectifs américains. Certains de ces sites iraniens « sont de très haut niveau et très importants pour l’Iran et pour la culture iranienne », a précisé Donald Trump dans un tweet.
Dans la foulée, l’ambassadeur suisse en poste à Téhéran a été convoqué par le ministère iranien des Affaires étrangères.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Araqchi, a déclaré à l’ambassadeur suisse que l’Iran ne se laissait pas intimider ni menacer et qu’il était prêt à réagir à toute menace ou mesure contre sa sécurité et son intégrité territoriale.
M. Araqtchi a également exprimé les protestations les plus vives de la République islamique d’Iran quant aux récents commentaires du président américain.
« Les propos hostiles, menaçants et anormaux du président américain ne sont nullement admissibles et ils constituent une flagrante violation des lois internationales », a souligné Abbas Araqchi.
Évoquant le tweet de Donald Trump dans lequel il a menacé d’attaquer des sites culturels en Iran, le diplomate iranien a déclaré qu’une telle menace rappelait l’invasion mongole ou la destruction des sites culturels et historiques par les groupes terroristes et criminels, ce qui constitue un « crime de guerre », conformément aux lois et règles internationales.
« Comme l’Histoire le montre, la nation iranienne fera repentir quiconque voudrait agresser son pays », a-t-il prévenu.
M. Araqchi a souligné que la République islamique d’Iran se réservait le droit de riposter à l’assassinat de Qassem Soleimani, dans le temps et le lieu opportuns, tout comme demandent la nation et le gouvernement iraniens, d’autant plus qu’elle entreprendrait des mesures politiques et juridiques nécessaires.
L’ambassadeur de Suisse à Téhéran a déclaré qu’il allait remettre le message de l’Iran à l’administration américaine.
Dans ce droit fil, les ministres russe et chinois des Affaires étrangères ont qualifié de “violation de la Charte des Nations unies”, l’opération militaire américaine contre l’aéroport de Bagdad.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a discuté, lors de deux entretiens téléphoniques séparés avec ses homologues turc et chinois, de la récente attaque américaine contre l’aéroport de Bagdad qui a entraîné l’assassinat du général de corps d’armée iranien Qassem Soleimani.
Sergueï Lavrov a déclaré à son homologue turc, Mevlut Cavusoglu, que l’assassinat de Soleimani n’aiderait nullement les États-Unis à concrétiser leurs objectifs annoncés.
Les deux diplomates ont également évoqué les conséquences sérieuses de cette opération américaine pour l’Asie de l’Ouest.
Samedi 4 janvier au soir, le chef de la diplomatie russe s’est entretenu au téléphone avec son homologue chinois Wang Yi. Les deux hommes ont souligné que le recours à la force militaire à l’aéroport de Bagdad contrevenait à la Charte des Nations unies.
“Moscou et Pékin entreprendront des mesures conjointes pour apaiser la tension”, a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères.