Sur les écrans des télé françaises, les journalistes n'ont qu'un seul mot à la bouche : "Algériens, Irakiens, Libanais" veulent un changement du "régime", une "modification du système" et pourtant la France est elle-même le théâtre d'une forme parfaitement hybride des protestations : à un mouvement de protestation qui dure depuis un an et que la pire des répressions policière n'a pu contrer se greffe le méga non à la réforme des retraites qui a mobilisé la foule dans plus de 110 villes, hors Paris, le mardi 17 décembre.
La version macronienne de la réforme des retraites a amené 615 000 personnes, selon le ministère de l’Intérieur, et 1,8 million de manifestants selon la CGT à battre le pavé. Selon les autorités françaises, à Paris, 76 000 personnes ont défilé, tandis que les responsables de la CGT et de la CFDT ont compté 350 000 personnes et que le cabinet indépendant Occurrence fait état de 72 500 manifestants dans les rues de l’île de France. À Nantes, la manifestation pacifique a dégénéré en violences après que les policiers ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires, près d’un centre hospitalier universitaire (CHU).
Le ministère français de l’Intérieur a annoncé que 615 000 Français sont descendus dans les rues pour faire entendre mardi 17 décembre leur protestation contre la réforme des retraites. Selon la même source, 76 000 personnes se sont rassemblées à Paris. La CGT affirme par contre que le nombre des manifestants a été plus élevé, s’élevant à 1,8 million de grévistes dans tout l'Hexagone. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, en tête du cortège parisien décrit les vastes manifestations d’hier comme un « franc succès ».
Les manifestations ont eu lieu dans plus de 110 villes, selon des sources françaises.
Les principaux cortèges se sont déroulés dans les grandes villes comme Marseille, Lyon, Toulouse, Nantes, Bordeaux, Lille, Nantes, Caen, Rouen, Montpellier, Brest, Rennes. Des milliers de personnes ont également rejoint les manifestants à Grenoble, à Amiens, à Clermont-Ferrand, à Tours, à Pau, à Limoges, à Bayonne, à Perpignan et à Angers.
À Lyon, les manifestants ont imposé un blocage des entrées et sorties du port Édouard-Herriot, en perturbant la circulation dans la région. De même, des barrages ont été établis sur plusieurs axes routiers à Rennes. Au port de Nantes–Saint-Nazaire, des grévistes ont perturbé l’activité de certains terminaux. L’activité des raffineries, à Fos, à Donges, à Feyzin, à Grandpuits et à La Mède a été perturbée.
Évacuation de la place Alexis-Ricordeau, devant le CHU #17decembre2019 #grevedu17decembre #Nantes pic.twitter.com/UIWRpQYlst
— TheoPrn (@Theop_rn) December 17, 2019
Dans le cadre de ces mouvements sociaux, l'électricité a été coupée dans différentes régions, dont en Gironde, à Lyon et à Bordeaux. Ces actions ont été revendiquées par la CGT du gestionnaire du réseau RTE. Selon RT, près de 30 patientes d’une maternité de Nantes ont été incommodées par les effets de gaz lacrymogène lancés par les policiers vers les manifestants qui s’étaient rassemblés près de ce centre hospitalier. Les forces de l'ordre tentaient en effet de disperser les manifestants, en les repoussant jusqu'à proximité du CHU.
Sur Twitter, des images montrent les forces de l'ordre faire usage de gaz lacrymogène à hauteur du CHU, selon RT. La sénatrice socialiste de Loire-Atlantique Michelle Meunier s'est scandalisée sur Twitter de «cette mise en danger [...] odieuse ».
À suivre les images des émeutes et de la violence policière en France, une seule question vient à l'esprit : Économiquement soumise aux diktats des instances financières, militairement ligotée par l'Amérique, comment le gouvernement d'Emmanuel Macron a-t-il pu penser, ne serait-ce qu'un seul instant, être en mesure de se lancer sur le terrain miné du Moyen-Orient? Est-ce une bonne décision que de vouloir créer une coalition de guerre maritime et d'en placer le QG aux Émirats? Au regard de ce qui se passe en France, une seule et unique réponse est envisageable : aussi bien sur le plan économique que militaire, les décisions de l'État français sont prise non pas à Paris mais ailleurs.... Après tout les manifestants français n'ont du tout l'air des conquistadors yankee...