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Comment l'Arabie des Salmane s'est fait piéger par l'axe US/Israël?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le sommet de Kuala Lumpur réunissant plusieurs chefs d'États musulmans, s'est tenu au mépris des pressions de Riyad fin décembre 2019. ©Free Malaysia Today

Presque quelques heures avant qu'une triple attaque au drone ne vise le 20 décembre et de façon simultanée les trois sites pétroliers syriens à savoir la "raffinerie de Homs","une raffinerie de gaz au sud d'al-Wassatiya" et "la raffinerie de gaz d'Al-Rayyan, les sources d'information occidentales et israéliennes ont fait état de l'arrivée des soldats saoudiens à Deir ez-Zor, pour protéger des ingénieurs d'Aramco, dépêchés avec leurs confrères égyptiens quelques jours plutôt sur les lieux, et ce, pour tâter le terrain et participer à la honteuse contrebande du pétrole syrien que l'axe USA/Israël /Turquie orchestre depuis des années.

Les agences affirmaient que les soldats saoudiens "étaient arrivés au champ pétrolifère d'Omar à bord d'hélicoptères et que leur arrivée coïncidait avec le déploiement d'une trentaine de camions équipés de machines de creusement et de forage". Plus tard Riyad a démenti l'information sans pour autant être capable de contrer le mal qui avait été fait à savoir laisser échapper de lui l'image d'un leader des pays musulmans prompte à trahir toujours et sans vergogne les intérêts de ces mêmes pays. Le récent récent sommet de Kuala Lumpur, auquel ont assisté trois chefs d'État, n'a donc surpris personne, si ce n'est l'Arabie des Salmane qui s'est réveillé soudain d'un long et agonisant sommeil. Riyad de Ben Salmane a définitivement perdu son statut de gardien légitime des lieux saints, pour tout le mal qu'il a fait depuis 2015 aux pays musulmans.  Le sommet précité a été décrit à raison comme un "changeur de jeu" dans les relations du monde islamique avec l'Arabie saoudite.

L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Bahreïn étaient les grands absents du sommet de Kuala Lumpur tenu du 19 au 21 décembre auquel ont assisté une vingtaine de leaders du monde musulman dont l’Iran, la Turquie et le Qatar. Les experts prévoient désormais un effet domino qui peut dissoudre le poids religieux et politique de l’Arabie saoudite, monarchie pétrolière, sur les États islamiques, indique le site d’information Free Malaysia Todays le 23 décembre.

"Le sommet a accentué cette tendance déclenchée sous Mahathir Mohamad, Premier ministre malaisien, à savoir le refus de se soumettre aux diktats de Riyad et la propension à agir indépendamment des politiques saoudiens jugées trop pro-Israël, trop pro-USA. Un ancien diplomate malaisien qui a servi au Moyen-Orient estime que le sommet de Kuala Lumpur a remis en question le mythe qui contraignait les dirigeants musulmans à agir au gré de Riyad. Le titre de « gardien des lieux saints  '', utilisé par les rois saoudiens, soulignait en effet l'importance que revêt le statut de gardien de La Mecque et de Médine en tant que point focal  où se réunissent chaque année des millions de musulmans. Or ce mythe se traduisait par la conviction selon laquelle, Riyad est apte à être « le gardien des lieux saints". Mais Riyad ne l'est plus, a déclaré le diplomate expérimenté sous couvert de l’anonymat.

Et l'article d'ajouter :" Le sommet de Kuala Lumpur s’est finalement tenu en dépit des pressions en coulisse de Riyad qui ont certes conduit à l'absence des États du golfe Persique, mais qui ont poussé à la participation d’un nombre d’ États non arabes qui bénéficient de l'assistance et des dons saoudiens. C'est dire à quel point l'autorité saoudienne est remise en cause, a fait remarquer le journal.

Citant des sources diplomatiques, Free Malaysia Todays affirme que l'Arabie saoudite en voulait à Mahathir pour avoir refusé de renoncer au sommet qui était initialement un joint-venture entre la Malaisie, le Pakistan et la Turquie. "Par contre, le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, a quant à lui, annulé sa participation au dernier moment en raison des menaces de Riyad de rompre des aides financières au Pakistan se chiffrant à des milliards de dollars. Mais cette absence n'a rien changé à la donne, Riyad ayant été totalement discrédité. Pire, le sommet a pu briser un long récit anti-chiite dirigé par Riyad contre l'Iran, récit qui juge "impossible" une alliance naturelle entre Chiites et Sunnites. Le sectarisme est un problème majeur dans le monde musulman et les alliés occidentaux de l'Arabie saoudite en ont tiré de larges profits. A Kua Lalampur, on a vu que cette blokisation n'a pas lieu d'être. Il n'a pas de réalité. Riyad a perdu pour avoir aveuglement fait confiance à Washington et à Tel-Aviv".

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV