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Le groupe aéronaval qui voulait " dissuader'" l'Iran quitte le golfe Persique

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le porte-avions USS Abraham Lincoln (CVN-72), le 22 novembre 2019. ©US Navy

La presse israélienne en avait fait un tas : elle disait en gros que le groupe aéronaval USS Abraham Lincoln, déployé non loin des côtes iraniennes, soit à la Ve flotte à Bahreïn s'apprêtait à participer avec des centaines d'avions de chasse à bord  à des frappes massives contre l'Iran et ce, pour les beaux yeux d'Israël. Or une fois sur place, USS Abraham Lincoln a très vite compris qu'une guerre contre l'Iran qui "a miné" toute sa cote et au-delà par le biais des systèmes de DCA et d'autres "armes non dévoilées" n'est guère une mince affaire.

D'autant plus que le groupe aéronaval se trouvait dès le début avec un gros handicap, son total "immobilité" :  « Les navires américains ont accosté dans les ports et n’opèrent pas et n'ont aucune influence sur la sécurité du golfe Persique», faisait remarquer par ailleurs le contre-amiral Hossein Khanzadi, commandant de la marine iranienne. Mais les sources proches du Pentagone évoque un épisode particulièrement cuisant qui aurait décidé l'USS Abraham Lincoln à se rebrousser le chemin bien plutôt que prévu. 

Le 20 novembre, le site militaire russe Avia.Pro rapportait que le porte-avions USS Abraham Lincoln, aussitôt après être entré dans le détroit d'Hormuz, s'est trouvé encerclé à l'est par au moins dix navires de guerre iraniens, ce qui révèle au grand jour la détermination de Téhéran à affronter militairement Washington. À en juger les clichés aériens, les navires de guerre iraniens naviguaient à moins d'un kilomètre du porte-avions Lincoln alors qu'il traversait le détroit d'Hormuz, ne lui laissant ainsi aucune chance pour pouvoir librement appareiller dans la zone d'où d'ailleurs son accostage à Bahreïn et la base de la Ve flotte US. En effet, le CGRI a ainsi ôté toute mobilité au porte-avions ».

Il va sans dire que ce genre de déboires, la lourde flotte de guerre US ne comptait pas revivre avec des milliers de marines à bord et des avions et des drones , "mystérieusement", visés . Le porte-avions USS Abraham Lincoln a donc décidé de quitter définitivement l’Asie de l’ouest et est maintenant,  dans l'océan Indien après un séjour de sept mois au Moyen-Orient, selon des responsables de la défense US qui se sont confiés à USNI News, le site de l'US Navy. Reste qu'en océan Indien où l'Iran va lancer dès 27 décembre des exercices navals d'envergure avec la Chine et la Russie, le "mastodonte" des mers pourrait connaître aussi d'autres surprises. Surtout que cet autre " USS" machin qui se dirige depuis la mer Rouge vers le golfe Persique n'a pas eu jusqu'ici une trajectoire de tout repos. 

Depuis qu'il est entrée en Méditerranée orientale, l'USS Harry Truman a eu d'avoir à craindre une action des sous-marins russes ce qui l'a poussé à envoyer ses drones Poseidon espionner les bases russes en Syrie à savoir Tartous et Lattaquié. Cette sortie a valu à ces avions espion des courses poursuites avec les chasseurs Surkois russes. Une fois à Bab el-Mandeb, USS Harry Truman, toujours dans un souci de se protéger, a procédé à l'envoi des drones RQ Reaper en direction de Jizan et de Sadaa et là aussi il s'est heurté en plein fouet confronté à la désagréable surprise de se trouver nez à nez avec la DCA  d'Ansarallah qui a fait un tabac ces 15 derniers jours en abattant 7 drones dont au moins trois RQ Reaper! 

L’ USS Abraham Lincoln accompagné de plusieurs escortes est donc entré dimanche dans la 7e flotte américaine  pour rallier la zone de commandement central des États-Unis, et, ce, en transitant par le canal de Suez. Selon le site de l'US Navy, durant les sept mois de sa mission, l’USS Abraham Lincoln "a connu deux incidents" :  Une fois, un des militaires est tombé en mer et son corps a été retrouvé qu’après des jours de recherches. Puis, un drone de reconnaissance de type Global Hawk a été dérouté alors qu’il atterrissait sur le navire. Le drone est alors entré en collision avec deux autres drones qui ont été eux aussi endommagés. Enfin, deux chasseurs ont été accidentés. C'est trop pour un groupe aéronaval qui se disait capable de mettre au pas l'Iran. 

Surtout que l’USS Lincoln avait été expédié dans la région le 9 mai en réponse à une demande du commandant du CENTCOM, le général Kenneth McKenzie, sur ordre du conseiller à la sécurité nationale de l'époque, John Bolton. À l'époque, Bolton avait dit que la décision avait été prise en réaction à «un certain nombre d'indications et d'avertissements inquiétants » relativement à l'Iran.  

Depuis ce jour, la mission de l’USS Lincoln a été prolongée au Moyen-Orient sur ordre du secrétaire à la Défense, Mark Esper qui disait que son autre groupe aéronaval USS Truman était "en réparation pour des problèmes avec son système électrique"(!). Pour le reste, « le déploiement du transporteur était une action défensive à la suite des menaces [proférées] contre les forces américaines au Moyen-Orient. Il s’agissait évidemment d'une mesure de dissuasion envers l'Iran pour ses menaces contre nos forces », a déclaré, lundi après-midi, à USNI News, la porte-parole du Pentagone, Rebecca Rebarich, sans évidemment craindre le ridicule. 

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV